Personne pour parler de ce film ? Je suis étonné que le nouveau film de Jeunet n'intéresse personne ! Un metteur en scène comme Jeunet ne laisse pas indifférent, on aime ou on déteste mais pas de demi-mesure...
Comme je l'ai entendu dire dans une de ses interviews avant la sortie, si vous n'aimez pas mes films n'allez pas voir celui-là. Pas de doute c'est un Jeunet pur jus, son empreinte se ressent durant toute la durée du métrage. Micmacs prend la même direction que le reste de sa filmo, toujours la photo ocre d'Un long dimanche malgré le changement de chef op' (il a eu l'opportunité de tester Nakata en faisant la pub Chanel suite au départ de Bruno Delbonnel chez Harry Potter), la même obsession pour les petits objets mécaniques, pour les dictons et pour les personnages à la limite du réel le tout plongé dans un Paris stylisé et idéalisé avec cette fois-ci une touche de modernisme. Le film est un gigantesque bric-à-brac, comme pouvait l'être Amélie, à l'image du lieu d'habitation pitoresque des personnages. Danyboon est très bon dans son rôle malgré peu de dialogues, à la fois émouvant et drôle sans en faire des tonnes. Jeunet, toujours fidèle avec ses collaborateurs, a fait appel à une partie de son équipe technique habituelle et à ses acteurs fétiche comme Dominique Pinon et Yolande Moreau. On y retrouve aussi les fameux j'aime/ j'aime pas et les interrogations d'enfance que l'on a retrouvé très tôt dans son court-métrage Foutaises mais aussi quelques idées gonflées comme l'intégration dans le décor de plusieurs affiches du film et un sympathique clin d'oeil à Délicatessen.
Mais à son univers est cette fois ci plus engagé et le conte social se retrouve contasté par la légèreté burlesque des personnages (comme d'habitude un festival de "gueules" dans le casting). Alors oui je sais, le discours est facile: la guerre c'est pas bien et les armes ça tue mais c'est tellement noyé dans l'humour que ça passe plutôt bien. Une mention particulière à André Dussolier et sa collection tordue qui m'a éclaté comme peu souvent !
C'est foisonnant de détails, poétique, farfelu et drôlement attachant...
J'en suis ressorti enthousiaste, avec une grosse péche, y'a pas à dire Jean-Pierre Jeunet je suis client !
Un truc amusant, le cinéma a projeté sa pub Chanel juste avant le début du film, un peu comme s'il s'agissait d'un court-métrage.