A New York, Jakie Rabinowitz, fils d'un sévère chantre de la synagogue, se prend de passion pour la musique Jazz, ce que son père réprouve violemment. Un jour que son père le rosse sévèrement pour avoir chanté dans un club de jazz, Jakie quitte le foyer familial. Les années passent et il devient Jack Robin, un jeune chanteur à la carrière prometteuse qui va bientôt faire ses grands débuts sur les scènes de Broadway. Mais il apprend que son père, qu'il n'a pas vu depuis des années, est mourant...
"Le chanteur de Jazz" est bien entendu comme le premier long métrage "parlant" de l'histoire du cinéma. En fait, il y avait déjà eu des courts-métrage avec des dialogues enregistrés ou des longs métrages avec une piste musicale entièrement enregistrée et synchronisée. Mais ce serait la première fois que tous ces éléments sont réunis.
Précisons qu'il n'y a qu'un seul passage réellement parlé dans tout le film : un passage parlé au milieu d'une chanson de jazz au cours duquel Jack déclare son affection à sa gentille maman qu'il n'avait pas revu depuis si longtemps.



Au-delà de la date technologique, "Le chanteur de Jazz" est surtout la transposition romancé de la vie d'Al Jolson, énorme vedette du show business US d'alors, qui joue ici son propre rôle en incarnant le "chanteur de jazz".
Le film est un mélo sur le devenir des immigrants de seconde génération, tiraillés entre la modernité de la société US et la tradition dont ils sont issus et qui constitue leurs racines. Ce tiraillement entre le futur et le passé confrontera Jack Robin à un dilemme des plus cornéliens en fin de métrage. Comme cela a a souvent été relevé, c'est un des rares films de l'âge d'or hollywoodien à vraiment parler de judéité et d'immigration, c'est à dire, en filigranes, du parcours des fondateurs des grands studios hollywoodiens dans les années 10-20. Comment concilier la tradition, les racines, et une réussite insolente dans le show biz américain, véritable melting pot d'influences européennes et africaines en tous genres ? "Le chanterur de jazz" répond en affirmant que musique sacrée et jazz ne sont que deux facettes différentes d'une même réalité, la musique, le discours et la prière de l'âme humaine !
Touchant et énergique, mobile et inventif dans sa mise en scène, "Le chanteur de jazz" est en ce sens un film qui à mon sens supporte très bien le passage des ans et se découvre aujourd'hui avec beaucoup de plaisir...
Vu sur le dvd zone 2 warner, DVD contenant le film en 1.33 4/3 avec stf... La copie est du Warner classique, c'est à dire un transfert "no bullsiht", extrêmement affuté dans sa définition, mais ne trichant jamais sur la nature argentique originelle du film, avec des émulsions parfois un peu instables, beaucoup de petites rayures (mais jamais vraiment génante) et des contrastes nuancés, jamais artificiellement bidouillés. Aucun soui de compression...
En zone 1 US, il est sorti dans un coffret luxueux proposant le film, un dvd de documentaire, et un dvd proposant une sélection de courts-métrages des années 20 sonorisés d'époque !