Avant le cadeau de Noel spécial hommes qui aiment les hommes sous des flots d'urophilie et de voyeurisme crasse qu'Eric réserve pour ce jour si pur, une petite petophilie romaine en guise de foie gras:
Dans ce sous genre qu'est le sword'n'sandal remis au gout du jour depuis le succès du Caligula de Tinto Brass, le film de Bruno Corbucci, specialiste de la comédie graveleuse dont le niveau ne dépasse jamais la ceinture, fait sans aucun doute partie des plus stupides.
Non pas que son érotisme grossier soit pire qu'une autre oeuvre de ce type ou que l'absence de scénario soit plus dérangeante ici que chez un de ses confrères mais il faudra que le spectateur soit trés receptif à un certain humour uniquement basé sur le rot, les flatulences, le béguaiement et les grossieretés.
D'histoire point il n'y en a. Corbucci se contente de nous présenter Messaline dite la plus grande putain de tous les temps et d'illustrer ses adultères durant 90 minutes sous l'oeil du pauvre empereur Claude, son mari, surnommé Cloclo!!
A part de là, Corbuci oscille entre l'érotisme vulgaire et le porno soft avorté donnant au film un coté batard désolant. Les scènes de sexe sont d'un ridicule étonnant à la limite parodique si on veut être conciliant et compréhensif mais voir deux actrices venues du porno mimer des copulations fievreuses en se tortillant comme des asticots au bout d'une ligne empalées sur des acteurs bedonnants étoile de mer provoquera une grande frustration suivie d'un rire salvateur mais navrant.
Pour le reste, on montre le haut, on filme de dos mais on demeure toujours pudique si on excepte une ou deux scènes lesbiennes assez pimentées dont un cunni notamment entre Messaline et sa cousine Agrippine la sale.
Les gags sentent le réchauffé et ne sont en rien innovateur, tout est prévisible même si Corbucci tente une ou deux séquences plutot interessantes comme l'horloge humaine lors des essais de positions du Kamasutra avec cette putain d'imperatrice ou le couple forniquant sur une table portée à bout de bras par un Hercule.
Messaline n'est jamais qu'une emième comédie graveleuse où les tartes à la crème volent en tout sens!
On parle beaucoup pour ne rien dire, le dialoguiste de surcroit a cru bon d'aligner l'un derrière l'autre un impressionnant amoncellement de grossieretés et rarement avait on entendu dans un film autant de bites, queues, chattes, s..., p..., chiennes.. merde, caca, pisse, chier... qui durant les séquences de fornication donnent au film un faux air de porno de bas étage rythmé par des airs de flute de pan et de luth!
Corbucci semble trés fier d'une de ses inventions, le bitometre

, instrument avec lequel les putains mesurent le sexe des romains afin de les classer par taille puisque toute la première partie est consacrée à cette trouvaille tandis que le garde chargé de cette réjouissante affaire ne cesse tout au long du film de rapeller sa mission.. qu'il déplore! Donne là à Eric, balourd!!
Les décors sont récurrents à ce type d'oeuvre, trois tentures, un lit, une piscine et un buste imagent l'empire romain. Quant à l'interprétation elle est au niveau du film mais réserve pourtant quelques surprises.
On retrouve un duo de garces juteuses, un tandem de gazon à lèche fort bien lubrifié, la Di Lorenzo dans le role de Messaline, déjà présente dans le Caligula de Brass lors des scènes pornographiques tout comme la Wagner qui reprend elle aussi son rôle d'Agrippine.
A leurs cotés, on reconnaitra Giancarlo Prete tres prude ici, n'enlevant jamais sa toge, qui se contente de dévoiler un petit string ficelle lorsqu'elle virevolte ( mais Giancarlo n'a jamais montré autre chose que son rond fessier à notre grand désarroi

- Midnight blue- ou un slip fort bien garni

, Un citoyen se rebelle), quelques récurrents de la sexy com transalpine comme Lino Toffolo, Sal Borgese et Bombolo.
Surprenant est de voir Tomas Milian habillé malheureusement

dans le role de Baba, un voleur crasse et pouilleux qui clame haut et fort son aversion pour Messaline en un langage plus que fleuri avant de baiser une putain du peuple fort gironde, l'un des rares acteurs avec Prete qui semblent prendre au sérieux cette flatulence pelliculaire.
On retiendra surtout de cette Messaline impératrice et putain la scène finale qui donne au film le droit de figurer dans la partie horreur. Corbucci clot en effet son film par un étonnant massacre digne d'un Grand guignol. Décapitations, démembrements, eventrements, éviscérations.. sont au programme noyés dans une mer de sang dans laquelle pataugent les acteurs comme pataugent des enfants dans une mare d'eau. Le sang gicle par geyser, les corps tombent, les tetes tranchées continuent à parler et les bustes à avancer. C'est un joyeux voire burlesque et sanguinolent capharnaum où les pets continuent à rythmer le carnage auquel les deux putains royales échapperont.
Trois minutes interessantes voilà bien peu pour un film qui n'est jamais qu'une comédie sans queue ( et c'est le cas) ni tête où se retrouveraient L'infirmière, la Toubib et autres Professeurs et Bidasses dans les ultimes miettes des décors de Caligula.
Messaline impératrice et putain ne retrouve pourtant pas le coté certes graveleux mais populaire de la sexy comedie encore moins le ludisme et la légéreté des décameronneries.
Corbucci reste donc égal à lui même et son film n'est qu'un pet.. perdu!
Le corbeau empereur du sexe dont la taille recherchée est de 16!
