

Situé dans l'univers new wave des 80s, Edge of 17 n'est ni plus ni moins que le difficile coming out d'un adolescent de 17 ans découvrant avec amertume la superficialité et l'intransigence du l'univers homosexuel.
Moreton signe un film certes léger mais tout empreint de charme, de sensibilité et d'émotion. Avec pudeur, il nous convie à suivre l'itinéraire de cet ado dans le monde gay tentant de continuer son double jeu face à son entourage et sa famille qui place en lui de grands espoirs.
17 ans, lycéen, âge où on se pose des questions sur son identité sexuelle, Eric ( OUIII


1er frissons d'une sexualité à laquelle il tente d'échapper mais ne peut éviter, ce sont les sourires, la gaucherie dans l'approche, l'attirance qu'on dissimile si maladroitement que l'évidence devient flagrante jusqu'au rendez-vous tout en parfum où Eric perdra sa virginité lors d'une nuit inoubliable. Eric a fait son entrée dans ce monde dans lequel il va de plus en plus s'affirmer tout en se masturbant en cachette a l'ecoute des disques de Bronski beat..
Boites gay, meilleure amie lesbienne et lente transformation physique, Eric passe du lycéen sage à ce dandy décoloré et androgyne





Si les parents mettent ca sur une crise passagère s'appuyant sur les mensonges de leur fils et la présence rassurante de sa supposée petite amie à qui il ne peut avouer son secret, l'ado souffre en découvrant un peu plus ce monde illusoire qu'est l'homosexualité.
Gay ou pas, à 17 ans on croit encore à l'amour et au Prince charmant mais l'amour n'existe que rarement dans cet univers où seul compte le sexe.

Dure réalité qu'il découvre à ses dépends, ses partenaires se rient de lui quand il cherche plus ou ne comprennent pas, le voient en simplet face à cette naiveté et sa totale ignorance des règles de ce milieu.
De sodomies en fellations express

De sorties nocturnes de plus en plus prolongées qui mènent au découchage en plaisirs fugaces levés en boites pour finir dans une voiture ou une chambre d'hotel

Mais le mensonge n'est pas éternel et on ne peut vivre sans cesse avec un masque. Eric est un garçon vrai qui ne peut vivre dans un monde factice, un garçon en quête d'amour et non de sexe.
Las de souffrir dans ce monde qui n'est pas le sien, il tentera de se persuader qu'il est hetero et couchera avec sa fiancée factice. Face à l'échec, il sera obligé de lui avouer son homosexualité et lui faire découvrir son monde.
Elle aura du mal à accepter d'avoir été trompée et encore moins de voir Eric se donner à des hommes. Sa mère découvrira en même temps le secret de son fils qui fera son coming out face à cette femme en pleurs mais tolérante. Belle conclusion renforcée par le discours de son amie confidente.
C'est sur les conseils de son amie lesbienne qu'il entamera la rentrée et vivra pleinement sa sexualité en sachant dorénévant qu'aux yeux des autres il sera toujours différent et que dans cet univers le plus souvent tout n'est que jeu et sexe, un univers où on est plein d'amis mais pourtant toujours seul en amour au milieu des conquêtes!
Très bien mis en scène, bénéficiant d'une belle photographie et d'une BO très new wave ( Bronski beat, A flock of seagulls, Eurythmics, Haircut 100, Animotion, Allison Moyet et l'hymne gay de 84 High Energy d'Evelyn Thomas...) Edge of 17 est une comédie aigre douce plutot optimiste derrière son coté sombre.
Voilà une vision assez juste d'un monde de superficialité dans lequel un adolescent tente de faire son coming out dans un univers proletaire à une époque où l'homosexualité n'était pas encore rentrée dans les moeurs et le Sida pas d'actualité. Si les choses ont quelque peu évaloué, le discours reste le même.
100% gay, Edge of 17 n'est jamais racoleur ni dérangeant. Les scènes de sexe tout en étant osées reste d'une pudeur et d'une beauté superbe, rentrant le plus souvent dans le cadre d'une certaine homo-érotisation.. ou combien deux hommes faisant l'amour peut être quelque chose de magnifique.

On se souviendra longtemps des longs baisers entre les heros, le déniaisage tout en romantisme d'Eric, la caméra dévoilant les corps graciles, caressant les courbes et dévoilant de superbes petits fessiers masculins, gourmands et rebondis.
Plus osée mais tout en grace, la sodomie d'Eric qui aurait pu être graveleuse est tout en tendresse et amour... après que le beau punk ait badigeonné de gel la raie affamée mais un rien inquiète.. Superbe!!

Une des séquences les plus poussées reste la masturbation d'Eric, son bel et futur amant, profitant de son ebriété pour ouvrirsa braguette et le masturber de front. Jouissivement érectile!!

Les plus vicieux seront décus certes car aucun plan kiki ici!

L'humour est toujours présent et l'interprétation très juste est dominée par le jeune éphèbe aux allures androgynes Chris Stafford


A ses cotés, le plus gay de tous les gays, Andersen Gaybrich, déjà vu dans l'eblouissant Frisk, fresque gay maladive et hyper violente sur la quete des plaisirs extremes qui menent au snuff.. Frisk et ses viols extraordinaires, ses tortures.. Tout sur Frisk c'est ici: viewtopic.php?f=1&t=9282&hilit=frisk
Un étal de bogosses: Jeff Fryer, Jason Lockhart, Tony maietta, antonio carriero.. et la plus butch de toutes les butch, une camioneuse en confidente, la Delaria.
Le corbeau qui change d'amant comme de slip mais n'oublie pas son gel!
