Vu sur le DVD Z2 italien de chez Cecchi Gori Home Video.
"La Polizia ha le mani ligate". 1974 - 1H34.
TechniScope 2.35:1 et 16/9.
Version italienne mono 2 canaux avec st italiens (pas toujours en phase avec ce qui est dit à l'écran!)
Interview de Valeria d'Obici
IL s'agit en effet d'un poliziesco sans violence gratuite ni débordement excessifs chers à Lenzi, Merli, Massi et consorts. Luciano Ercoli, auteur de trois gialli de bonne facture (Le Foto proibite di una signora perbene, La morte cammina con I tacchi alti et La morte accarezza a mezzanotte) choisit un voie plus en phase avec l'époque où le film a été fait : les attentats & manipulations politiques. Il est ici réalisateur et producteur.
la mise en scène, plutôt sage comparée aux films énervés de Lenzi. C'est qu'Ercoli souhaite se concentrer sur son histoire et ses persoannges, beaucoup plus complexes et fouillés que la moyenne des polizieschi.
L'histoire, tortueuse à souhait, narre l'enquete de l'inspecteur joué par Claudio cassinelli (très bon) suivant un trafiquant de drogue algérien. celui-ci meurt dans un attentat perpétré (par erreur) par un jeune homme dévatsé par son acte, s'agissant d'une erreur. Le procureur général (Arthur Kennedy, impérial et sans tics comme dans Squadra Volante) souhaite ne pas subir de pressions du gouvernement italien pendant son enquête car les morts sont tous des dignitaires étrangers. Leurs chemins vont se croiser, non sans constater les nombreuses fuites des enquetes dans la presse.
Ercoli n'est pas Francesco Rosi et ça se sent tout de suite. Un peu dépassé par les implications de son sujet, Ercoli est avant tout un réalisateur de films de genrepopualire, pas un auteur engagé. le film souffre ainsi de cette ambivalence, car on sent bien qu'il souhaite donner à son film une patine plus importante du côté politique et social.
l'action se calque donc sur les tenants & aboutissants de la société italienne de 1974, l'actualité etant focalisée sur la banditisme milanais et les attentats politiques d'une jeunesse désoeuvrée et les ramifications jusque dans la justice et le gouvernement. Peut etre trop de pistes pour un tel film qui reste aussi un divertissement popualaire (dans le bon sens du terme!). Ercoli colle ses touches d'humour habituelles (le personnage de Cassinelli a tout du héros sympathique avec ses habitudes - dès la réveil, toujours froid aux mains...-) et mène avec un rythme régulier l'enquête.
le film est néanmoins toujours agréable à suivre car on a enfin l'impression d'assiter à la mise en image d'un scénario plus intéressant qu'à l'habitude. Et d'une direction d'acteurs plus cadrée : les acteurs & actrices sont moins laissés à leur numéro habituel. La nuance est une notion qui traverse le film.
Les fans de seins à l'air, baffes dans la gueule, cascades repiquées à d'autres films, violence vulgos en seront pour leur frais

. ce n'est pas le but ici.
En tous cas, la conclusion amère est au diapason d'une époque un peu déstabilisée, désabusée à l'instar du cinéma d'Yves Boisset en France dans les années 70. Le titre du film trouve son explication dans le dialogue final de Cassinelli "sans preuve, la police a les mains liées". Mais au contraire de ses collègues Merli, mMrenda, Milian, il ne passe pas par la case de la justice expéditive si chère à la droite italienne de l'époque. Ercoli fait un film qui pose les questions mais qui n'apporte pas de réponses faciles à l'emporte pièce afin de flatter l'instint d'auto-défense qui sommeille . Ca fait du bien!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?