Peyton Place/ les Plaisirs de l'Enfer - Mark Robson (1957)

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Superwonderscope
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Peyton Place/ les Plaisirs de l'Enfer - Mark Robson (1957)

Message par Superwonderscope »

LE film ( et LE livre) qui a popularisé ce qu'on appelle aujourd'hui les "soap operas" (à savoir des œuvres qui étaient à la base sponsorisées par des marques de savon!); D'après un roman de Grace Matalious, qui avait déjà un petit parfum de scandale, le film fit l'effet d'une bombe à sa sortie. Plus gros succès cinéma de l'année, il récolta également 9 nominations aux Oscars.

1941. la petite ville de Peyton Place voit arriver un nouveau Principal du Lycée (lee Philips). Il va découvrir une ville en proie aux ragots et noeuds de vipères en tous genres. Allant de mensonges d'adultère, de viol, d'inceste, d'avortements qui va ravager les relations entre les habitants.

Un peu que l'Amérique a du etre choquée par le film! Pour un pays encore sous l'emprise du Code Hays, Peyton Place parle sexe de manière assez frontale. Le personnage de Lana Turner y fait une prestation grandiose dans le role de "Queen of ice" pour qui le sexe est sale, degradant, tout ça... et participe à l'hypocrisie ambiante. L'héroïne principale est Diane Varsi (jouant Allsion McKenzie) qui se remémore les événements tragiques de sa ville.

Le viol de Selena (jouée par Hope Lange) est là aussi assez osé pour 1957, tout comme le résultat
Spoiler : :
à savoir qu'une adolescente tombe enceinte de son beau-père suite à un viol, et que le médecin de la ville finisse par l'avorter
:shock:

Arthur Kennedy y joue une bruté paisse alcoolique et un peu derangé de manière fort adroite. Et le tout emballé de main de maitre par un Mark Robson qui manie le mélo violent avec brio. Il y a un ton assez amer le long du film qui est assez curieux.... le final est en ce sens un très bon exemple. Cela se termine (bien sûr) par un procès qui fiit par devenir un procès de l'hypocrisie de la middle-class américaine, l'étroitesse d'esprit, clairement mise en accusation (compredne aussi : le Code hays qui allait voler en éclat peu de temps après, grâce justement à des coups de boutoir créés par Peyton Place). Et lorsque le verdict apparait, ce n'est pas le soulagement que Robson privilégie, mais le malaise.

Tout le casting (Russ Tamblyn, Lloyd Nolan, Lorne Greene) est vraiment épatant, et cette volonté d'avoir placé le récit pendant la seconde guerre mondiale apporte un contrepoint social non négligeable. Le tout dans un souci de réalisme plus concret qu'on ne puisse l'imaginer (pour 1957); On est loin de machins vaporeux comme Thé et Sympathie, par exemple. Peyton Place rentre dans le lard de certains conventions de l'époque!

Maintenant, ça reste un mélo 50's avec des enjeux qui ont dépassé les années. Le procès est traité comme un fait divers à la People magazine... mais finalement, au regard d'une Amérique à nouveau en train de sombrer dans des travers ultra-conservateurs (le phénomène des Tea parties, avec une candidate comme Sharron Angle qui veut interdire l'alcool à Las Vegas et Christine O'Donnell )8 ), je me dis que le film garde une certaine actualité...

Vu sur le DVD Z2
2.35:1 et 16/9, avec les 4 pistes stéréophoniques d'origine reprises ici (4.0), avec stf. sans aucun bonus, hélas.
2H31 (avec une durée originale de 2h42 qui n'est plus disponible à ce jour)

Une suite verra le jour "Return to peyton Place" de José Ferrer en 1961 (bien moins bon), avec un film TV "Murder in Peyton Place" et finalement la série TV Peyton place (avec Mia Farrow, Ryan O'Neal et Dorothy Malone) qui durera 5 ans et pas moins de 500 épisodes, le premier soap opera en prime Time...
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Haribo
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Re: Peyton Place/ les Plaisirs de l'Enfer - Mark Robson (1957)

Message par Haribo »

Z2 anglais, très cher?
J'ai pas souvenir d'avoir croisé une édition en France... ça me donne très envie!
Superwonderscope
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Re: Peyton Place/ les Plaisirs de l'Enfer - Mark Robson (1957)

Message par Superwonderscope »

J'ai pas précisé, en effet : il s'agit d'une édition Fox France. La copie n'est pas tip top (les couleurs deLuxe, c'est pas ça pour le sceau du temps) les couleurs sont un peu "passées", mais ça reste honorable.
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Superwonderscope
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Re: Peyton Place/ les Plaisirs de l'Enfer - Mark Robson (1957)

Message par Superwonderscope »

Revu sur le Blu Ray de chez Twilight Time.

Pour le film, je reste surpris quel point les 157mn sont passées vite. Malgré les années, le côté meta-soap opera (sans Peyton Place, jamais de Dallas, Dynastie et autres séries du même modèle), il existe un savoir-faire Mark Robson dans la direction d'acteurs, l'alliage des différents histories (et sous-histoires récurrentes). Plus que sa suite, inférieure, cet exposé dramatiques des conventions américaines de l'époque, sa fausse pruderie, ses hypocrisies, sa chrétienté à deux vitesses. C'est emballé de manière engeance, dynamique, même si parfois artificiel (inévitablement). Surtout dans un environnement pré-2e guerre mondiale... mais personne n'est dupe.
L'autre élément qui rajoute au film, c'est que double drame que vivait Lana Turner en parallèle, un vrai "peyton place" qui se substituait à la fiction. ( à noter d'ailleurs que le film inspiré des événement de la vie de Lana Turner, Where Love has Gone, a été écrit par le scénariste de.. Peyton Place. CQFD)
Ca reste passionnant, même si l'on parle de film dramatique Hollywoodien fabriqué pour...

Le film a été tourné en CinemaScope 2.35:1 avec 4 pistes stéréophoniques, parfaitement restituées ici pour ce Blu Ray. Couleurs splendides, malgré un tirage DeLuxe qui ne substituait en rien au Technicolor Kalmus, par exemple. Il y a un joli boulot. Toutefois, certains visages apparaissent beaucoup trop lisses pour être naturels. On sent la finesse du détail, néanmoins.

Au niveau du son, mixage DTS HD MA 5.1 et 2.0 Dommage de ne pas entendre un mixage 4.0 original (là c'est le puriste qui parle). car le 5.1 magnifie surtout la musique de Franck Waxman (superbe) avec quelques effets stéréophoniques sur le sidologues. Mais c'est clair, net, sans aspérités. très plaisant.

Pour les bonus, il y a portage de ceux présents sur le DVD. Marrant de voir le réalisateur du Rocher de l'Apocalypse (tHE rUNESTONE) aux manettes d'un commentaire très fin sur le film.


Le film réalisa un peu pus de 730 000 entrées en france, loin du parfum de scandale espéré (à c moment, on avait largement dépassé ce stade chez nous :D ). Le film explosa le box office US.
(à y regarder de plus près, l'autre film de Mark Robson traitant de "scandale" - la Vallée des Poupées, eut un destin presque similaire - un échec par contre total en France et un succès retentissant aux USA.)
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