Des DTV comme ça, j'en veux bien tous les jours!
En fait, le film semble plutot avoir été "pensé" pour le cinéma. Format Scope, plans large, énormément de plans de nature sauvage, assez grandiose, travail sur la composition des plans, la profondeur de champ... sur un écran cinéma, le rendu doit être encore plus chouette que sur mon plasma.
Je ne crois pas me souvenir d'un film qui ait traité de l'éco-terrorisme, c'est donc peut-être une première. Le film part en effet d'un principe"à la" The Thing, avec sa base arrière perdue au fin fond du Yukon canadien et son mammouth libéré des glaces. Au lieu de céder à la facilité d'une série B/Z NuImagisé emballée vite fait, le film a un peu plus d'ambition qu'un simple métrage horrifique destiné à terminer ses jours sur SyFy. Ou a faire du second degré rigolo-gore à la Slither.
La mise en scène est quand même bien soignée, et génère un métrage tout en calme inquiétant. Des plans assez longs, pas de jump cuts hystériques - le réalisateur construit soigneusement son atmosphère et demeure cohérent quand à ses choix de décors et son sujet de la nature qui se réveille face à un homme finalement seul et sans défense.
J'aime assez bien le principe cyclique de la fin des espèces développé petit à petit : le film développe ainsi le thème que la période glaciaire n'a pas signé la fin de certaines espèces (dinosaures, mamouth, etc.) mais qu'il s'agit d'un parasite - comme nous en avons certains nouveaux qui se développent aujourd'hui. Que la glaciation n'a fait en fait que les "geler" et qu'ils reprennent leur activité aujourd'hui - pour signer la fin du règne humain aujourd'hui?
Le tout calqué sur un thème horrifique du lieu clos et du groupe "dégradé" par cette chose qui les décime. En fait c'est un peu plus complexe que cela, à mon avis... les sujets du films sont nombreux. certes un huis-clos horrifique (en fait il y a assez peu de scènes gore), qui peut paraitre oppressant selon les gouts (la personne l'ayant vu avec moi ne se sentait pas spécialement à l'aise avec les scènes de bestioles), mais en filigrane l'influence de notre époque. Le réchauffement climatique (réalité ou paranoia), la pression des groupes ecolos (radicaux ou non) et la notion de sacrifice
alors qu'en fait
.
La construction du scénario (à contrario des thématiques et relations entr eles personnages) ne m'a pas par contre semblé très originale, avec un "retour" final téléphoné, arrivant au bout des presque 90 minutes réglementaires. La fille de Val Kilmer semble en savoir beaucoup plus que tout le monde, plus de sang-froid, etc...ça m'a un peu étonné. Quoique... les étudiants étant plus ou moins aveuglés par leur gourou écolo, ils n'ont pas forcément la légitimité de penser de manière rationnelle dans le feu de l'action.
Le plan final indique que finalement
. De là à savoir si les ecolo radicaux ont raison de verser dans un certain terrorisme, le film garde un point de vue assez ambigu.
J'ai également trouvé les SFX performants, un chouia dégueu pour une à deux scènes, mais le réalisateur a l'intelligence de ne pas se reposer sur eux pour l'impact. Idem pour les effets numériques, discrets et réalistes.
Vu sur le Blu ray américain de chez LGF. 2.35:1 et 16/9, piste DTS HD MA performante et grouillant (!) de sons multiples, d'effets sonores en tous genres... un son enveloppant qui participe à l'élaboration du huis clos oppressant. Image pas vraiment exceptionnelle, et c'est dommage vue la beauté du cadre et des décors naturels choisis!
En fait, The Thaw aurait largement pu trouver sa place au cinéma, c'est ce qui m'a étonné dans cette production. Le look, le sujet, tout est calibré pour une sortie discrète certes, mais au regard de certaine spanouilles sorties récemment, le film n'a pas à rougir de son budget bas et de son rendu final.
Une série B qui marche sur une structure éprouvée, mais qui va dans le sens où je les apprécie (à la manière du Body Snatchers de Ferrara, par exmeple). Avec de sthématiques riches, un soin de l'emballage et des contrepoints sociologiques qui le sortent du lot.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?