Into The Wild de Sean Penn (2007)

[Manolito]

SPOILERS

Un joli film, dans lequel j'ai vu Sean Penn partagé entre deux attitudes : d'une part un attendrissement évident pour son adorable jeune homme, idéaliste, plein d'énergie, de vitalité et d'aspiration poétique. Et d'autre part, sa tristesse face à son fourvoiement dans une solution en forme d'impasse, dans laquelle il se jette de façon irréfléchie, pas préparée.

Sa spontanéité qui fait le succès de ses rencontres sociales le perdront quand il se tournera vers la Nature. Je rejoins Mercredi pour voir en ce film une réflexion sur l'échec d'idées américaines (très antérieures à la Beat Generation !) exaltant la Nature et les paysages américains comme facteurs de ressourcement moral face à la corruption de la civilisation et de la société humaine. Mais même si échec il y a, il y a cette espèce de révélation mystique finale, la récompense de ce parcours quelque part. C'est une fin vraiment ambigue : il y a erreur, échec, gâchis, mais aussi acomplissement...

Néanmoins, de mon côté, j'ai vu "Into The Wild" comme un film tendre, émouvant, mais aussi doucement réprobateur face au gâchis final et absurde d'un si formidable potentiel humain. Par ses thèmes, la fuite de la société humaine jugé invivable, on peut il me semble facilement le rapprocher du "Village" de Shyamalan et surtout, surtout, de "Grizzly Man", un film presque frère, au regard néanmoins très différent.

Vu sur le dvd Pathé locatif, de bonne qualité ; un peu de bruit vidéo et des contours parfois légèrement crades, mais d'excellentes couleurs et lumières, ainsi qu'un rendu parfois très convaincant de la profondeur de l'image. Très bonne piste 5.1...

[MadXav]

Je n'ai qu'un seul regret suite au visionnage : Avoir craqué pour le DVD à 5 euros alors que le film méritait clairement un bluray.

J'en attendais rien ou pas grand chose, au mieux un joli road-trip avec quelques personnages sympas... Mais Into The Wild esy bien plus que ça. C'est un jeune homme plein de vie, bourré d'une envie de liberté plus forte que tout, irraisonnée, déraisonnable. Mais avant que le rêve de liberté n'aboutisse, le jeune homme va croiser des individus et leur communiquer sa vision du monde, s'attirant la sympathie, l'amitié et l'amour.
Dit comme ça, le film semble assez banal mais l'exercice n'est pas si simple. Pas si simple de ne pas tomber dans la facilité, de ne pas iconiser le personnage, de ne pas sombrer dans l'excès, la caricature...
Et pourtant Penn y arrive. Parce qu'il soigne son personnage principal mais aussi parce qu'il prend grand soin de soigner ses personnages secondaires, leurs caractères, leur histoire, leur profil. Penn emballe le tout d'images superbes qui a elles seules donnent envie de liberté. A cela s'ajoute une bande originale parfaitement adéquat et on obtient une espèce d'alchimie parfaite, un film qui n'avait pas l'air super trippant sur le papier mais qui respire l'humanité et la justesse.
In The Wild est une belle bouffée de liberté, un excellent film mais aussi un petit coup de pied au cul. A Voir.

[Machet]

9 ans déjà

Avec spoilers :

Revu avec plaisir sur le DVD. Je suis toujours partagé par l'approche de Penn, ses effets de mise en scène, de montage, d'habillage visuel, de musiques, etc. Je pense qu'il y a un plus beau film à tirer des rushes, mais tant pis, le film voulu est là, et a de beaux restes. C'est sur eux que je porte mon attention désormais. Et j'avoue qu'on s'attache réellement à ce jeune américain aventurier-philosophe. On comprend sa volonté de punir ses parents par son absence. On admire son courage, sa foi dans la philosophie de ses pères spirituels. Son voyage initiatique, cette plongée concrète dans le transcendantalisme, qui aurait dû au final lui permettre de revenir vers ses proches, est à la fois beau et triste.

Spoiler : :

Sa fin est si tragique, tout se joue à trois détails : la montée des eaux, la plante vénéneuse, et les chasseurs qui passent deux semaines trop tard.