Away We Go - Sam Mendes (2009)

[Superwonderscope]

Un jeune couple (John Krasinski & Maya Rudolph) en passe de devenir parents, sans attache particulière, partent en voyage en quête d'un endroit pour s'installer.

Incursion indé en Scope pour Sam "American Beauty" Mendes... enfin, pas si indé que ça. On prend donc les canons de la beauté 2009 (donc un garçon moche habillé comme un sac, une fille métisse, sans le sou et en quete d'affection) avec une galerie de personnages atypiques pour mieux faire passer le message " à travers les autres, on se connait mieux soi même".

Sorte de road movie sans réel scénario, le film est constitué de vignettes plus ou moins heureuses. Le couple est assez amusant, possède quelques dialogues bien troussés, finement joués et Maya Rudolph dégage beaucoup de grâce.

Le reste, c'est un peu à la vas-y-comme-jte-pousse. Catherine O'Hara est à hurler de rire dans le role de mère du gars qui se tire avec son mari (Jeff Daniels, transparent) un mois avant la naissance du gamin pour vivre deux ans en Belgique . Les meilleures du lot étant Allison Janney et surtout Maggie Gyllenhaal en mère new age poussée à un extrême rarement vu ( la phobie de la poussette est géniale)... mais en même temps, tout est si caricatural qu'on a un peu de mal à adhérer à l'ensemble; C'est trop facile quand à la narration suivie, surtout pour mettre en avant la "normalité" du couple héros alors que présenté comme étant atypique au début du film. le procédé n'est pas des plus heureux...

C'est au final quelque chose de finalement assez conventionnel ("nous sommes des américains moyens au regard des tarés croisés"). pas désagréable à suivre, un peu mou entre deux saynètes, avec des réflexions à la noix sur le sens de l'existence et le devenir du couple.
Un peu comme du café Starbucks : du truc insipide emballé avec savoir-faire.
Le pire étant la réaction de pas mal de critiques (dont celles vendues sur les affiches du film) genre "le film indé du moment, super drôle et intelligent". On a déjà vu ça ailleurs, en beaucoup mieux. Et ce n'est pas parce qu'ils sont des néo-ploucs branchouilles néo-hippies néo-pauvres (des " dirty hipsters" comme il est dit aux USA) que ça le rend plus attachant.

SWS dit : O

[manuma]

Sorti de Jarhead, moi j’ai un peu de mal avec Sam Mendes. Du cinéma soigné mais sans beaucoup de personnalité et souvent pompeux dans le discours. Et là c’est pareil : Mendes nous livre son petit film indé qui, sans être déplaisant - car dans l’ensemble c’est plutôt rigolo et bien mené - a un fort arrière goût de formaté / prémâché, avec tout de même peu de pertinence dans sa réflexion sur le passage à l’âge adulte, l’engagement, le conformisme, etc … L’interprétation est au top, en revanche.

[kill bill]

Moi je rejoins l'avis de SWS.
C'est surement le film le plus insupportablement calculateur et artificiel du moment. Les meilleures séquences (celles avec Maggie Gylenhall) seraient dignes de figurer dans un sketch de Florence Foresti. Donc on parle pas de cinéma là, mais de cynisme, de Juno-xploitation, de courses aux oscars indé, etc...

Alors moi je dis qu'après ce film, tout être normalement constitué se doit de crier : vive Anvers, vive les obèses, vive Montreal, vive les hippocampes, vive les familles mono-parentales et à mort les maisons post-esclavagistes du type "m'dame Scarlett".

Beurk...

[Superfly]

Même si je me suis un peu ennuyé durant ce film je n'ai pas ressenti le côté préfabriqué. Après j'ai trouvé le sujet chiant comme un post de celia0 mais c'est tout.

[rusty james]

j'ai trouvé le sujet chiant comme un post de celia0

Ah merde, je commençais presque à avoir envie de le voir ce film (meuhh non !! rien qu'à voir l'affiche ou la bande annonce, à lire les critiques on sait à priori à quoi s'attendre )

[Manolito]

Un film vers lequel j'allais avec beaucoup de méfiance (je ne connais personne qui ait vraiment aimé ce film !!). Il est clair que le début donne vraiment l'impression de vignettes collées bout à bout, filmées mollement, sans talent, sans entrain, agrémentées des chansons indé-gonflantes d'un imitateur de Nick Drake. Pas drôle, pas pertinent, qui nous donne l'impression de perdre effrontément notre temps... On commence enfin à sourire avec l'arrivée de Maggie Gyllenghaal en babaccol, sourires vite effacées par une fin de cette scène qui vire à la méga-caricature. Seules les deux dernières rencontres (la dernière demi-heure) commencent à donner un peu de sens au film, un peu d'émotion et d'âme. Sam Mendes n'y va alors pas avec le dos de la cuiller, mais au moins son métrage commence un peu à vivre. Une fin qui finit par nous rendre un peu attachant ses personnages, mais un film qui a quand même du mal à remplir ses 100 minutes de métrage...

Vu sur le bluray US Universal, copie 2.35 HD de bonne qualité, couleurs très numériques, piqué présent bien qu'assez doux. Quelques arrières plans qui solarisent un peu quand même... Mais bonne copie dans l'ensemble. Bande son DTS Master anglaise de bonne qualité, mais évidemment pas spécialement démonstrative. VF DTS et STF inclus.