The Mist est une adaptation assez tardive d'un moyen recit de Stephen King.
Frank Darabont, deja scenariste et realisateur sur The Shawshank Redemption (1994) et The Green Mile (1999), deja des adaptations de King, reprendra les deux roles aussi sur ce metrage. Malheureusement, a l'arrivee, le resultat se decouvre etre un tantinet "bancal", pas trop, mais quand meme...
Parmi les meilleurs points du metrage; les acteurs et leur direction. Encore une fois, Darabont parvient a faire "vivre" ses personnages et maitrise totalement la mecanique de groupe, et ce que ce soit Toby Jones dans le role d'un employe de superettes qui manie a la perfection le revolver, William Sadler en rustre sympathique au debut, mais qui retourne totalement sa veste par la suite, Thomas Jane en hero-malgre-lui et surtout Marcia Gay Harden dans le role d'une allumee mystico-religieuse complement timbree parfaitement haissable!
Meme si le cote religieux est tres monte en epingle (comme generalement le cas dans les histoires ricaines--En Europe, la vioque se ferait sans doute tres vite f...tre a la porte et en pature aux monstres), le recit "prend" sans probleme.
Les effets speciaux sont globalement bon, tels le brouillard qui fait passer la bouillie pixellisee du remake de The Fog (2005) pour la soupe infecte que c'est! Les creatures les plus grandes sont paradoxalement les plus reussies et assez lovecraftiennes pour laisser entrevoir une chance que le bestiaire de ce grand auteur soit enfin(!) et potentiellement(?) bien adaptees a l'ecran. Par contre bizarrement les plus petites creatures animees par des techniciens font tres "tocs". Il semblerait que la recette pour donner un look "organique" a des creatures fantastiques ait ete perdue apres The Thing (1982).
Le recit en lui-meme respecte bien l'histoire originale, meme si "traine" un peu jusqu'a ce que l'expedition a la pharmacie ait lieue. Celle-ci donnera pleinement les "raisons" finales pour rester cloitrer dans le supermarche et creera la scission des groupes qui donnera tout son "punch" au film, car il faut dire que le cote "claustrophobe" de la situation est p.ex. nettement mieux exploite chez un Carpenter que chez un Darabont.
La cinematographie n'est que moyennement satisfaisante, car donnant ce look de telefilm "couillu" (car assez goreux), mais telefilm quand meme, a un metrage de cinema. Darabont compatait initialement realiser le film en n&b, ce qui aurait ete plus judicieux esthetiquement et plus annees 50s, un concept tres approprie pour ce "film de monstres".
En fait, le grand probleme, est bien (comme pour beaucoup d'autre commentateurs) la fin. Que Darabont change la fin du recit initial est son droit, qu'il lui donne une autre signification, l'est aussi, mais "cinematographiquement", la fin ne marche simplement pas...La fin est illogique, tarte (tout comme l'idee dans The Swarm (1978) de flinguer les abeilles a coup de lance-flammes), et effectivement invalide tout ce qui a precede--tant le recit que son hero et qui, plus que de laisser un arriere-gout en bouche, tend a rester carrement en travers de la gorge!

La premiere impression est que la fin resulte d'un compromis a la Pyrrhus ou un realisteur veut une fin (generalement sombre) et le producteur une autre (generalement optimiste). D'apres la rumeur publique (imdb), il semblerait que la fin soit celle voulue par le realisateur, et dont a la fin on peut se demander ce qu'il cherchait a exprimer...?
Bref, un "bon" film, mais qui a rate le coche et la chance d'etre un "grand" film.
A voir, pour les interpretes, la realisation, l'atmosphere et certains sfx, mais dont on peut dire qu'on est chanceux si une panne de courant prive de la derniere minute ou deux!

The Mist: 3.5 / 5