Les plus :
- Du bon gore cradingue comme on n’en fait plus. Même si plusieurs séquences sont reprises d'autres films de Fulci, certaines visions cauchemardesques restent particulièrement marquantes, avec un sadisme dérangeant et des scènes que même un Terrifier d’aujourd’hui n’ose pas montrer (le gamin décapité !).
- L’enchaînement de scènes de meurtres et de nudité rend le tout assez rythmé et divertissant si on est client du genre.
- Une belle brochette d’actrices italiennes qui n’hésitent pas à se déshabiller avant de se faire trucider.
- L’absurdité de l’intrigue et des situations, de plus en plus tordues, donne au film un ton unique et surréaliste : le chat qui dévore littéralement un cerveau ("A Cat in the Brain" aux US), la scène avec le nazi, la fille handicapée poussée dans l'escalier

, etc.
- La mise en scène est reconnaissable entre mille : certes c'est pas le Fulci le plus maîtrisé, mais ses zooms/dézooms frénétiques sur les visages et les gros plans gores bien insistants font toujours leur effet !
- L'aspect slasher est indéniable mais il y a aussi une légère touche giallo qui fait plaisir (comptine enfantine, meurtres au couteau, poupées...).
Les moins :
- Le concept finit par tourner en rond : les scènes suivent un schéma répétitif — Fulci se déplace d’un point A à un point B, Fulci hallucine un meurtre, puis vient une scène de nudité (parfois dans l’ordre inverse).
- Les effets spéciaux sont inégaux, certains beaucoup plus bâclés que dans ses autres œuvres (les fausses têtes notamment) : on sent qu’ils ont privilégié la quantité à la qualité, c'est un peu dommage.
- Le jeu des acteurs est disons très discutable, par exemple le monologue du tueur est vraiment ridicule. Il faut dire que le médiocre doublage anglais n’aide pas. Fulci, lui, ne s'en sort pas trop mal, j'ai trouvé !
- On reconnait le style de Fabio Frizzi, mais ce n’est clairement pas sa meilleure partition. D’ailleurs un extrait de la musique de L’Au-delà est utilisée, et la différence de niveau saute aux oreilles.
- Le final est expédié un peu n'importe comment : la mort du tueur n’est même pas montrée à l’écran, elle est simplement racontée.
Lucio Fulci présente... Lucio Fulci, dans un film réalisé par Lucio Fulci ! Plusieurs années avant New Nightmare de Wes Craven, le maître italien se lance dans une mise en abyme osée, brouillant les frontières entre fiction et réalité, jusqu’à la toute fin. C’est traité de façon brute, assez maladroite, avec une réflexion grossière sur l’influence supposée des films d’horreur sur leurs spectateurs. Bon, j'avoue, on est pas loin du nanar (je n’ose pas imaginer la VF !), mais il y a un vrai charme dans ce bordel contrôlé. On est loin du soin porté à Frayeurs ou L’Enfer des zombies, mais, ça reste un objet unique, imparfait, borderline, mais très attachant ! Fulci était vraiment fou, et c’est pour ça qu’on l’aime.