Houlà, j'essaie juste de proposer mon opinion sur la chose, rien d'autre.Haribo a écrit :Cela n'annule en rien ce que je te disais à ce propos... le film privilégie un impact plutôt qu'un autre, c'est une façon de valoriser une possibilité plutôt qu'une autre. Là ou je suis circonspect c'est sur la manière dont tu choisis de te rallier à une lecture plutôt qu'à celle, plus fédératrice, proposée dans le même temps... c'est tout.

J'exprime mon point de vue par une tentative d'analyse de mise en scène, maintenant c'est comme un plateau de fromages: ceux qui trouve que ça pue en prenne pas, et ceux qui sont intéressés viennent picorer un peu.

Sauf que la plupart du temps, j'ai remarqué que dans un film la description du passage dans le sommeil ou l'inconscience et le réveil de ses états sont illustrés non pas par un fondu au blanc mais par un fondu au noir!Manolito a écrit :Fondu au blanc = il tombe dans les vapes, immersion dans l'inconscience ; puis choc du réveil aussitôt après, car c'est un passage vu de façon entièrement subjective. Comme pour une anésthésie générale dans le cadre d'une opération par exemple, où on passe directement d'un black out total au réveil quelques heures plus tard, ceux qui ont connu ça - dont moi ! - voient très bien ce que c'est... C'est comme ça que j'ai vu cette scène, et que beaucoup de monde l'a vu... Donc le point de vue de Brazilman et co ne me semble en rien évident. C'est une possibilité, oui, sans doute, mais certainement pas une évidence...

Ce qui rejoint ta description d'un réveil post-opétatoire Manolito: quand on sort d'un black-out total ou noir-total ça donne un fondu au noir mais à l'envers: le noir s'estompe pour laisser place à la réalité.
Il est donc rarement question de blanc ou fondu au blanc pour ces instants particuliers, à mon sens.
C'est pourquoi, j'interprête le fondu au blanc de Minority Report comme un passage dans le monde des rêves, comme dans d'autres films d'ailleurs.
Je sais, je suis un chieur.

Juste une petite edit pour préciser un point.
Manolito, tu dis que mon point de vue ne représente en aucun cas "une évidence" car il n'est pas perçu par un grand nombre comme tel. Je le conçois parfaitement.
Mais, d'un autre côté ça me surprend que l'on parle "d'évidence" concernant l'adaptation d'une nouvelle de Dick. Car si il y a bien quelque chose de pas évident à appréhender ce sont bien les oeuvres de cet auteur.
Des oeuvres où la fiction envahit la réalité et vice-versa, de sorte que le terme "réalité" devient souvent obsolète. Dick est le spécialiste de la description d'un monde paranoiaque présentant une réalité tronquée.
Je pense que Spielberg l'a parfaitement compris, et à l'instar d'un Verhoeven (avec Total Recall) nous offre un film à l'esprit vraiment Dickien avec cette fin qui contraste étrangement et énormément avec le reste de son film.
Pour moi c'est flagrant, tout dans ce final est téléphoné et tellement GROS que "l'évidence" qui s'impose (d'un point de vue Dickien) c'est que l'on nage en plein rêve.
L'utilisation de ce fameux fondu au blanc par Spielberg confortant cette "évidence" qui en est toute sauf une bien entendu.
