
2nd de sa série "Comédies et proverbes", après la Femme de l'Aviateur.
Marivaudage intemporel que j'avais découvert (et apprécié!) au cinéma en 1983. Ayant l'age de Pauline à l'époque, plusieurs remarques avaient trouvé en moi un certain écho. 28 ans après, j'ai été surpris par la modernité du propos toujours d'actualité, la fluidité du scénario et bien sûr, le style Rohmer - qui va bien sur hérisser le poil à ses détracteurs. Un parti-pris visuel sobre, un phrasé presque poétique, une diction propre et surtout, un cheminement narratif qui frole le badinage amoureux, faussement innocent. L'anti-La Boum, le véritable antidote.
En fait, j'ai réalisé combien cela faisait du bien d'entendre des adolescents énoncer des propos intelligents (et intelligibles), d'avoir un vrai point de vue sur l'amour et ses conséquences, tout en subissant les travers (son aventure contrariée avec Simon de la Brosse) et en ayant conscience du jeu stupide des adultes. Il y a là un regard sans complaisance sur la nature des relations amoureuses adultes, et un certain désenchantement dans le comportement adolescent. Les trajectoires les plus conservatrices proviennent en fait des plus jeunes. Beaucoup de charme et de désinvolture, qui masquent un émoi et une sorte d'impasse des relations. Pauline à la plage est avant une réflexion sur le désir amoureux et sexuel.
Une scène assez troublante, où Henri vient réveiller Pauline en l'embrassant sur sa jambe dénudée, et remonter jusqu'à la hanche. La signification de ce geste est tout autre aujourd'hui.
La caméra est posée, laissant la part belle aux acteurs et aux dialogues. un rythme régulier, sûr, qui ne cède pas aux tentations des mouvements de caméra inutiles, au romantisme échevelé facile et au drame préfabriqué.
vu le sur le dvd français. 1.66:1 et 16/9, mono deux canaux.
avec un entretien avec le réalisateur et le film annonce.
Une copie pas trop mal conszervée avec le temps, même si on est loin d'une définition propre. les couleurs ressortent bien,ceci dit