
Dans les années 20, George Valentin, vedette du cinéma muet américain, a tout pour être heureux. Jusqu'à ce qu'arrive une nouveauté qu'il juge inutile et sans avenir : le cinéma parlant... Des nouvelles vedettes émergent alors, comme Peppy Miller, que George avait rencontré lorsqu'elle était encore figurante...
"The Artist", où un pari un peu fou et forcément sympathique. Dès que le film se lance, on est forcément touché de voir apparaître une image 1.33 noir et blanc de plus de dix mètres de base s'imposer à une salle bondée de 500 spectateurs de 2011...
Maintenant, on passe par plusieurs étapes devant cet "Artist". On se laisse d'abord porter, on s'amuse de la scène de présentation dans le grand cinéma, puis on se questionne sur l'intérêt réel de cette démarche d'imitation/pastiche. On apprécie certaines vraies belles idées de cinéma (les escaliers, le maquillage...), mais on s'ennuie doucement devant ce scénario très linéaires.
Le film mélange en fait plusieurs choses du cinéma muet : la simplicité et la vitalité du cinéma de Fairbanks ou Chaplin, le pathétique de ce dernier, et des expérimentations de mises en scènes plus tournées vers les Russes, Griffith, etc... Le personnage de Dujardin semble très proche de Fairbanks : des plans du "Signe de Zorro" sont même diffusés tel quel, Dujardin est grimé à un moment tel le D'Artagnan des "Trois Mousquetaires" et joue une scène citant clairement "Robin des Bois'" (le retour de Richard Coeur de Lion).
Des références, une cinéphilie, une vraie envie de la transmettre au public qui sollicite la sympathie, mais aussi un devoir appliqué, qui ne parvient pas vraiment à émouvoir. La spontanéité est difficile à reconstituer avec 80 ans de décalage, et "L'artiste" paraît trop lisse pour fonctionner vraiment. Par ailleurs, son scénario simple tend parfois à traînern à manquer de cohérence. A force de vouloir mêler les souvenirs et les référence, "L'artiste" manque de cohérence, change de ton de façon abrupte. Bref, un projet sympathique, un film qui se regarde agréablement, avec une sympathique galerie d'acteurs qui joue le jeu, mais un sentiment d'exercice un peu vain et frustrant à l'arrivée...