Le spectacle est toujours aussi puissant : Miyazaki nous plonge au milieu d'un japon médiéval splendide (le détail des accessoires, des architectures, des us et coutumes) où l'Homme côtoie les esprits de la forêt et diverses divinités ; il nous raconte une histoire tristement universelle : la peur et la cupidité provoquent une guerre stupide.
De la petite histoire (partir pour comprendre, et guérir d'une maladie) à la grande (la guerre et les Dieux), Princesse Mononoké nous conte le parcours d'un homme qui se lie à une communauté matriarcale, tombe sous le charme d'une sauvageonne élevée par des loups, dépeint un univers à la nature salvatrice, bercé par la fabuleuse musique de Joe Hisaishi, un univers sans le moindre manichéisme, traversé de pensées zen, au final explosif-à-la-Akira... Miyazaki réalise ici un film somme, où toutes ses préoccupations sont convoquées et développées.
Si j'avais un mini reproche, ce serait son goût pour les cheminements narratifs inutilement complexes (le récit part dans tous les sens à un moment), mais ça participe de l'exotisme je crois.
Le dernier plan de The Thin Red Line (1998) évoque le dernier plan de Princesse Mononoké. Comme un clin d'oeil d'un panthéiste à un autre.
