The Crazies - (2010) - Breck Eisner

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arioch
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par arioch »

Céréale-Killer a écrit :Je ne pense pas que l'argument qui consiste à dire que c'est "comme dans 'original" tienne le coup.
C'est justement tout le problème de ce "The crazies" qui n'est plus qu'une simple mécanique où les mêmes ressorts sont repris sans aucun ancrage dans la réalité.
Le film de Romero était une violente attaque d'un système et d'une société confinant alors à la paranoïa.
Il serait bon de développer, je pense. En quoi le Romero, clairement, est une violente attaque d'un système et d'une société confinant alors à la paranoïa. Je pense que justement ce serait intéressant de donner des exemples puis de les reporter à ce qui a été fait dans le remake. Ce serait plus parlant.

Moi, quand je dis, comme dans l'original, c'est en regard de certaines critiques précises comme de dire que le film suit des gens qui marchent dans le remake. Ben, ouais, on suit des gens qui marchent dans le remake mais on suit des gens qui marchent aussi dans l'original. Moi, je suis bas de plafond, j'ai du mal à appréhender les choses sans des exemples concrets. Si le remake perverti le message du film original dans quelle mesure ? Parce qu'à mon sens hormis le fait de ne plus donner de visage clair aux militaires (bon gars qui suivent les ordres, quelque part, dans l'original, soldats sans visages et anonymes dans le remake) ou bien de ne pas apporter le point de vue scientifique (un peu inutile quelque part dans l'original), je ne vois pas trop.
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Manolito
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Manolito »

Je suis d'accord que quelque part, en jouant la carte de l'armée mystérieuse "sans visage", dont on ne comprend pas le fonctionnement, il y a une certaine facilité qui esquive une vraie analyse critique comme on pouvait en trouver chez Romero.

Néanmoins, oui, la scène où deux civils désarmés sont butés sans sommation et aussitôt brulés au lance-flammes est péjorative - et ce sont des choses aussi présentes dans le Romero. Le petit passage avec le militaire (je n'ai pas signé pour tuer des civils) va dans le même sens. Alors, certes, on peut dire que ce n'est pas très très fin, mais de là à dire que ça n'a aucune portée, que ça "contredit" le message de l'original, c'est d'assez mauvaise foi.

Et puis, on n'est pas si déconnecté de la réalité que cela. De même, l'usage fait de l'hélicoptère US Apache (dégommer des voitures de civils sur une route) renvoie aussi à un fait de guerre peu glorieux bien connu de la première guerre US d'Irak.

Quant au mercantilisme, il faut un peu sortir d'un schématisme tout noir/tout blanc.

Pourquoi Romero a fait "The Crazies" en son temps ? Parce que les deux films qu'il a fait après "La nuit des morts vivants" ont été des bides et qu'il a donc cherché à refaire un succès du même genre que "La nuit..." pour... l'argent. Ce sera d'ailleurs quand même un échec et il devra retravailler u peu pour la télé ensuite...

Ah, évidemment, c'est moins romantique dit comme ça...

Ensuite, parmi tous ceux qui affirment que le "Crazies" original est plus "nerveux" que le nouveau, je serais curieux de savoir la dernière fois qu'ils l'ont vu. Arioch et moi, qui sommes assez d'accord, l'avons revu il y a quelques semaines en tous cas.
Dragonball
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Dragonball »

Hum, en ce qui me concerne on va dire une petite dizaine d'années ! :D

Mais je le revoie cette semaine , promis ! (Il serait temps que j'ouvre enfin mon coffret Wild Side ! :D)
Céréale-Killer
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Céréale-Killer »

Arioch a écrit :Il serait bon de développer, je pense. En quoi le Romero, clairement, est une violente attaque d'un système et d'une société confinant alors à la paranoïa. Je pense que justement ce serait intéressant de donner des exemples puis de les reporter à ce qui a été fait dans le remake. Ce serait plus parlant.

Puisque l'heure était aux remous politiques (le Watergate au milieu de l'année 1972), Romero revint avec "The Crazies" à ses premières amours et réalisa un prolongement logique de La Nuit des morts-vivants qui, on s'en rendrait compte plus tard, ferait également office de transition entre celui-ci et Zombie. The Crazies (La Nuit des fous vivants en français...) ne met pourtant pas en scène une invasion de morts-vivants et reste à un niveau de probabilité plus élevé en prétextant une épidémie de folie, due à la pollution accidentelle de l'eau d'un patelin de Pensylvannie par une arme bactériologique. Une façon pour Romero de livrer un véritable brûlot, perdant la subtilité métaphorique des morts-vivants pour mieux fustiger directement l'armée et le gouvernement des Etats-Unis. Certains pourront reprocher au réalisateur ces dénonciations trop évidentes, mais que voulez-vous, l'homme devait en avoir gros sur la patate. Car ce ne sont pas les "fous" qui constituent le coeur du film, mais bien l'armée qui débarque sans crier gare dans la petite ville de Evans City. Par un beau matin, le pompier David (Will MacMillan) et l'infirmière Judy (Lane Carroll), un couple sans histoire, se réveillent au son des sirènes pour trouver la ville envahie de militaires en combinaisons blanches et masques à gaz. La loi martiale a été décrétée, les libertés sont niées et les habitants sont maintenus dans l'ignorance, contraints sous la force des armées de se plier aux exigences des troupes du Colonel Peckem (Lloyd Hollar). Le contrôle exercé sur les citoyens de Evans City est une véritable invasion fasciste d'autant plus scandaleuse que l'origine de l'épidémie vient des erreurs de l'armée elle-même. Romero n'y va pas par quatre chemins et l'armée n'est ni plus ni moins qu'un escadron SS à l'américaine. Arrachés sans ménagement et sans explications de leurs foyers, les citoyens (enfants compris) sont parqués dans un camp (le lycée de la ville) et les malades sont entassés dans le gymnase. Les fuyards sont abattus à vue, les corps sont immédiatement brûlés au lance-flamme et, bien entendu, tout ceci doit rester secret. Un cordon de sécurité entoure la ville, autant pour empêcher la population d'aller répandre l'épidémie que pour l'empêcher de communiquer avec l'extérieur. A peine un quart d'heure de film s'est il passé que l'utilisation de la bombe atomique est déjà évoquée. Elle sera confirmée plus loin dans le film par le Président des Etats-Unis lui-même (Nixon, même si il n'est pas nommé) qui s'accorde avec les pontes de l'armée pour sacrifier toute une ville ainsi que les soldats qui l'occupent. Des relents de Docteur Folamour se font sentir, chose encore accentuée par l'emploi régulier de la chanson "When Johnny Comes Marching Home Again", sorte de marche militaire déjà grandement utilisée dans le chef d'oeuvre de Kubrick. Romero adopte d'ailleurs une mise en scène très carrée, avec un montage sec, sans temps mort, illustrant très bien la violence de l'invasion. Une légère place est accordée à l'humour, forcément très noir, illustrant les aberrations de l'armée : les démarches administratives ralentissant les décisions à prendre d'urgence, les incessantes engueulades entre militaires et scientifiques (anticipant Le Jour des morts-vivants) et une ironie finale qui n'a rien à envier à celle de La Nuit des morts-vivants (il s'agirait même d'une marque de fabrique de Romero, qui semble décidément avoir été profondément marqué par Docteur Folamour).

Pour faire simple, The Crazies est la retranscription sur pellicule de la colère éprouvée par son réalisateur. Ce qui est exprimé ici semble être une réaction à chaud sur la tournure prise par l'Amérique de Nixon, et Romero ne tempére pas son propos par un quelconque espoir. La résistance légitime des habitants donne lieu à une véritable guerre civile, et les militaires reçoivent l'ordre de confisquer toutes les armes domestiques. Autant dire que le combat est disproportionné. Romero se concentre pourtant sur un groupe de chanceux ayant réussi à échapper aux mailles du filet : Judy, David, un ami de celui-ci, ainsi qu'un père et sa fille (Lynn Lowry, qui, pas de bol, connaîtra une autre maladie l'année suivante dans le Frissons de David Cronenberg). Mais leur liberté ne mène nulle part : non seulement la zone est trop bien contrôlée (confinant les personnages dans un espace clos... le lien avec les films de morts-vivants est vite fait), mais en plus l'épidémie n'a pas été enrayée et risque de les jeter les uns contre les autres. Dans la panique ayant succédé l'invasion, les personnes saines sont devenues aussi folles que les contaminées, complexifiant la tâche de l'armée, qui n'avait pourtant pas besoin de ceci pour se rendre la vie encore plus difficile. Agissant dans l'urgence, les militaires ne savent plus raisonner autrement que par la force, et négligent totalement le rôle salvateur que pourrait jouer le Dr. Watts (Richard France), pourtant amené de force à Evans City. Le chaos ne cesse de gagner du terrain, et les autorités militaires sont dépassées. Fait notable : plus on grimpe dans la hiérarchie de l'armée, plus les scrupules s'effacent. Du simple trouffion ne faisant qu'appliquer les ordres (et risquant sa vie pour cela) au Président donnant son accord à un éventuel emploi de l'arme nucléaire depuis son bureau de Washington, il y a un monde. Romero fustige au passage le tranquille confort des gradés, qui restent à l'abri pendant que la chair à canon est utilisée à mauvais escient. Ce n'est du reste pas un hasard si David, le meneur du groupe de résistants, est un ancien bérêt vert du Vietnam : il sait très bien à quoi s'attendre.


Quant à ça :
Manolito a écrit :Quant au mercantilisme, il faut un peu sortir d'un schématisme tout noir/tout blanc.

Pourquoi Romero a fait "The Crazies" en son temps ? Parce que les deux films qu'il a fait après "La nuit des morts vivants" ont été des bides et qu'il a donc cherché à refaire un succès du même genre que "La nuit..." pour... l'argent. Ce sera d'ailleurs quand même un échec et il devra retravailler u peu pour la télé ensuite...

Ah, évidemment, c'est moins romantique dit comme ça...
C'est facile sortir des sentences comme ça qui ressemblent à des procès d'intentions, c'est un peu comme dire qu'un film est manichéen à tout va alors que la société dans laquelle on vit n'est pas forcément exempte de manichéismes.
Y a pas de schématisme tout noir tout blanc de ma part, juste un constat qui m'appartient. merci de le respecter et de ne pas prendre les gens de haut lorsqu'un avis vous semble différent du votre.
The Crazies 2009 ou 2010 n'ambitionnerait que le divertissement original au lieu de nous servir un énième remake à ne pas faire que ce serait juste un film inodore de plus. Là, c'est un film opportuniste de plus. Là est la différence. En plus que le film n'ait à mon avis pas d'âme contrairement à son modèle.
Quant au Romero, il n'a jamais, je dis bien jamais été une oeuvre commerciale. Et il ne s'agit pas de romantisme mais d'un fait. Dire que "The Crazies" 73 est un film fait pour la thune me paraît être une aberration totale.
Manolito
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Manolito »

Je regrette vivement que ma formulation t'ait froissé. Crois bien que telle n'était pas mon intention. :(

Maintenant, que "La nuit des fous vivants" soit un projet qui a été mis sur pied pour renflouer Romero, c'est un fait avéré que tu trouveras dans diverses biographies le concernant.

D'ailleurs, même le choix de faire "La nuit des morts vivants" était en partie motivé par des raisons commerciales - l'horreur à petit budget, ça marchait très fort durant les années 60. Je t'invite à te documenter sur la question en tous cas. L'étude du contexte économique de l'étude des oeuvres est tout autant passionnante que celle des oeuvres elles-mêmes.

Cela ne signifie pas que Romero n'avait rien à dire avec ce film, qu'il n'y exprimait pas ses observations et analyses sur la société américaine d'ailleurs.

Néanmoins, il était aussi son propre producteur, dans une structure indépendante, et il était forcé de monter d'être réaliste pour ne pas se retrouver ruiné.

C'est tout le charme de ce cinéma que nous aimons. Un pied dans la roublardise commerciale, un autre dans l'art, et toujours un reflet du contexte de leur temps.

Tout comme la dernière version d'ailleurs de "The Crazies" d'ailleurs, qui reflète aussi des inquiétudes américaines actuelles, de l'époque post-bush : la méfiance envers le mauvais emploi de leur armée par des autorités malveillantes, les crimes de guerre pratiqués sur les civils par leur propre soldats (en Afghanistan), etc...
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Céréale-Killer »

Bah voilà.
C'est totalement différent de ne dire qu'une seule chose, à savoir que Romero a fait "The Crazies" pour l'argent et rien que ça, et ta nouvelle réponse beaucoup plus en demi-teintes et qui dit maintenant "en partie".
Surtout qu'aucun metteur en scène à mon avis ne fait des films pour perdre de l'argent et prendre un réal qui filme en totale indépendance en prenant cet argument ne me semblait pas approprié.

Après, on ne sera pas d'accords sur le fond de ce film-ci, ni sur ses intentions mais ça, c'est une autre histoire. Si nous étions d'accords sur tout, ce serait triste également.
Manolito
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Manolito »

Céréale-Killer a écrit :"en partie".
Ah bon, où est-ce que je dis "en partie" dans mon texte ?

Je te taquine... :)
Céréale-Killer a écrit :Si nous étions d'accords sur tout, ce serait triste également.
Des paroles pleine de sagesse et idéales pour clore notre échange...
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par arioch »

J'avoue que ça ne m'a pas convaincu dans le sens où aujourd'hui il y a aussi des affaires qui ont éclaté, de manière assez régulière, visant le gouvernement américain sans compter que la paranoïa ambiante, je n'ai pas l'impression qu'elle soit tombée surtout pas depuis le 11 septembre. Alors, on pourrait voir dans le remake un truc contre les terroristes. Mais, à vrai dire, dans le remake, Trixie contamine aussi l'eau de manière accidentelle et il s'agit aussi d'une arme bactériologique de l'armée. Je veux dire, les causes sont les mêmes. Le nucléaire est présent aussi dans le film. D'ailleurs, la fin des deux films est la même. Si ce n'est que chez Romero, il n'a pas les moyens de le montrer. Dans le remake, on le montre mais la finalité est la même. Après l'éradication du petit patelin, on passe à la grande ville d'à côté. Quand le militaire est évacué, c'est sa prochaine mission, s'occuper de la grande ville dans laquelle Trixie commence à faire des ravages.
Donc, en soit, je ne suis pas convaincu à moins qu'on me donne des éléments probants qui font que d'un côté, le film de Romero est super pertinent et qu'aujourd'hui le remake ne l'est pas du tout en utilisant les mêmes éléments. Parce que là, ça reste vague et surtout ton descriptif ressemble beaucoup à celui du remake. D'ailleurs, dans le film de Romero, l'armée que tu décris comme fascisante, elle est surtout représenté par des petits jeunes qui font ce qu'on leur dit de faire, qui piquent des trucs l'air de rien... Il y a un côté moins terrifiant en leur donnant un visage humain. De même que dans le Romero, des militaires se posent des questions, certains plantent des civils sans faire exprès, par gaffe, limite je me prends les pieds dans le tapis... C'est intéressant de montrer que dans une situation particulière, de bons gars peuvent faire n'importe quoi et suivre les ordres bêtement. Mais en soit, les militaires sont justement bien plus impressionnants dans le remake parce que justement ils sont résumé à leur combinaison, dénué d'humour, bien plus dangereux.
Sincèrement, j'ai relu deux fois ton texte et je ne vois pas de différence entre ce que tu dis et ce qu'on voie dans le remake. Mais, je l'ai déjà dit, je suis un peu bas de plafond sans exemple concret, moi, j'ai du mal à comprendre. Je n'essaie pas d'être chiant, j'essaie juste de comprendre.

Par contre, ce qui est clair, c'est que le montage nerveux chez Romero, je crois que là, on ne sera jamais d'accord ! :wink: J'aime Romero mais ça n'empêche pas d'être lucide quand même.
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Dragonball »

Revu l'orginal aujourd'hui.

Attention Spoilers partout !

J'aimais déjà beaucoup le film de Roméro et cette nouvelle vision, après avoir de plus découvert son remake minable il y a quelques jours, le rend encore plus intéressant et hautement jouissif qu'avant !

Déjà, évacuons d'emblée un contre vérité : Le film de Roméro est un film comprenant de nombreuses scènes d'actions (J'avoue que j'avais moi même le souvenir d'un film beaucoup plus posé).

C'est d'ailleurs amusant de comparé le début des 2 films. Alors que le film de Roméro débute tout de suite par une scène forte, de nuit, vue a travers les yeux de 2 enfants (Scène qui sera reprise dans le remake, mais bien plus tard dans le film !) qui nous mets tout de suite dans l'ambiance, le remake s'ouvre sur une scène assez banal, mettant en scène le futur héros, en plein soleil. Évidement, l'effet n'est pas le même ! )8
Sans compter qu'il faudra bien patienter 20 bonnes minutes avec que le film n'atteignent sa (petite) vitesse de croisière après, là ou le Roméro nous plonge quasiment instantanément dans l'action !

Le de Roméro, au contraire de son remake, est d'ailleurs très bien rythmé, tendu et jamais chiant !

Celà est principalement du au fait que l'action y est très diversifiée. Là ou dans le remake on a quasiment uniquement affaire à une bande de neuneu marchant à travers les champs, le film de Roméro, lui, multiplie les points de vue.

Celui des militaires, gradés comme simple troufions (Voir la scène ou quelques soldats tuent le temps dans une maison abandonnée), des responsables du gouvernement (Dans des scènes quasi surréalistes), des scientifiques (Le gros barbu, par ailleurs déjà entraperçu dans "La nuit des morts vivants") et évidement des habitants de la ville et plus principalement de notre groupe de héros, ici bien plus travaillé que dans le remake. (Avec notamment ici un père et sa fille, visiblement contaminée)

Le ton du film est résolument comique (Celui ci end d'ailleurs hommage à Docteur Folamour de Stanley Kubrick), les dialogues pertinents et les situations cocasses voir limite absurdes fusent (La scène ou les héros se croient visé par des soldats alors que ceux ci s'amusent en fait à tirer sur des ... lapins ! )8 :mrgreen:), ce qui n'empêche cependant pas le film de se permettre certaines rupture de ton et certains excès que le remake se garde bien évidement de reprendre (Principalement la scène bien glauque du père agressant sa fille et celle ou cette dernière se fait abattre par les soldats.)

Comme je l'ai dis, l'action est bien présente dans le film, avec de nombreux face à face entre nos héros et les militaires. Car, et c'est également là une des grandes différences entre ce film, et son remake, dans le film de Roméro, la véritable menace n'est finalement pas les contaminés, mais bel et bien l'armée, dont la hiérarchie est décrite comme totalement incompétente et cause d'un véritable massacre parmi la population civil, alors que le remake, lui, se concentre principalement sur la menace représenté par les infectés, réduisant "The crazies" version Breck Eisner à un vulgaire film de zombies Lambda, avec en toile de fond des militaires sans état d'âmes (Ce qui le rapproche d'ailleurs plus de "28 semaines" plus tard que de "The Crazies").

A noter aussi que la vision des infectés rassemblé dans le lycée et devenu complètement fou est bien plus marquante que n'importe quelle scène du remake ou ceux ci n'interviennent d'ailleurs au maximum que par groupe de 2 ou 3, dans des situations vu et revues 5ah, les maisons abandonnée, il faut toujours s'en méfier ! :mrgreen:)

Enfin, la fin du Roméro est bien plus noire et ironique (Le sort des héros et du scientifique !) que celle, bien hypocrite (Comme Hollywood sais si bien les faire !) de son remake.

Ah, qu'est ce que ça peut bien foutre de balancer une bombe nucléaire sur une petite ville du moment que le gentil petit couple bien propre sur lui du film en réchappe !

Bref, très heureux d'avoir revue le film de Roméro, que je vais d'ailleurs signaler de suite dans le sujet "Les chefs d'oeuvres méprisé" ! :)


PS : Pas encore lu tous les précédents messages, mais ça ne saurait tarder ! :mrgreen:
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par arioch »

En soit, il est toujours bon de revoir les films originaux aux alentours de l'arrivée d'un remake. J'essaie de le faire dans la mesure du possible. Ca permet de parler en toute connaissance de cause. Après, évidemment, c'est comme tout, il reste un évident aspect subjectif. Mais notes bien que si je trouve le Romero mou du gland, j'ai toujours reconnu sa valeur et je ne le dis pas, là, tout de suite, pour faire genre. Je l'ai déjà dit auparavant à plusieurs reprises, je pense.
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Dragonball »

Ah, mais j'ai jamais dis le contraire ! :)

Sinon, je cite Manolito
Le Romero n'était effectivement pas un monument de rythme et d'efficacité.

Son principal problème était de raconter l'histoire à partir de trois points de vue qui ne se croisent pratiquement jamais (le militaire, le scientifique, les fugitifs), créant un métrage à la narration incertaine et dispersée. Romero ne refera pas cette erreur avec "Zombie".
Et je me permets de m'auto citer ! :mrgreen:
Le de Roméro, au contraire de son remake, est d'ailleurs très bien rythmé, tendu et jamais chiant !

Celà est principalement du au fait que l'action y est très diversifiée. Là ou dans le remake on a quasiment uniquement affaire à une bande de neuneu marchant à travers les champs, le film de Roméro, lui, multiplie les points de vue.

Celui des militaires, gradés comme simple troufions (Voir la scène ou quelques soldats tuent le temps dans une maison abandonnée), des responsables du gouvernement (Dans des scènes quasi surréalistes), des scientifiques (Le gros barbu, par ailleurs déjà entraperçu dans "La nuit des morts vivants") et évidement des habitants de la ville et plus principalement de notre groupe de héros, ici bien plus travaillé que dans le remake. (Avec notamment ici un père et sa fille, visiblement contaminée)
Comme je l'ai dis j'ai parlé du film avant de regarder les autres avis.

C'est donc assez amusé que j'ai vu qu'en fait, outre nos jugement différents à propos du rythme du film, c'est quasiment au niveau de la structure globale du film et de l'efficacité de celle ci que nos avis était totalement opposé !

Je trouve ça plutôt marrant ! :mrgreen:

Difficile d'argumenter dans ces conditions vue que c'est vraiment une histoire de gouts personnels.

Alors choisi ton camp camarade ! :mrgreen:
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par Céréale-Killer »

Arioch a écrit :J'avoue que ça ne m'a pas convaincu dans le sens où aujourd'hui il y a aussi des affaires qui ont éclaté, de manière assez régulière, visant le gouvernement américain sans compter que la paranoïa ambiante, je n'ai pas l'impression qu'elle soit tombée surtout pas depuis le 11 septembre.

Le nucléaire est présent aussi dans le film. D'ailleurs, la fin des deux films est la même. Si ce n'est que chez Romero, il n'a pas les moyens de le montrer. Dans le remake, on le montre mais la finalité est la même. Après l'éradication du petit patelin, on passe à la grande ville d'à côté. Quand le militaire est évacué, c'est sa prochaine mission, s'occuper de la grande ville dans laquelle Trixie commence à faire des ravages.
Donc, en soit, je ne suis pas convaincu à moins qu'on me donne des éléments probants qui font que d'un côté, le film de Romero est super pertinent et qu'aujourd'hui le remake ne l'est pas du tout en utilisant les mêmes éléments.
Tout ça pour redire à chaque fois la même chose finalement. Qu'on trouve dans le Eisner tout ce qu'il y avait déjà dans le Romero.
Mais là où il y a une grande différence, c'est dans l'approche, je parle de celle de faire un film.
En te lisant, je lis quoi ? Que Romero est un visionnaire et que Eisner n'a strictement aucune originalité.
Son film est un pur entertainment qui patine qui plus est en plus d'ennuyer fortement dans sa seconde partie. J'ai failli quiter la salle tant je m'emmerdais.
Arioch a écrit :Donc, en soit, je ne suis pas convaincu à moins qu'on me donne des éléments probants qui font que d'un côté, le film de Romero est super pertinent et qu'aujourd'hui le remake ne l'est pas du tout en utilisant les mêmes éléments. Parce que là, ça reste vague et surtout ton descriptif ressemble beaucoup à celui du remake.
C'est déjà fait plus haut, et là tu ne sembles pas avoir capté, c'est que toute la description du Romero que j'ai faite, sont des choses absentes autant dans la forme que dans le fond du film de Eisner.
Finalement, je dis quoi, que l'impression que donne le film est que des type se sont dit : "Tiens, ce serait cool vu l'Irak, vu le 11 septembre, de faire un remake de "The crazies 73 !"
Sauf que le Romero était un crachat à la gueule de l'armée se faisant le miroir d'une société où la paranoïa était de mise.
Le Eisner n'est qu'une remise au goût du jour opportuniste dont on se doit d'aller y chercher du sens.
Dans le Romero, même énorme ou lourd, le message s'imposait de lui-même.
Arioch a écrit :Sincèrement, j'ai relu deux fois ton texte et je ne vois pas de différence entre ce que tu dis et ce qu'on voie dans le remake. Mais, je l'ai déjà dit, je suis un peu bas de plafond sans exemple concret, moi, j'ai du mal à comprendre. Je n'essaie pas d'être chiant, j'essaie juste de comprendre.
Toujours pareil.
D'ailleurs Dragonball a très bien répondu à ça, je souscris à son intervention à 200% et ne saurais mieux dire que celui-ci !
Aricoh a écrit :Par contre, ce qui est clair, c'est que le montage nerveux chez Romero, je crois que là, on ne sera jamais d'accord ! :wink: J'aime Romero mais ça n'empêche pas d'être lucide quand même.
Ce qui sous-entend gravement que tu détiens la vérité et que ceux qui trouvent le Romero plus nerveux ne sont pas lucides. :roll:

Les mots les plus adéquats concernant les deux films sont pour ma part ceux-ci :

Le Romero : un film d'une belle sècheresse quasi-documentiare qui en font un violent instantané.
Le Eisner : Une resucée opportuniste de plus qui échoue tant dans l'action que dans son fond.

p.s : Je précise que j'ai revu le Romero après avoir vu le Eisner au cinéma. Je le précise car sur 3 pages, il est affirmé que les gens qui trouvent le Romero plus nerveux ne l'ont pas revu.
Par contre, il est possible qu'à le voir après l'autre bouse ( :D ), il remette les pendules à l'heure et que les défauts qu'il contient passent facile à la trappe. Et que dans l'autre sens, on peut se trouver plus à l'aise dans le Eisner après avoir revu le Romero, car il est plus formaté, donc plus confortable, ressemblant au cinéma le plus lambda qu'on puisse voir sur les écrans aujourd'hui...
Toujours est-il que ça fait juste 4 fois que je me tape un truc mou (le Romero) mais que je ne reverrai sans doute jamais le Eisner. Et là, c'est ma lucidité à moi qui parle ! Pas fou le type eh oh !!! :lol:
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par antropophagus »

Déçu par ce remake qui aurait pu bien mieux faire avec un tel sujet. Quelques scènes réussies lorsque l’armée arrive mais le rythme ne suit pas, le déroulement est archi prévisible même quand on ne connaît pas l’histoire originale, le jeu de Olyphant est effectivement très limité et il ne dégage rien (ça fait peur pour le remake de NY 1997 si le choix est confirmé :shock: ). J’ai trouvé l’idée des vues satellites vraiment mauvaise car hormis un esthétisme très jeu vidéo elles expliquent/justifient ce qui n’a pas besoin de l’être mais surtout on ne ressent pas du tout le climat paranoïaque de l’original. Ce qui était puissant dans le film de Romero c’est que n’importe qui pouvait devenir fou d’une scène à l’autre et qu’il n’y avait aucun moyen de les détecter, c’est une grosse erreur d’avoir abandonné cet aspect au profit d’une contamination plus classique... Pas nul pour autant, la réalisation est honorable et ça se suit sans trop d'ennui, mais vite oublié.
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par MadXav »

Quelqu'un connait les spec du BluRay Britannique sorti le 19 juillet ?
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Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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comte vonkrolock
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Re: The Crazies - (2010) - Breck Eisner

Message par comte vonkrolock »

Un film correct qui certes ne marquera pas les mémoires et pourtant je le trouve amplement a la hauteur. L'original n'avait jamais trouver grâce a mes yeux, du coup j'en n'attendais rien. Me suis même dis qu'on allais encore avoir droit à un énième 28 semaines de plus.
Après vision, se sont bien eux "Les contaminés" qui sont le moins bien loti. On aurait presque tendance a penser que dans leurs derniers stades (les veines qui ressorte, la mine enfariné...) ont pourrait s'en passer. Par contre les militaires avec tous leurs déballage de matériels anti-bactériologique font bien monter la pression. Les mises a mort font froid dans le dos.

Au final, un bon spectacle plutôt prenant et en rien emmerdant comme je peut le lire plus haut. Après au jeux du comparatif je vais pas renter dedans pour moi se remake c'est pas du FOG....

Vu sur le BR éditer par M6 impeccable coté son et image un bon TOP encore une fois de la part de cet éditeur.

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Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
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