Edge of Seventeen - David Moreton (1998)

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eric draven
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Edge of Seventeen - David Moreton (1998)

Message par eric draven »

Les vacances, l'été, les désirs s'enflamment.. quoi de plus naturel que de se plonger dans l'univers des Hommes qui aiment les hommes- les bienheureux- et rêver a tout ce qu'on va faire en rentrant de la playa :@ et comme mise en bouche la beauté androgyne des jeunes héros de D. Moreton!! Le rêve au bout de la baguette! 8))

Situé dans l'univers new wave des 80s, Edge of 17 n'est ni plus ni moins que le difficile coming out d'un adolescent de 17 ans découvrant avec amertume la superficialité et l'intransigence du l'univers homosexuel.

Moreton signe un film certes léger mais tout empreint de charme, de sensibilité et d'émotion. Avec pudeur, il nous convie à suivre l'itinéraire de cet ado dans le monde gay tentant de continuer son double jeu face à son entourage et sa famille qui place en lui de grands espoirs.

17 ans, lycéen, âge où on se pose des questions sur son identité sexuelle, Eric ( OUIII :mrgreen: ) travaille dans un fast food où il tombe éperdument amoureux d'un de ses collègues, blond viril à la machoire carrée ( beuh! L'idiot! Quoi de plus laid que des muscles! :? ).

1er frissons d'une sexualité à laquelle il tente d'échapper mais ne peut éviter, ce sont les sourires, la gaucherie dans l'approche, l'attirance qu'on dissimile si maladroitement que l'évidence devient flagrante jusqu'au rendez-vous tout en parfum où Eric perdra sa virginité lors d'une nuit inoubliable. Eric a fait son entrée dans ce monde dans lequel il va de plus en plus s'affirmer tout en se masturbant en cachette a l'ecoute des disques de Bronski beat..

Boites gay, meilleure amie lesbienne et lente transformation physique, Eric passe du lycéen sage à ce dandy décoloré et androgyne 8)) tout en maquillage et habits extravagants, hybride entre un look à la Duran Duran grande époque et Orange mécanique 8)) 8)) 8)) 8)) , vivant la nuit.

Si les parents mettent ca sur une crise passagère s'appuyant sur les mensonges de leur fils et la présence rassurante de sa supposée petite amie à qui il ne peut avouer son secret, l'ado souffre en découvrant un peu plus ce monde illusoire qu'est l'homosexualité.

Gay ou pas, à 17 ans on croit encore à l'amour et au Prince charmant mais l'amour n'existe que rarement dans cet univers où seul compte le sexe. 8)

Dure réalité qu'il découvre à ses dépends, ses partenaires se rient de lui quand il cherche plus ou ne comprennent pas, le voient en simplet face à cette naiveté et sa totale ignorance des règles de ce milieu.

De sodomies en fellations express 8)) à l'arrière d'une voiture sous le regard indifférent des hommes qui passent, jeté par téléphone par son amant entrain de faire l'amour avec sa nouvelle conquête après qu'il lui ait expliqué qu'il doit attendre aucun lendemain après avoir été consommé, Eric va devenir celui qu'on attend qu'il soit.

De sorties nocturnes de plus en plus prolongées qui mènent au découchage en plaisirs fugaces levés en boites pour finir dans une voiture ou une chambre d'hotel 8) , Eric poursuivra de ses assiduités un beau punk et retrouvera son 1er amant avec qui il acceptera de se faire prendre pour la 1ere fois avec infinie tendresse.

Mais le mensonge n'est pas éternel et on ne peut vivre sans cesse avec un masque. Eric est un garçon vrai qui ne peut vivre dans un monde factice, un garçon en quête d'amour et non de sexe.
Las de souffrir dans ce monde qui n'est pas le sien, il tentera de se persuader qu'il est hetero et couchera avec sa fiancée factice. Face à l'échec, il sera obligé de lui avouer son homosexualité et lui faire découvrir son monde.
Elle aura du mal à accepter d'avoir été trompée et encore moins de voir Eric se donner à des hommes. Sa mère découvrira en même temps le secret de son fils qui fera son coming out face à cette femme en pleurs mais tolérante. Belle conclusion renforcée par le discours de son amie confidente.

C'est sur les conseils de son amie lesbienne qu'il entamera la rentrée et vivra pleinement sa sexualité en sachant dorénévant qu'aux yeux des autres il sera toujours différent et que dans cet univers le plus souvent tout n'est que jeu et sexe, un univers où on est plein d'amis mais pourtant toujours seul en amour au milieu des conquêtes!

Très bien mis en scène, bénéficiant d'une belle photographie et d'une BO très new wave ( Bronski beat, A flock of seagulls, Eurythmics, Haircut 100, Animotion, Allison Moyet et l'hymne gay de 84 High Energy d'Evelyn Thomas...) Edge of 17 est une comédie aigre douce plutot optimiste derrière son coté sombre.
Voilà une vision assez juste d'un monde de superficialité dans lequel un adolescent tente de faire son coming out dans un univers proletaire à une époque où l'homosexualité n'était pas encore rentrée dans les moeurs et le Sida pas d'actualité. Si les choses ont quelque peu évaloué, le discours reste le même.

100% gay, Edge of 17 n'est jamais racoleur ni dérangeant. Les scènes de sexe tout en étant osées reste d'une pudeur et d'une beauté superbe, rentrant le plus souvent dans le cadre d'une certaine homo-érotisation.. ou combien deux hommes faisant l'amour peut être quelque chose de magnifique. 8))

On se souviendra longtemps des longs baisers entre les heros, le déniaisage tout en romantisme d'Eric, la caméra dévoilant les corps graciles, caressant les courbes et dévoilant de superbes petits fessiers masculins, gourmands et rebondis.
Plus osée mais tout en grace, la sodomie d'Eric qui aurait pu être graveleuse est tout en tendresse et amour... après que le beau punk ait badigeonné de gel la raie affamée mais un rien inquiète.. Superbe!! 8)
Une des séquences les plus poussées reste la masturbation d'Eric, son bel et futur amant, profitant de son ebriété pour ouvrirsa braguette et le masturber de front. Jouissivement érectile!! 8))
Les plus vicieux seront décus certes car aucun plan kiki ici! :(

L'humour est toujours présent et l'interprétation très juste est dominée par le jeune éphèbe aux allures androgynes Chris Stafford 8)) 8)) , Chris dont je vous montre la beauté demain afin d'alimenter nos rêves les plus fous.
A ses cotés, le plus gay de tous les gays, Andersen Gaybrich, déjà vu dans l'eblouissant Frisk, fresque gay maladive et hyper violente sur la quete des plaisirs extremes qui menent au snuff.. Frisk et ses viols extraordinaires, ses tortures.. Tout sur Frisk c'est ici: viewtopic.php?f=1&t=9282&hilit=frisk

Un étal de bogosses: Jeff Fryer, Jason Lockhart, Tony maietta, antonio carriero.. et la plus butch de toutes les butch, une camioneuse en confidente, la Delaria.

Le corbeau qui change d'amant comme de slip mais n'oublie pas son gel! 8)
Modifié en dernier par eric draven le jeu. juil. 02, 2009 9:44 pm, modifié 1 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Re: Edge of Seventeen - David Moreton (1998)

Message par Superwonderscope »

On ne s'est pas du tout attaché à voir les mêmes choses dans le film... Il n'est jamais question de "monde illusoire de l'homosexualité", tout au contraire! Et le ton est plutôt à la comédie dramatique dont le final laisse plus d'espoir que tu ne le laisse entendre. Et puis sincèrement, si l'éveil à la sexualité du héros est le thème du film, la partie où les relations sont montrées sont quand même plutôt fugaces à la vue de la place que cela prend dans ton commentaire!

Petites précisions : sa meilleure amie (l'excellente Tina Holmes), n'est pas lesbienne. C'est la chef d'équipe jouée par Lea de Laria dans le restaurant (et non pas un fast food) où il travaille au début du film. Qui devient une amie chez qui il se réfugie. (Elle entonne par ailleurs le superbe "Blue skies" d'Irving Berlin au générique de fin) .
Enfin, l'acteur Andersen Gabrych n'est pas dans Frisk. Pour info, il apparait régulièrement dans les autres films du scénariste Todd Stephens qui pour ce Edge of Seventeen s'est inspiré de son parcours personnel.

Il faut juste replacer le contexte du film, à savoir en plein Ohio dans les années 80. Ceci a son importance car conditionne le passage à l'age adulte du héros. Le film est une dépiction honnête, franche et sans romantisme ni pathos d'une crise identitaire et le lent chemin du coming out d'Eric. Milieu social d'ouvriers, à des années lumière de NYC qui le fait rêver. pas de facilité de vie, obligation de travailler pendant les vacances. Un contrepoint social décrit avec des petites touches de mise en scène et de décors intérieurs/extérieurs bienvenus.
La recréation de 1984 est plutôt juste, que cela aille des habits à l'environnement musical (à propos, c'est Yazoo et non pas Alison Moyet dans la B.O, mais je chipote!), aux décors de la maison, du restaurant ou du campus. la boite, aussi, sonne plutôt juste.

Le film m'a beaucoup touché, très probablement parce qu'il a pas mal de ma propre expérience. Il transcende la faiblesse de son budget par la justesse du regard et du propos et une grande honnetété envers ses personnages - mention spéciale à la mère (Stephanie McVay), loin de pas mal de clichés vu jusqu'à présent sur le propos. Le héros est certes gay, mais le sujet en est suffisamment universel pour s'adresser à toutes/tous sur le passage de l'adolescence à l'age adulte et l'apprentissage des sentiments, le tout replacé scrupuleusement dans un contexte 1984, à peine après l'arrivée du SIDA et à un moment où encore personne n'en avait conscience au fin fond des USA.

La BO très 1984, forcément est sortie chez Razor & Tie.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Re: Edge of Seventeen - David Moreton (1998)

Message par eric draven »

Superwonderscope a écrit :On ne s'est pas du tout attaché à voir les mêmes choses dans le film... Il n'est jamais question de "monde illusoire de l'homosexualité", tout au contraire! Et le ton est plutôt à la comédie dramatique

sa meilleure amie n'est pas lesbienne. C'est la chef d'équipe jouée par Lea de Laria dans le restaurant (et non pas un fast food).
Andersen Gabrych n'est pas dans Frisk. il apparait régulièrement dans les autres films du scénariste Todd Stephens qui pour ce Edge of Seventeen s'est inspiré de son parcours personnel.

Sa meilleure amie n'est pas lesbienne en effet, je parlais de l'amie butch qu'il se fait au Fast où il travaille et qui devient une sorte de confidente en fin de bande mais l'épaule en filigrane durant tout le film. Excellente De Laria. 8))
Par contre, autant pour moi, Andersen n'est point dans Frisk.. j'ignore d'ou m'est venue cette idée, confusion confusion!! :oops:

Par contre, si Edge of 17 est bel et bien une comedie dramatique pleine de tendresse et d'humour aussi.. je suis un peu moins d'accord avec toi sur la vision que tu en as. Pleinement d'accord sur le coming out peu évident d'Eric dans une Amerique ouvriere loin des reves citadins, son lent parcours et l'espoir final, un beau happy end ou plane pourtant l'ombre de la différence.

Par contre, Moreton met selon moi l'accent sur la superficialité du monde gay et le coté sexe qui y tient une grande place même si ce n'est pas le sujet principal évidemment.
Une partie du film Eric est le "jouet" des hommes qu'ils rencontrent: son 1er amant qui le jette après l'avoir dépucelé en lui expliquant qu'il ne doit rien attendre d'autre, ses conquetes nocturnes ( la séquence dans la voiture à la sortie de la boite, fort drole d'ailleurs..).. Eric cherche l'amour pas que du sexe et c'est décu qu'il en ressort... c'est pour cela qu'il tentera de se prouver hetero car sa meilleure amie, elle, l'aime avant le beau discours final de la DeLaria et le beau final tout plein d'espoir.. même si pour moi le film est plus sombre que tu ne l'as ressenti.

Peu de scenes érotiques certes, trois belles je crois en tout, la masturbation d'Eric lors de la soirée alcool, son dépucelage fort soft et la séquence sodomite dans la chambre d'hotel.. mais tellement belles et si pleines de tendresse et d'erotisme :mrgreen: qu'il me fallait les conter en détail!

Pour voir tout ca, de beaux DVD:

Magnifique jaquette

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Moins belle là..

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Le jeune Chris Stafford, dont ce fut le seul film grand écran, véritable bombe humaine qui vous allume la meche en un clin d'oeil.. 8)) 8))

Au début sage lycéen...

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.. prenant un brin d'audace en se métamorphosant doucement.. 8)

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.. pour se transformer en une superbe créature androgyne et décolorée tout en maquillage et chapeau entre Duran Duran et Orange mécanique!! J'ADOOOOOOOOOOOOOOOORE!! Je fondais devant son look face à mon écran!! 8))

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C'est le grand soir où le bel Eric perdra sa virginité.. Comme on envie son initiateur!! :@

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Re: Edge of Seventeen - David Moreton (1998)

Message par eric draven »

Une autre affiche.. tres belle:

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Les 3 heros: le blond Andersen Gabrych (à des années lumiere du style que j'apprecie :? ), le sublime Chris 8)) et la Holmes

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Sur ces belles images, bon WE estival a tous.. 8)
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