Apparemment, il est uniquement STA et STAFHOH.
Le Z1 est STF aussi, mais pas moins cher car uniquement dispo sur Amazon.ca
Shoah de Claude Lanzmann
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Re: Shoah de Claude Lanzmann
A l'occasion du 65ème anniversaire de la libération d'Auschwitz par l'armée soviétique, Arte a rediffusé les deux périodes de "Shoah" ces dernières semaines. "Shoah" reste définitivement un monument saisissant du film d'histoire, aux parti-pris radicaux lui donnant une force inouie. "Shoah" ne vise pas spécialement le pédagogie, il ne nous fait pas suivre les commentaires d'historiens synthétisant des connaissances mais nous confrontent aux témoignages eux-mêmes : victimes, témoins, bourreaux. Un seul historien (Raul Hillberg) prend brièvement la parole pour analyser certains documents ou lire des témoignages de personnes défuntes (le chef du conseil juif du ghetto de Varsovie). Tout le reste n'est que du témoignage de première main.
"Shoah" a aussi l'intelligence de ne montrer aucune image d'archive, photo ou autre document d'"époque". Pour la bonne raison qu'il n'existe pas d'images du fonctionnement des camps d'extermination en tant que tel ; mais aussi, dans un principe plus large, parce qu'une image n'est en aucun cas une source historique fiable. L'image est intrinsèquement mise en scène, manipulable et est sans doute une des sources d'informations les plus ambigues. Contrairement à ce qu'on aurait tendance à penser aujourd'hui...
Lanzmann nous fait donc, d'une certaine façon, effectuer le travail de l'historien, ne nous présentant directement des quantités de témoignages (9 heures), se recoupant, avec leurs similitudes, parfois leur contradiction, jusqu'à imposer les faits et les détails avec une minutie et une exactitude glaçante. Nous avons une succession de témoignages souvent terribles nous laissant pour la plupart groggy, le souffle littéralement coupé. La structure n'est pas forcément très articulée au premier abord, mais on peut tout de même la dégager. La première saison évoque le trajet des déportés, les trains traversant les villages alentours des camps ; la procédure générale d'extermination dans ces camps ; l'Histoire de la solution finale et de sa mise en oeuvre ; l'antisémitisme en Pologne ; la seconde saison revient sur le processus des chambres à gaz d'Auschwitz en particulier, au moyen de témoignages et d'explications encore plus complètes ; puis une partie est consacrée aux réseaux de résistance, à leur existence dans les camps de concentration et d'extermination ; et enfin, la dernière partie est dédiée au Ghetto de Varsovie.
Si "Shoah" est un film très scrupuleux dans l'établissement des faits, le point de vue adopté est clairement celui de Lanzmann qui sort régulièrement de sa réserve d'interrogateur pour compatir à un témoignage, ou bousculer un interlocuteur à la mémoire un peu trop facilement évasive. Cela en fait un documentaire très particulier, un film complètement unique, un monument d'une importance capitale ainsi qu'une expérience sans comparaison, qui vous laisse complètement retourné, hanté pour longtemps.
"Shoah" a aussi l'intelligence de ne montrer aucune image d'archive, photo ou autre document d'"époque". Pour la bonne raison qu'il n'existe pas d'images du fonctionnement des camps d'extermination en tant que tel ; mais aussi, dans un principe plus large, parce qu'une image n'est en aucun cas une source historique fiable. L'image est intrinsèquement mise en scène, manipulable et est sans doute une des sources d'informations les plus ambigues. Contrairement à ce qu'on aurait tendance à penser aujourd'hui...
Lanzmann nous fait donc, d'une certaine façon, effectuer le travail de l'historien, ne nous présentant directement des quantités de témoignages (9 heures), se recoupant, avec leurs similitudes, parfois leur contradiction, jusqu'à imposer les faits et les détails avec une minutie et une exactitude glaçante. Nous avons une succession de témoignages souvent terribles nous laissant pour la plupart groggy, le souffle littéralement coupé. La structure n'est pas forcément très articulée au premier abord, mais on peut tout de même la dégager. La première saison évoque le trajet des déportés, les trains traversant les villages alentours des camps ; la procédure générale d'extermination dans ces camps ; l'Histoire de la solution finale et de sa mise en oeuvre ; l'antisémitisme en Pologne ; la seconde saison revient sur le processus des chambres à gaz d'Auschwitz en particulier, au moyen de témoignages et d'explications encore plus complètes ; puis une partie est consacrée aux réseaux de résistance, à leur existence dans les camps de concentration et d'extermination ; et enfin, la dernière partie est dédiée au Ghetto de Varsovie.
Si "Shoah" est un film très scrupuleux dans l'établissement des faits, le point de vue adopté est clairement celui de Lanzmann qui sort régulièrement de sa réserve d'interrogateur pour compatir à un témoignage, ou bousculer un interlocuteur à la mémoire un peu trop facilement évasive. Cela en fait un documentaire très particulier, un film complètement unique, un monument d'une importance capitale ainsi qu'une expérience sans comparaison, qui vous laisse complètement retourné, hanté pour longtemps.