
C'est parfois considéré comme un chef d'oeuvre (certaines personnes que je ne nommerai pas diraient "de la bombe dans ton string" ou encore "à te coller les couilles à la glu") et parfois vilipendé comme archétype de la copie carvbone italienne de production US.
Après l'avoir revu, cette Rancon de la Peur se situe plus à m!on sens dans la deuxième catégorie.
Un bandit de seconde zone un pêu fou furieux (Tomas Milian) décide de kidnapper la jolie Marilù (Laura Bell), fille d'une richissime industriel. Avec ses deux complices (dont Ray "come over here" lovelock), l'enlèvement se déroule dans un bain de sang.
La course poursuite du début du film estentièrement repiqué à Milano Trema de Sergio martino (produit un an auparavant par également la Dania et Luciano Martino). Les deux véhicules dans lesquels les bandits s'chéppant (avec un enfant, à chaque fois) sont similaires, histoire de faire coller le tout. Ca fait toujours 7 à 8 minutes de gangnées pour le métrage et ça donne l'impression de moyens et que Lenzi sait filmer : manqué dans les deux cas.
Le film est truffé d'invraisemblance : le gamin enlevé au début ne l'est que pour essayer de ressembler aux morceaux de films empruntés à Milano Trema -il y a aussi un gamin enlevé, et on le voit dans certaines scènes à l'intérieur de la voiture-. il n'y aucune raison à priori qu'il se fasse enlever, comme cela pouvait etre le cas dans le Martino. Bref. La mort du trafiquant d'arme et de sa vieille : comment la police arrive-t-elle sur le coup? La voiture projetée sans aucun témoin dans le lac de Côme : comment la police arrive-t-elle à etre sur le coup si peu de temps après? le film (visiblement avec peu d emoiyens) ne s'embarasse pas beaucoup de ce type de vraisemblance ni de crédibilité des personnages.
Tomas Milian est totalment survolté, une vraie auto-caricature que cela en devient ridicule au bout d'une demi-heure (et meme fatiguant). henry Silva, très "je suis incorruptible et le système c'est de la merde" est en pilotage automatique. le reste passe à la moulinette (en fait, on s'en fout complètement des autres persoannges). La seule relation intéressante est entre Anita Strinberg -Anita si tu me lis, je t'aime, reviens-nous- et Tomas Milian : leur couple est décalé, bancal et attachant. (apparememnt, certains plans de la poitrine dénudée d'Anita dans la bande annonce ne se retrouve pas dans le montage présenté)
Emphase sur la violence gratuite, avec paire de claques aux demoiselles comme d'habitude, coup de mitraillettes à gogos, impacts de balles ad nauseam...tout est fait pour exacerber la violence pour dire "ah mais c'est pas bien et nous de la police on peut rien faire" et pour finir par "il faut faire la meme chose qu'eux pour les punir". Discours réactionnaire typique des polizeschi de cette époque pour valoriser la vente de la violence comme argument cinématographique.
Cote mise en scène, c'est au diapason du reste : un peu tape à l'oeil avec des cadrages approximatifs et au service d'un scénario lui même bourré de flou. le film repose en fait entièrement sur un Tomas Milian hystérique (il n'y avait peut etre que cette solution pour booster le sous-produit?).
La musique de Morricone ressemble à une dizaine de partition similaires qu'il a pondu à cette époque. La mélodie ressemble d'ailleurs à s'y méprendre aux travaux qu'il a pu livrer plus tard pour Copkiller ou encore La Scorta.
Sinon, le film se laisse voir comme spectacle au 36eme degré. C'est certes suffisamment adroit pour flatter l'ego masculin de son public de base (y'a du nichon, y'a de la violence, y'a des grimaces, y'a des claques, y'a des flingues) mais toujours puant au niveau de l'idéologie et absolument primaire (ce que n'était pas et de loin Milano Trema qui avait la grande qualité de poser les bonnes questions et non pas d'apporter des réponses très brutales et sentant la dérive droitière). Comme je l'avais dit sur le thread de lenzi, c'est du trash qui peut plaire à certains -je le conçois- mais c'est aux antipodes de ce que je peux apprécier dans le cinéma italien de genre des années 70.
Pour le dvd (en double edition avec Milano trema)
DVD Z2 Italien
Scope 16/9
Durée : 95mn
Vitalienne 5.1/Mono + v anglaise mono
je n'ai pas écouté le commentaire audio d'Ernesto gastaldi mais le pauvre avait l'air assez fatigué

st italiens