Je suis tout aussi perplexe que les avis ci-dessus.
J'aime en effet bien la première partie, lent glissement vers l'enfermement, la parquage des "contaminés". J'apprécie tout autant le fait qu'on ne nus resserve pas la soupe de "'explication" du pourquoi du comment. le chix délibéré de laisser les spectateurs/les éléments du groupe dans l'ignorance de ce qui a provoqué tout cela ajoute à la justesse de cette mise en scène. On bénéficie d'un vrai point de vue et pas d'une collection de vignettes disjointes. Le seul point de vue extérieur sera celui de Sandra Oh, la ministre de la santé, qui finira par admettre elle aussi sa cécité (sur la situation?).
Après, le focus sur les trois dortoirs et la dégradation de la situation, je suis moins convaincu. Le personnage de Julianne Moore m'a beaucoup touché mais j'ai eu du mal à comprendre son absence de réaction vis à vis de sa différence pourtant cruciale. Elle met un temps pas possible à réagir. En même temps, cela était quelque part logique vs son mari qui tente par tous les moyens d'apaiser la situation. Elle le suit, le supporte,jusqu'à supporter son infidélité Elle possède un côté martyr (Manolito parlait de Mère Thérésa), défroque qu'elle laisse tomber au moment où
D'ailleurs, dans le dernier quart,
Elle a changé de camp et de point de vue...
Maintenant, la scène où les femmes s'offrent aux hommes. je n'ai pas trouvé cela ridicule, comme Arioch ci-dessus. Au contraire, ça m'a mis assez mal à l'aise. La discussion avant cette scène est assez affreuse dans le ton, les mots et les réactions que chacun peut avoir... et la scène en elle-même (avec la femme qui se fait tabasser), je la trouve terrible.
Quant l'explication pseudo-catho, je n'ai pas compris la scène comme cela. Pour moi, il s'agissait plus d'ironie et/ou de montrer une certaine récupération "millénariste" religieuse de la situation. Julianne Moore s'en éloigne assez rapidement, d'ailleurs.
Au final, l manque clairement quelque chose au film. il oscille en effet entre le thriller SF post-apocalyptique et le film d'auteur à la réflexion bienveillante. La fin
là m'a paru gratuite et déplacé, tout comme le côté lourdingue de la voix off de Danny Glover, démonstrative au possible, histoire de bien faire comprendre aux spectateurs ce qu'il se passe... On retiendra la très belle photographie, une bande son hyper-travaillée jusque dans ses moindres détails (bravo le BR pour cela) et des acteurs plus que crédibles. le scénario de Don McKellar sait en cela développer des personnages secondaires impliquants (Maury Chaikin, le "vrai" aveugle, est saisissant, entre autres). Maintenant, la seconde partie se croit tellement obligée de provoque des éléments gratuits que bon, j'ai un peu décroché jusqu'au final...
le BR français est de bonne facture mais l'image ne m'a pas vraiment touché ni provoqué de "aah" ou de "oooh". C'est juste acceptable.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?