
Après un conflit mondial ayant fait regréssé l'humanité jusqu'à la barbarie, Kenshirô, un guerrier solitaire héritier d'un art du combat ultime, rencontre - et parfois affronte - des seigneurs de guerre redoutables, eux aussi experts dans la maîtrise des arts martiaux...
Plus ou moins en veilleuse depuis la fin des années 80, le personnage de Ken le survivant a connu un net regain d'activités sur les écrans de l'animation japonaise depuis 2006 avec diverses séries, productions pour le marché de la vidéo, voire films destinés au cinéma comme l'est ce "Ken 1, l'ère de Raoh", qui a récemment eu le droit aux honneurs d'une sortie assez confortable à Paris - dont même une grande salle du ciné cité les halles, honneur étonnant pour un dessin animé post-apocalyptque ultraviolent !
Ce retour de Ken se fait sur un ton pour le moins sérieux. Le récit privilégie la description de ses personnages, et en particulier de ses quatre seigneurs de guerre aux profils étonnants et hauts en couleurs. Certes, nous avons le droit à notre lot de têtes explosées et autres morts temporellement programmés. Mais ce "Ken" insiste avant tout sur le parcours de ses super-guerriers, sur leurs motivations plus ou moins nobles, parfois complexes. C'est ce qui a déçu certains spectateurs, un peu décontenancé par cette histoire relativement sage. Mais cela a le mérite de nous offrir un film noble, cohérent, carré, parfois touchant, dont certains passages fonctionnement dans le mode d'une grandiloquence touchante de sincérité (tout le final sur la pyramide).
Là où l'on reste fidèle à (ce que je connais) de la série animée des années 80, c'est par contre dans un ton irrésistiblement 80s, mêlant heroic fantasy délirante et SF post apocalyptique sans complexe, sur fond d'ultra-violence sans (trop de) complexe et de hard rock. Le visuel est certes plus soigné qu'un produit vidéo, il y a de vrais travaux sur les gros plans des personnage ou les décors. Mais certains plans éloignés donnent dans un graphisme étonnamment basiques.
Globalement, ce long métrage d'animation s'avère donc plutôt une réussite, une réussite un peu sage, mais néanmoins graphiquement convaincante et scénaristiquement robuste... Une vraie curiosité pour les grands écrans français en tous cas...