Inhale (VF : Etat de Choc) - Baltasar Kormákur (2010)

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Superwonderscope
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Inhale (VF : Etat de Choc) - Baltasar Kormákur (2010)

Message par Superwonderscope »

Un procureur (Dermot Mulroney) cherche désespérément un donneur pour que sa fille puisse bénéficier d'une greffe de poumon. Le médecin traitant (Rosanna Arquette) lui indique que le gouverneur de l'état (Sam Shepard) aurait bénéficié d'une greffe de coeur mais au Mexique, à travers des moyens illégaux.

Image


Sorti en catimini en DVD par CTV, une production atypique réalisée par l'islandais Baltasar Kormákur (auteur de la Cité des Jarres et Reykjavik 101 avec Victoria Abril). Une sorte de polar médical assez sombre, oscillant entre thriller grand public et drame intimiste. C'est justement le fait de ne volontairment pas choisir entre les genres définis qui a du perdre le film, distribué n'importe comment aux USA (2 salles sur une semaine) et pratiquement pas ailleurs.

Le piège étant de sombrer dans le pathos hollywoodien propre aux manipulations du spectateur. Dès qu'il ya un sujet avec un enfant malade, ça fait souvent appel au sentimentalisme basique et aux larmes à attendre. Pas de cela ici, le réalisateur choisit un autre chemin. Si bien que, curieusement, le sujet du film n'est plus la petite fille à sauver, mais le choix de vie du héros, un Dermot Mulroney surprenant.

Plus attendu, le rôle de Vincent Perez, un médecin américian faisant de l'humanitaire au Mexique mais qui
Spoiler : :
utilise cette couverture pour performer des opérations de greffes illégales, tout en réinjectant l'argent pour l'hopital dont il s'occupe
.

Les "révélations" finales
Spoiler : :
à savoir que police, médecins, politiciens sont tous unis pour tuer des enfants afin de récupérer les morceaux nécessaires aux greffes
ne sont guère surprenants, mais le film n'allant pas dans la dénonciation et suivant le parcours du héros, ça n'est pas spécialmeent gênant. C'est le final en lui-même qui est terrible, où la reconstruction de l'homme passe
Spoiler : :
par la destruction de son univers qu'il croyait parfait
Scope superbement utilisé, avec une photographie désaturée, aux teintes parfois très dures... on sent le soin apportée à l'image, au look du film.

C'est prenant et assez surprenant au final. Un ton sec, avec deux scènes d'actions efficaces - même si ce n'est pas le but initial. On sent cela comme un passage obligé. Diane Kruger est là mais ne set pas à grand chose, au final... Dommage que cela soit un DTV, le film avait de quoi sortir au cinéma.

Vu sur le DVD CTV (sorti le 3 mai 2011)
2,35:1, VOstf (amovibles) et un 5.1 efficace. Une copie trop sombre qui empeche de distinguer parfois les arrières plans :shock: (surtout dans les scènes du début)
pas de bonus (hormis les films annonces de l'éditeur)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
manuma
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Re: Inhale (VF : Etat de Choc) - Baltasar Kormákur (2010)

Message par manuma »

Un sujet fort, mais un traitement qui manque malheureusement un peu de rigueur. Avoir opté ici pour une approche « thriller » ne me dérange pas, bien au contraire. Les séquences d’action sont d’ailleurs plutôt bien troussées, le rythme parfaitement soutenu et l’on ne peut que saluer l’initiative de Kormakur d’éviter au maximum les séquences lacrymales liées à la situation critique de la fillette – ce qui aurait d’ailleurs été une énorme faute de goût, étant donné le sujet-même du film, lequel nous interroge sur la valeur à géométrie (ou plutôt géographie) variable de la vie.

Mais, à la différence d’un Erick Zonca qui, sur Julia, installait progressivement son ambiance de film noir au sein du récit - j’ai beaucoup pensé à ce film en regardant Inhale, et pas seulement à cause du cadre mexicain - Kormakur l’impose d’emblée à travers son montage et je trouve que ça colle beaucoup moins bien. Ici tout va trop vite et l’action donne souvent l’impression d’avoir été plaquée artificiellement au sujet, pour le rendre plus divertissant, en particulier la fusillade chez les trafiquants de drogue et la course-poursuite avec l’ambulance, totalement gratuites.

Enfin, on peut regretter que le film choisisse l’option la plus « propre » dans sa résolution du terrible dilemme qu’il pose à ses personnages principaux à la fin du film. Et même si tel quel, la fin, très étonnante de concision, demeure prenante et assez crédible vis-à-vis du caractère de son héros.
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