Classique du sous genre du "film de casse", ce "Quand la ville dort" aka "Asphalt jungle" reste, 60 ans après sa sortie, un sacré morceau de pellicule. Mettant en scène des personnages typiquement "hustoniens", loosers éternels, dans un scénario aux petits oignons (une mécanique finement huilée qu'un grain de sable va faire capoter), le film enchaine des scènes mémorables sans jamais marquer le pas. Tout est soigné d'un bout à l'autre, des persos principaux (formidable Sterling Hayden, et un admirable Louis Calhern) aux roles secondaires mais essentiels (on y croise une toute jeune Marylin en maitresse d'Emmerich), de l'intrigue centrale (le casse) aux petits enjeux secondaires de chaque personnage, tout s'emboite à merveille, sans temps mort, sans défaut, dans une sorte d'idéal du film noir à l'américaine. La mise en scène est efficace, l'ambiance nous immerge totalement dans cet univers, la musique est au diapason, et tout concorde à faire de ce film le classique qu'il est devenu, sommet du genre, et influence majeure pour les cinéastes des décennies à venir (il n'y a qu'à voir tout ce que "Le cercle rouge" lui doit, voire même, le cinéma de Melville d'une manière générale). Classique indémodable, sur lequel le temps semble n'avoir aucune emprise, à voir, et revoir, et revoir...
