Balada Triste de Trompeta - Alex de la Iglesia (2010)

[MadXav]

Par son parti pris même, balada Triste aurait pu être un foutoir dénué de se sens, une cacophonie inaudible

Ben c'est exactement comme ça que je l'ai perçu !

[arioch]

Pareil, un film bordélique qui fait tout pour avoir l'air exhubérant mais qui ne mène pas à grand chose. Une ligne de l'histoire fait d'ailleurs penser à un ORANGE MECANIQUE inversé mais sans qu'il n'y ait de pertinence dans le propos (en tout cas, moi, je ne l'ai pas vu). On pense aussi par instant à Jodorowsky, SANTA SANGRE évidemment. Mais bon, là où cela aurait pu être un portrait touchant, on se retrouve avec un truc qui éructe tant qu'il peut, perdant finalement un peu de vue la transition du clown triste et effacé en Auguste décomplexé, métaphore d'une société qui passe d'un extrême à l'autre. En soit, l'idée était pourtant géniale. Dommage !

[CAMIF]

Question de sensibilité j'imagine. Sûr que si on aime pas tant que cela le côté foutraque du cinéma du monsieur, ce n'est pas avec ce film-ci que l'on va se réconcilier avec lui.

[arioch]

Il s'avère que j'y allais confiant puisque j'ai bien aimé ACTION MUTANTE, LE JOUR DE LA BETE ou encore MES CHERS VOISINS. Mais, là, bah, j'ai été très déçu.

[Manolito]

Hé bien, moi, je l'aimais bien aimé ce film !

Effectivement, on retrouve un Alex De La Iglesia revenant à ses influences de départ, les Sam Raimi, les Peter Jackson, avec des personnages grotesques, fous, hideux, des références au fantastique classique aussi, à Lon Chaney dans ses rôles de clown monstrueux, avec un final dans la tradition de la Mort aux trousse ou de King Kong aussi. On est moins dans les comédies acerbes comme "Mes chers voisins", "Le crime farpait" et autres "Morts de rire" qui entretenaient plutôt des liens avec, par exemple, une comédie italienne à la Risi.

Ici, nous avons la métaphore transparente du destin tragique de l'Espagne, femme partagée entre les ardeurs d'un homme fort et brutal (le fascisme) et d'un autre doux et sentimental (la république), se voyant déchirée dans le décor délirant de la basilique mégalo fasciste de la vallée de la mort bâtie par Franco. Drôle, triste, brutal, fou fou dans sa tête, un film anarchique, sincère, que j'ai aimé. Même si je comprends aussi le rejet.

A signaler quelques plans de trucages numériques qui paraissent carrément pas terminés (à l'intérieur de la basilique par exemple), mais pas de quoi jeter le bébé avec l'eau du bain !

[DPG]

Ici, nous avons la métaphore transparente du destin tragique de l'Espagne, femme partagée entre les ardeurs d'un homme fort et brutal (le fascisme) et d'un autre doux et sentimental (la république)

C'est fou, dit comme ça, ça me parait une évidence, alors que je n'avais pas du tout tilté sur ça lors de ma vision en salles !

[Dragonball]

Ah ?

Ben c'est plutôt limpide pourtant !

Perso, j'ai bien aimé, même si j'ai aussi ressenti cette impression de trop plein dans le film, un sacré bordel, même quand on connait bien et qu'on apprécie le style de Ale de la Iglésia !

Spoilers !

Le film est cependant un peu bancal, principalement lors du passage ou le héros se retrouve dans les bois ! (Y a un truc temporel qui cloche à ce niveau, ce passage étant assez elliptique !)

De même, son pétage de plomb est un peu trop brusque ! (Celui ci aurait pu être plus progressif !)

[CAMIF]

Oui l'arrière plan historique est une jolie métaphore sur un passé qui a du mal à passer pour les espagnols ( enfin pour certains ) apparement.

Mais c'est vrai aussi que les ellipses sont parfois un peu trop "sauvages".

[MadXav]

Moi j'adore ACTION MUTANTE et j'aime beaucoup LE JOUR DE LA BETE. Mais là, je trouve que la pilule ne passe pas du tout, la 2eme partie oublie ses personnages, les rythmes est laborieux malgré l'hystérie saoulante du film, tout le monde est détestable, moche, pas drôle, et le final est plus laid encore.

[seriZ]

Bon, j'ai décortiqué (ailleurs) le générique et j'ai essayé de foutre des légendes aux tofs que je reconnaissais, c'est évidemment un spoil si vous avez pas vu le film, gardez vous le plaisir de la découverte de ce générique !

Spoiler : :

D'abord la séquence, plan par plan...


03
Il s'agit d'un fragment du drapeau des carlistes, cependant les crans décalés se retrouvent plutôt sur les carlistes sud américains...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlisme




04
On retrouve ce logo sur cette peinture, par contre j'en connais pas la signification...




11
Drapeau des phalangistes
http://fr.wikipedia....lange_espagnole




20-21
Détails du Christ du retable d'Issenheim de Mathias Grunwald




25-26
Détails du portement de la croix de Jérome Bosch




38-39
Général Franco

47
Lon Chaney dans le Fantôme de l'Opéra

48
Paul Naschy dans "El Retorno del hombre lobo"



50
Boris Karloff dans Franskenstein

52
Salvatore Dali

53
Membre de l'ETA




54
Apparition le le 23 août 1971, dans le petit village espagnol de Belmez, la famille Pereira vit tranquillement dans sa maison du 5 rue Rodriguez Acosta. Ce jour-là, madame Pereira fait une étrange découverte, un visage humain se forme de façon spontanée sur le sol cimenté de sa cuisine...




57 - 58 - 59
Membres de l'ETA jugés au procès de Burgos
http://www.lexpress....gos_777722.html



60
Conférence de presse d'ETA

63
Charles Middleton dans le rôle de l'Empereur Ming du serial Flash Gordon en 1936




71-72
Raquel Welsh dans 1 million years BC

75-77
Cannibal Holocaust

77-79
Hitler et Franco le 23 Octobre 1940

Voila, si vous en avez d'autres, je me ferai un plaisir d'éditer tout ça !

[Manolito]

Intéressant...

Le 48, ce n'est pas Lon Chaney jr., mais Paul Naschy. Je ne sais pas dans quel film par contre...

La 63, ce n'est pas Max Von Sydow, mais Charles Middleton dans le serial Flash Gordon de 1936.

[seriZ]

Effectivement merci pour la correction de ces deux erreurs, le film avec Paul Naschy, c'est El Retorno del ombre lobo !

[MadXav]

Blu-Ray français le 26 octobre :

[fiend41]

j'ai envie de dire un truc léger mais qui résume l'insensé.. : una puta de paella ! on pourrait y trouver des tas de films mixés et hommages à l'histoire d'un pays traumatisé. un film complet d'une histoire d'amour folle, et complètement givré au 1er degré presque. ce ne sont pas tellement eux les fautifs comme dirait le directeur du cirque , c'est ce pays qui va de travers.

[comte vonkrolock]

Assurément le film le plus personnel de De La Iglesia, le parallèle entre ces 3 personnages centraux et les 50 derniers années de se pays est assez frappant.

Un film très violent ou tout le monde est mis dos à dos, un drame a la hauteur du sujet, on rigole peut (c'est simplement le film le plus sérieux de son auteur), le seul moment qui ma tiré un peut le sourire c'est bien la parti de chasse et encore s'était plus les nerfs j'ai l'impression

Friend41 en fait un très bon résumé a travers cette phrase tiré du film:

ce ne sont pas tellement eux les fautifs comme dirait le directeur du cirque , c'est ce pays qui va de travers.

Un film a découvrir de la part d'un réalisateur qui étonne encore et toujours. Un cri de rage comme on en vois peut ces temps-ci.