
Au début des années 70, après "Blow Up" et "Zabriskie Point", Antonioni est au sommet de sa réputation internationale. Il obtient alors l'autorisation, tout à fait exceptionnelle pour un cinéaste d'un pays non communiste, d'aller tourner dans la Chine de Mao un documentaire pour la télévision italienne. Il s'agit d'un document fleuve diffusé en trois fois soixante-dix minutes. Dans certains pays (dont la France), il sera distribué directement en salles.
Antonioni se rend en fait en Chine avec une petite équipe italienne (dont Luciano Tovoli pour les prises de vues) et suit une visite manifestement bien encadrée et organisée. Le commentaire est assez parcimonieux, égrène parfois les impressions du visiteur, les choix de société chinois (avec des remarques parfois naïves), et aussi quelques piques sur ce qui n'est délibérément pas montré, ce qu'on leur a interdit de filmer, un certain envers du décor. Antonioni s'intéresse l'air de rien surtout aux chinois, à leurs attitudes, leurs visages et leurs regards. Quand on l'emmène visiter un monument ou un marché, il filme surtout longuement les promeneurs, les passants, leurs regards (souvent méfiants) adressé aux étrangers et à leurs caméras. Seul le commentaire italien est sous-titré, les choses dites en chinois ne sont pas traduites pour le spectateur.
Après, tout ce qui est culture n'est clairement que propagande socialisante et surtout culte de la personnalité poussé à l'extrême. Le petit livre rouge et le buste de Mao ornent les petits appartements des ouvriers, les enfants chantent la gloire du grand timonier dans les cours d'école...
Dans cette première partie, on visite Pékin, certains monuments de l'ancienne chine comme la cité interdite ou la grande muraille, on a le droit à une césarienne bien gore (anesthésie à l'acupuncture !), ainsi qu'aux visites d'un marché (débordant de victuailles, évidemment !), d'une usine, d'une ferme, d'un "musée" à thématique communiste et enfin à un spectacle de marionnettes...
A suivre !