In the Electric Mist (2008) de Bertrand Tavernier

[comte vonkrolock]

Résumer reprit sur Allociné :

New Iberia, Louisiane. Le détective Dave Robicheaux est sur les traces d'un tueur en série qui s'attaque à de très jeunes femmes. De retour chez lui après une investigation sur la scène d'un nouveau crime infâme...

Ont retrouve donc le Dectective Dave Robicheaux dont ont avait pu suivre une autre enquête dans le film de Philippe Joanou de 1996 Vengeance Froide mettant en scène A. Baldwin, E. Roberts et Teri Hatcher.

Ici dans le film de Tavernier on a affaire a un Dave Robicheaux beaucoup plus vieillissant. C'est très classique, l'histoire se déroule de manière linéaire ; avec l'incrustation de nombreux flashback sur un autre meurtre commis une dizaine d'années en arrière. le personnage jouer par Tom Lee Jones communique avec d'ancien soldats conféderer nous ramenant tout droit dans le passé de la guerre civil.

L'interprétation est de qualité et ont la doit aux nombreux intervenants : John Goodman, Peter Sarsgaard, Mary Steenburgen, Kelly McDonald, Nad Beatty difficile de tous les cité tellement il y en a. Le décor de la Louisiane qui contribue énormément a l'ambiance moite et humide est superbement mis en valeur. Ont sens que Tavernier c'est totalement imprégner de son bouquin, on a pas une New Orléans de carte postal et tous cela fait très authentique.

Reste que se classicisme a ces limites, peut de rebondissement, si je devais le comparer a un autre polar tout aussi classique se serait le Créance de Sang de Clint Estwood. Un bon polar dans l'ensemble, mais Tavernier tombe dans les travers de ce qu'il critique dans le cinéma US....

Le BR éditer par TF1 vidéos offre une image bien contraster, le top du top son HD nombreux bonus tous entièrement st-fr.

[romain2]

Y a t'il une différence de montage par rapport à la version cinéma ?
Si je me rappelle bien les interview à la sortie du film bertrand tavernier critiquait un peu le montage, j'ai oublié les détails.

[comte vonkrolock]

Aucune idée j'ai découvert le film par le biais du BR...

[Manolito]

Le montage sorti en France est son director's cut. Par contre, le montage sorti chez les américains avait été fortement remonté contre son avis.

[Manolito]

Une réussite réelle pour moi... Commençons par ce qui fâche tout de même : l'imbrication entre divers "courants" (les fantômes, le passé) parcourant ce bayou cinématographique n'est pas toujours très réussie et donne parfois l'impression d'ajouts un peu artificiels. Pour le reste, Tavernier réussit tout à fait son coup. Connaisseur du cinéma américain, ancien mais aussi récent, il réunit un casting excellent, jusque dans les seconds rôles, dominé par un Tommy Lee Jones, impérial en vieux flic aux méthodes durailles et un John Goodman dégueulasse à souhait en mafieux trempant dans un tournage/escroquerie. La mise en valeur de la Nouvelle Orléans est excellente, l'ambiance est moite, perceptible, la narration est un peu plus floue que ne l'exigent les canons hollywoodiens. Le film a son propre rythme nonchalant et chaotique, certainement personnel. Vraiment bien !

Vu sur le bluray français de TF1 vidéo, un bon transfert HD, pas parfait (quelques passages de nuit ou de brume posent de légers soucis de compression), mais restituant de façon adéquate une belle photographie naturelle et lumineuse, bien éloignée des critères d'une photo très numérique vue sur des films récents... Bande son DTS Master adéquate, sans être spectaculaire...

[Machet]

mais restituant de façon adéquate une belle photographie naturelle et lumineuse

J'ai découvert le film sur DVD, et contrairement à Manolito, j'ai trouvé que la photo du film était sombre et monochromatique. A un moment je suis même aller vérifier que le câble RVB était correctement enfoncé dans le lecteur et la télévision.

J'ai trouvé le film plutôt bon, faisant la chasse aux clichés.
Après, pour être un peu critique, je dirai qu'il manque un grain de folie pour le rendre plus palpitant. C'est vrai que ça fait penser à du Eastwood en mode "pépère", façon Créance de sang.

Je trouve un peu tiré par les cheveux que ce film soit ici dans la catégorie "fantastique". Il y a en effet quelques éléments oniriques... mais ça reste des visions purement mentales, dans un polar bien concret, quasi docu dans son approche post-Katrina.

J'ai découvert Electric Mist en lisant dans un premier temps "pas à pas dans la brume électrique", que j'ai trouvé très agréable et pleins d'anecdotes - qu'on retrouve cela dit de manière concise dans le commentaire audio.

[Manolito]

Spoiler : :

La conclusion confirme carrément l'élément fantastique en tous cas, avec la photo à la "Shining"...

[Machet]

Spoiler : :

j'ai vu ça plutôt comme un "gadget", ce dernier plan ne m'a pas convaincu... Bon, le livre est probablement plus explicite.

[mallox]

Je crois avoir lu tous les romans de James Lee Burke avec Dave Robicheaux et je dois dire que si j'aime plutôt bien ses polars pour l'ambiance des Bayous, je trouve que c'est un écrivain un peu trop classique à mon goût.
J'ai vu le film il y a déjà plusieurs mois et les deux réflexions principales que je m'étais faites était que l'ambiance Bayou était un peu absente et que l'on retrouvait finalement le même classicisme que dans le romans. Une intrigue assez conventionnelle, une mise en scène relativement terne et un peu plan plan, pour un film qui, s'il se regarde sans déplaisir, s'oublie tout de même assez vite. Tavernier n'a jamais été un grand cinéaste selon moi, mais je le préfère lorsqu'il adapte Jim Thompson. Faut dire qu'entre ce dernier et Lee Burke, il y a toujours selon moi, un petit monde d'écart ainsi qu'une véritable vision sur l'humanité qui fait défaut à l'écrivain. Comme c'est fidèlement adapté, ben, j'y avais retrouvé les mêmes défauts. Tout cela manque un tantinet de caractère.

[Superwonderscope]

Vu également sur le BD Français, de très belle qualité. Pour la photographie, je l'ai aussi trouvée assez lumineuse et naturelle, à l'instar de Manolito. Certains de bayous sont splendides, magnifiques photographiés en la circonstance, avec une complexité d'éclairage qui fait honneur à Bruno de Keyzer.

Pour le film, j'ai été accroché de suite par l'ambiance nonchalante, parfois éthérée et quasi-fantastique. Je n'aime pas tout chez Tavernier, mais ce film se classe parmi ceux que je préfère. Le taxer de classicisme, je ne comprend pas trop. Pour reprendre l'exemple cité, il y a un gouffre entre un Bloodwork bien pépère et démonstratif et ce film-ci!

Pour la progression dramatique (et la psychologie du caractère central, tout comme dans son rapport avec les autres), cela m'a fait penser à Ca commence aujourd'hui avec Philippe Torreton. La travail sur la caméra présente quelques similitudes (les légers travellings avant en steadycam), tout comme la position du couple central dans la narration, les courts moments "hors histoire principale" (ici la scène de pêche sur le ponton avec Mary Steenburgen)

idem pour la musique : je n'ai à aucun moment décelé un travail effectué par Marco Beltrami La partition complètement décalée est à des lieues de sa patte habituelle et on sent que Tavernier y a bien imprégné son désir d'environnement sonore particulier. Le travail oscille ainsi entre des compos à la Jorge Arriagada (sur l'utilisation de la clarinette, à la Blancs Cassés), Philippe sarde (genre Max & Jeremie) ou encore Louis Sclavis (justement : Ca commence aujourd'hui)

La direction d'acteurs est exemplaire : Tommy Lee Jones s'avère un Robicheaux plus vieillissant qu'Alec Baldwin, entre autres. Mais c'est du côté de la gestion des regards et du rapport à l'autre que Tavernier est le plus fort. Jones ne regarde quasiment jamais ses interlocuteurs en face (refus de la réalité, probablement?) : son regard est fuyant, comme perdu dans le vide. c'est particulier avec les personnes avec lesquelles il entretient un rapport interrogatif, voire méfiant (les dialogues avec Hobman ou encore la scène de fouille chez Doucet) : c'est assez flagrant. Il ne regarde bien face que sa femme, l'agent du FBI (à la fin) son partenaire ou sa fille - voire la scène finale. C'est plutôt bien amené et donne une tonalité différente à l'ensemble.

L'approche documentaire sur l'impact de Katrina donne là aussi une petite épaisseur supplémentaire au récit et à la narration, un peu là aussi ce qu'il avait fait sur L 627, voire La Mort en Direct (et Ca commence aujourd'hui, là aussi). il y a régulièrement ce contrepoint social chez Tavernier qui rend son travail un peu plus particulier que ses congénères. Et en tous cas, un vraie patte reconnaissable, un auteur au sens propre qui continue à explorer différents sujets sur un même ton, une construction narrative spécifique. Et un récit (je comprend qu'on ne puisse y accrocher!) parfois disjoint qui ne se contente pas de se concentrer sur le "suspense", qui parfois semble accessoire, tant ce récit se concentre sur l'humain.

Un point qui m'a dérangé : la voix off de Tommy Lee Jones qui donne dans le trop explicatif , parfois. Ceci est bien mineur comparé au reste pour ma part!
(NB :Il y a un cameo de John Sayles dans le role du réalisateur qui est absolument hilarant!)

A noter que le film est sorti aux USA dans une version tronquée de 102 mn et qu'ici, il est disponible dans sa version uncut de 117mn.

[MadXav]

Découvert hier et j'ai quand même le sentiment d'un beau gachis. J'aime beaucoup les acteurs, très bons pour la plupart. J'ai apprécié le rythme, posé, avec une vraie ambiance. Et je pense que l'intrigue avait tout pour me séduire, me plaire.
Malheureusement, ma vision a été gachée par quelques détails qui à mes yeux n'en sont pas. j'ai par exemple trouvé cette histoire "d'apparition" complètement farfelue et tirée par les cheveux, en plus d'être bigrement mal mise en scène. Je n'ai pas compris, ça m'a semblé en décalage avec le film. Et ce jusqu'à la dernière image du film, complètement idiote et inadaptée. Quand Kubrick fait ça, ça s'inscrit dans le cadre d'un film bien particulier. C'est pas spécialement logique mais y'a quand même un sérieux background fantastique avant. Dans son film, Tavernier nous sort exactement la même image, mais elle n'a aucun sens et donne envie de rire, ou de balancer un objet sur son écran. Ridicule.
Pareil, on a une enquête mais au final, j'ai eu le sentiment qu'on nous balançait l'identité du tueur un peu n'importe comment. Genre "Bon ben maintenant, ça fait une heure et demi qu'on tourne autour, va falloir balancer la purée". C'est pas vraiment ce que j'attends d'une enquête, j'espère toujours quelque chose de plus subtile et ce même si la subtilité ne semble pas être la norme ces dernières années pour ce type de métrage...
Bref, bonne ambiance, bon acteurs, mais d'énormes maladresses et un épilogue décevant. Je recommanderai pas spécialement...

[mercredi]

Je partage l’opinion de comte vonkrolock, Machet et mallox pour constater le caractère conventionnel d’une enquête bien trop poussive à mon goût. Étrangement, je trouve que la chose passe mieux à l’écrit même si, comme mallox, j’affiche une indéniable préférence pour Thompson. L’atmosphère typique (celle fantasmée par la littérature et le cinéma) des bayous, la caricature socio-géographique (cf, personnages secondaires), certains dialogues lapidaires et le regard désabusé du flic confèrent pourtant à l’oeuvre de Tavernier un certain charme en dépit d’un épilogue qui, je l’accorde à Madxav, s’avère complètement dispensable.

L'approche documentaire sur l'impact de Katrina donne là aussi une petite épaisseur supplémentaire au récit et à la narration, un peu là aussi ce qu'il avait fait sur L 627, voire La Mort en Direct (et Ca commence aujourd'hui, là aussi). il y a régulièrement ce contrepoint social chez Tavernier qui rend son travail un peu plus particulier que ses congénères. Et en tous cas, un vraie patte reconnaissable, un auteur au sens propre qui continue à explorer différents sujets sur un même ton, une construction narrative spécifique. Et un récit (je comprend qu'on ne puisse y accrocher!) parfois disjoint qui ne se contente pas de se concentrer sur le "suspense", qui parfois semble accessoire, tant ce récit se concentre sur l'humain.

Je n’avais pas vu le film sous cet angle. Mais pourquoi “disjoindre” suspense et portrait “psychologique”? La principale qualité de ce type de polars (particulièrement ceux de Thompson) réside dans l’interdépendance des deux éléments, à mon sens.

[Plisken]

J'ai beaucoup apprécié, plus pour l'ambiance moite, décrépie que pour l'intrigue. Acteurs au top et excellente mise en scène