
Un James Bond que j'avais carrément oublié, voire occulté. Vu une fois en 70mm au Max Linder il y a une quinzaine d'années et en mémoire deux scènes spectaculaires.
A la revoyure, je comprend un peu pourquoi... après la gadgeterie intense et les lasers de Moonraker, Rien que pour vos yeux revient à un Bond un peu plus conservateur. moins de gadgets, retour à un affrontement avec le bloc russe...
Quelques points qui m'ont paru plomber le film. Carole Bouquet : lorsqu'elle a dit qu'elle ne s'était jamais autant fais chier sur un tournage que sur celui du Bond, on voit là aussi le résultat. Elle a l'air de s'ennuyer ferme, demeure inexpressive sur certaines scènes. Ca n'aide pas sur la supposée alchimie avec Moore (et surtout le surréalisme total de leur scène d'amour). Si John Glen se débrouille plutôt bien pour son premier métrage, il est victime d'un scénario qui se traine un peu en longueur. Absence de charisme du vilain, un humour malvenu (la scène d'ouverture fait penser à des jamesbonderies italiennes des années 60... la gratuité de la bataille sur glace avec les hockeyeurs et le compteur de point qui s'incrémente

Et probablement le pire générique de Maurice Binder

Le pire: la musique de Bill Conti


Sinon : des décors superbes, et surtout, des scènes de cascade proprement hallucinantes! La poursuite en ski made in Willy Bogner est une des meilleures jamais mises en scène => les cascadeurs ont du morfler jusque dans la piste de bobsleigh

Côté scénarios, quelques points intéressants : Bond s'associe à un trafiquant (Topol) pour coincer le vilain, c'est inattendu. Et de faire de Lynn-Holly Johnson, une oie blanche patineuse, en ado obsédée sexuelle (faut envouloir pour coucher avec Moore, quand même!), fallait oser.
Comme je venais de voir Operation Tonnerre la veille, le film de Glen souffre de la comparaison en terme de rythme, de narration et de tonus. Mais il ne démérite pas pour autant, j'ai passé un moment assez agréable. Pour un film qui approche la trentaine, ça reste quand même un divertissement honorable à défaut d'etre classique.
Le BD français est de très belle facture. La piste DTS HD MA fait un peu superficielle dans la répartition sonore sur les différents canaux, mais il y a quelque effets de spatialisation réussies (le dernier quart en Grèce, les explosions, les scènes sous-marines). Et l'image est vraiment très très belle : certaines scènes sous-marines sont d'une beauté formelle, d'une précision dans la palette de couleurs utilisées (contours, etc.) : c'est splendide. (la jaquette est ignoble et je n'ai pas encore vu les bonus)