Victoria Page (Moira Shearer) jeune danseuse de ballet, est engagée dans la troupe Lermontov (Anton Walbrook) pour incarner l'héroïne une création dans les Chaussons rouges, d'après le conte d'Andersen. Déchirée entre le compositeur qu'lle aime et sa carrière, le conte et se vie vont petit à petit se confondre.

Alerte chef d’œuvre. Un des plus beaux films musicaux qui existe. Une poésie rare, un modernisme presque d'avant-garde sur le récit et un fantastique audacieux, à la limite du cauchemar, du surréalisme. La séquence des chaussons Rouges est positivement renversante, dotée d'effets spéciaux optiques et mécaniques splendides, s’insérant magnifiquement dans le sujet et la narration.
A noter un (le plus) beau ralenti où Moira Shearer passe de l'autre côté du miroir de la réalité. Je suis resté sans voix. Et des décors aux perspectives parfois impressionnantes!
Peu importe si vous êtes fan de ballet ou pas du tout, le film possède une portée universelle. Entre les désirs à mi-chemin entre l'éthique quasi-sacrificielle de la danse et le désir amoureux de Lermontov et les valses hésitations de Victoria, à qui on ne donne comme quoi que de "faire des gosses" ou de "devenir la plus grande danseuse de tous les temps". Une posture de destin féminin assez typique du milieu des années 50 où la femme n'avait guère d'autre alternative.
Bref, c'est prenant, passionnant, magique, beau. 2H14 de très grand cinéma!
Vu sur le Blu Ray Carlotta d'une beauté assez alarmante. La restauration frole le sublime (trop, peut-etre?), des couleurs qui prennent aux tripes et donnant dans un baroque parfois flamboyant. Merci au Technicolor Kalmus d'origine et au travail de restauration qui font éclabousser de manière magistrale le travail de jack Cardiff. Qu'est-ce que c'est beau!
film annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=LGTa6pJX044