Una spirale di nebbia/Caresses bourgeoises - E. Visconti

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eric draven
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Una spirale di nebbia/Caresses bourgeoises - E. Visconti

Message par eric draven »

Cousin de Lucchino Visconti, Eriprando Visconti signe en 1978 cette spirale de brume dont le peu évocateur titre francais ne représente en rien le film.

Visconti fait une descente dans l'univers fermé de la bourgeoisie, des relations passionelles agonisantes nourries à l'argent laissant place à l'indifférence, le mutisme et le dégout.
Caresses bourgeoises c'est simplement l'histoire de deux couples au sein d'une même famille, un qui s'aime trop Fabrizio/valeria, l'autre, forcé, qui se dissout Maria teresa/Marcello.
Lorsque valeria est tuée au cours d'une partie de chasse, tout cet univers va éclater.
Fabrizio aurait il tué sa jeune épouse? Pour le protéger et protéger la famille, Marcello va etouffer l'affaire et Maria teresa, épouse frustrée par l'impuissance de son mari et qui s'est tjs tu et ecrasée devant la famille va enfin oser se rebeller et prendre le parti de Fabrizio tout en gardant sa dignité.

Simple catalyseur, cet evenement va permettra aux protagonistes de se liberer de leur carcan et montrer leur vrai facette. Du mari faisant croire qu'il s'est fait faire un enfant par la bonne pour mieux divorcer de son épouse frustrée en passant par le gendre trop amoureux d'une épouse volcanique, Visconti dresse un portrait doux-amer de vies ratées, dépeignant une vision acide de la bourgeoisie ds ce film à l'érotisme insidieux.
Peu importe la conclusion que Visconti délaisse en laissant planer l'énigme de cette mort, ce qui compte c'est l'éclatement de cette spirale de brouillard dans laquelle se sont plongés ces êtres.

On retouvera ds le rôle de Maria Teresa, femme se sentant devenir vieille fille la belle Claude Jade, inoubliable heroine de l'ile aux trente cercueils, la sulfureuse Carole Chauvin en Valeria, Martine Brochard et surtout O adoration divine Marc Porel ds le rôle de fabrizio.
Marc, excellent en mari victime, Marc dont on pourra enfin admirer l'entière nudité, son intimité la plus secrète n'ayant plus de mystère désormais. :D :D :D
Sans oublier la scène de fellation que carole Chauvin fait à Marc.. Pfffffff!! :D :D 8)

Malgré qques faiblesses et qques lenteurs et même si Eriprando n'a pas le talent de son célèbre oncle, Caresses bourgeoises est un film interessant, presque intimiste.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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manuma
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Re: Una spirale di nebbia/Caresses bourgeoises

Message par manuma »

Fabrizio a mortellement blessé sa femme Valeria au cours d’une partie de chasse. Accident ou meurtre prémédité ? L’inspecteur Renato Marinoni enquête au sein de la grande bourgeoisie italienne, à laquelle appartenait le couple …

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Una Spirale di nebbia est la huitième et avant dernière réalisation d’Eriprando Visconti, neveu du célèbre Luchino Visconti, essentiellement connu chez nous pour sa version de Michel Strogoff. Cette coproduction italo-française est l’adaptation du roman éponyme (traduit chez nous sous le titre « Jeux de brouillard ») de l’écrivain napolitain Michele Prisco, publié en 1966. Remarquons enfin que son sulfureux titre français, Caresses bourgeoises, cherche visiblement à stimuler chez le spectateur une association d'idées avec les drames criminels du Chabrol des années 70 (parmi lesquels ses Folies bourgeoises, signées un an auparavant)

Le scénario de cette curiosité fortement ancrée dans son époque ne manque pas d’ambition. Que se soit dans son propos, attaque en règle de la grande bourgeoisie italienne sourde à l’évolution des mœurs de année 60-70, doublée d’une enquête policière visant à déterminer le degré culpabilité du personnage incarné par Marc Porel, ou dans sa structure, proposant une narration non linéaire à personnages multiples, qui entrelace présent et flash-backs cherchant à « décrypter » la vie du couple Porel / Chauvet.

Porté qui plus est par une belle et surprenante brochette d’acteurs représentants pour certains le meilleur cinéma d’auteur de la période et pour d’autre les grandes l’exploitation à l’européenne, Una Spirale di nebbia possède à priori de sérieux attributs pour intriguer, voire retenir l’attention. Pourtant, je dois bien reconnaitre que l’ensemble n’est parvenu qu’avec difficulté à m’intéresser. Déjà parce la réalisation de Visconti manque la plupart du temps terriblement d’idées et de personnalité. Ensuite parce qu’au niveau de l’intrigue et de la réflexion sur le mariage qu’elle entend développer, le film en reste le plus souvent à un étalage verbal de banalités et situations choc / dilemmes moraux de roman photo.

Par ailleurs, n’aidant pas à élever le débat ni à prendre le film très au sérieux, le soin méthodique avec lequel les auteurs déshabillent la quasi intégralité de leur distribution donne la nette impression que certains impératifs commerciaux ont prévalus sur des préoccupations disons « plus nobles ». Le film se voit ainsi ponctué de multiples séquences coquines d’une gratuité totale qui ne font que renforcer la superficialité d’un contenu thématique déjà très fragile.

Maintenant, je mentirais si je n’admettais pas que croiser dans un même film Claude Jade, Martine Brochard, Eleonora Giorgi et quelques autres en tenue d’Eve, cela ne permet pas de relever un peu le niveau d’intérêt de la chose et confèrer finalement un charme assez unique à cette médiocre bande oubliée.
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