En 1940, après avoir envahi la France, Hitler, grisé par ses victoires, envisage d'attaquer la Grande-Bretagne par les airs, grâce à son armée aérienne numériquement bien supérieur à la Royal Air Force...
Méga-production de Harry Salzman, mise en scène par Guy Hamilton, "La bataille d'Angleterre" a a priori tout pour être le film définitif sur ce conflit aérien. Distribution en or : Laurence Olivier, Trevor Howard, Michael Caine, Christopher Plummer, Curd Jurgens, Robert Shaw... N'en jetez plus ! Le film joue la carte de l'authenticité (les anglais parlent en anglais et les allemands en allemand).
Surtout, pour la création de ce métrage a été déployé une impressionnante escadrille aéronautique d'époque et un travail d'équipe aérienne extrêmement impressionnant. Le tout est complété par des effets spéciaux (maquettes, trucages optiques) qui restent aujourd'hui encore indécelables pour la plupart ! Un spectacle superbe donc, grisant, d'une beauté plastique parfois stupéfiante (les spitfire et autres stuka surgissant des nuages, évoluant au-dessus des falaises de Douvres, etc.)...
Malheureusement, entre les batailles, le bât blesse ! Si les motivations des hauts officiers, leurs stratégies, sont claires, "La bataille d'Angleterre" peine à nous intéresser à ses protagonistes les plus directement héroïques (joués par Plummer et Caine). Leurs aventures ne sont pas toujours très claires et les sacrifices ou drames qu'ils subissent nous indiffèrent - la palme du ratage relevant d'un personnage dont la gravité de la mort nous est représenté par un plan de son chien désormais sans maître...

Dommage, car "La bataille d'Angleterre" est une grosse machine assez unique, mais à laquelle il manque une véritable âme, un vrai sens de l'héroïsme et de l'émotion...
Pour retourner un peu dans le cinéma fantastique, "La bataille d'angleterre" est le film que Lucas et ses équipes ont eu sous le coude pour tous les combats de vaisseaux spatiaux des "star wars", au moins pour les 4,5 et 6 : vocabulaire des échanges radios, cadrages, situations, plans, voire scènes y sont repris à l'identique...
Il passe en ce moment sur ciné cinéma classic, en VM (et non en vf comme cela est annoncé dans les divers guides TV), dans une belle copie, trahissant malheureusement un peu trop de traces numériques (gros contours en escalier). En DVD, le film bénéficie d'une édition spéciale chez MGM, blindée de bonus en tous genres...