Manolito a écrit :L'interprétation est souvent dans l'hystérie, les dialogues font cinéma, immatures, ringards ("je suis la motherfucker qui l'ait repéré" )
pas convaincu non plus par la caractérisation j'ai revu récemment "Blue Steel" de la même réalisatrice le personnage campé par Jamie Lee Curtis était tout de même plus attrayant que celui de Jessica Chastain...d'accord avec toi pour le reste également, que d'ennui...
Cosmodog a écrit :J'ai pas du voir non plus le même film que Manolito !
Pareil !
La plus grande qualité du film est qu’il assume son rôle de divertissement sans (trop) tomber dans le spectaculaire. Oui ça reste du cinéma, certaines séquences sont prévisibles, Bigelow aime filmer les militaires et les hélicoptères furtifs... et c’est tant mieux car c'est fait avec classe et grand talent. Bref je ne vais pas lister mes points de désaccord mais j’ai adoré de bout en bout ! Impressionné par le rythme malgré la longue durée, le suspens démarre dès les premières minutes et ne faiblit jamais alors que tout le monde connaît la tournure des évènements. Chapeau bas.
Par contre j’ignorais que c’était Anthony Soprano lui-même qui a donné le feu vert de l’opération.
J'ai plutôt apprécié, mais pas forcément pour de bonnes raisons. En fait j'avais vraiment envie d'en apprendre davantage sur la traque de Ben Laden. Le film répond partiellement à certaines questions et en oublient d'autres (quid de la préparation des SEALS ? L'héroïne est quasi étonnée d'apprendre l'assaut imminent, pourquoi n'était-elle pas tenu au courant ? Qui décide de quoi, etc).
Le film a la force et la faiblesse d'une série télé, il est construit un peu à la manière d'un épisode des Experts, c'est son point fort et sa limite. Sa force, car il utilise des techniques de série télé qui relancent l'intérêt toutes les 10mn avant la coupure pub, c'est haletant, on a vraiment envie de savoir comment ça va se passer, jusqu'à l'assaut final (dont j'ai apprécié le déroulement en "temps réel"). Sa limite, car les personnages n'existent pas vraiment, ils ne sont pas ou peu développés, ils sont plats, juste là pour nous transmettre l'histoire à travers un regard quasiment neutre (elle pique une colère et pleure une fois, oui bon...).
Dans JFK, Jim Garrison existait malgré l'intrigue épaisse à faire avancer, il avait sa vie de famille, ses doutes, ses peurs, bref il était réellement incarné. Ici on en est loin.
Mais heureusement il y a plusieurs moments de cinéma (qui font du bien) :
L'attente de la voiture et son approche. On sent qu'il va se passer un truc, mais quoi. Il y a de beaux plans, c'est un morceau de cinéma ce passage.
La localisation du messager en ville pendant le trafic tandis qu'il tourne en rond. C'est très bon.
J'ai bien aimé aussi l'astuce du feutre sur la vitre du bureau pour nous montrer de manière imagée les jours qui passent. Belle idée.
Et l'assaut final bien sûr, dans une nuit sans lune, très sombre, très réaliste.
C'est un film bien emballé, solide, un peu trop calibré à mon goût et trop désincarné (on se contre-fout des personnes malheureusement) car trop concentré sur son histoire et trop peu sur ses personnages.
Un sommet d'ennui poli. Je m'y suis repris à 3 fois pour mater le truc entier. La première heure notamment, étant un sommet de vent et de vide. Après, j'irai pas dire que ça m'a accroché, mais bon, j'ai pas détesté non plus. C'est bien filmé, le cast est efficace, le final fonctionne bien. Mais bon, franchement, j'en reste avec une grosse impression de "tout ça pour ça ???". Faut dire aussi que rien ne m'intéresse, ni le genre, ni le sujet, alors bon, déjà sur 90mn, je crois que ça m'aurait fait chier... Et c'est clairement pas le traitement de Bigelow qui va me faire changer d'avis. Je ne parle pas d'idéologie hein quand je dis ça, juste de cinéma. Voilà, ni envie d'en dire du bien, ni du mal, je comprends sans mal qu'on puisse adorer, mais pour moi, strictement aucun intérêt. Pas pour moi, j'aurais tenté le coup, tant pis.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
'Ben, grosse deception: trop long, globalement ennuyeux (je me suis endormi a un moment ) et, dans un sens, assez irritant...
Bref, beaucoup de problemes avec le film en ce qui me concerne.
La Bigelow, je connais depuis la VHS locative de Near Dark , suivi du visionnage en salle de Strange Days, de la VHS locative de Blue Steel et, a nouveau en salle, du visionnage de Hurt Locker puis decouverte sur Prime de K-19 et maintenant (toujours sur Prime) de Zero Dark Thirty.
Bilan:
- Near Dark: culte (dans mes souvenirs assez lointains en fait...)
- Blue Steel; decontenance, car un hybride feminisme "machise"(?) dans le moule de ce qui semble etre un sexy-thriller genre Sliver ou Basic Instinct...?
- Strange Days: bien, mais...je me rappelle plus pourquoi, mais j'avais quelques reserves
- K-19: techniquement parfait jusqu'au micro-poil de c.l, mais balise, trop long et globalement ch.ant
- Hurt Locker: tendu comme un arc, mais zero implication emotionnel a cause du point de vue non-emotionnel du perso principal
'Bref, de part certains aspects, j'accroche au pitch de base et a certains elements de ses films, mais au-dela de Near Dark, j'ai pratiquement un probleme avec tous ses films , probleme dont la gravite varie d'un film a l'autre.
Meme topo avec ZD30, donc.
D'abortd, on est a fond dans le detail, voire le micro-detail. Probleme, le film jete aux orties tout le contexte geo-politique et presente un truc complement decontextualise qui, si on n'a pas suivi / vecu l'epoque ou, a posteriori recherche l'epoque a laquelle se passe l'action, ne dira pratiquement rien a celui qui regardera le film...
Vague allusion au 11 septembre, zero allusion a l'invasion de l'Irak, zero allusion a l'invasion du Koweit, a l'invasion de l'Afghanistan, a l'arriere-plan ou Hussain etait un...allie des USA face a l'Iran , a la rafle du petrole Irakien par le lobby du petrole US ou a la vision Pax-Americana du "Grand Orient" que les ricains allait etablir en "pacifiant" le Moyen-Orient, on mentionne vaguement que Ben Laden reside pas loin du West Point pakistanais mais que nenni qu'il etait en fait protege par des elements de l'armee et des services secrets pakistanais pourtant allies des USA . On appelle ca une vision "myopique" des choses / de la situation: on se focalise sur un element du champ de vision et ignore tout le reste et ici...on ignore quand meme beaucoup que ca en devient indecent!!
Tout comme la serie 24 TV (2001), on met l'accent sur la torture, mais la justifie sans la contextualiser (p.ex que les "infos" glanees par torture sont generalement inutilisables ). Ajoutons aussi qu'on laisse soigneuseuement sur le cote la complete perte de leadership moral des USA qui ont juste remplace les geoles de Saddam Hussain par des geoles planquees dans des pays allies (pas toujours au courant d'ailleurs ) et la torture moyen-orientale par la toture americaine...
Ca commence a faire franchement lourd tous ces oublis calibres (cepratique)!
Ajoutons un rythme anemique (me suis endormi pour me reveiller a la scene du Marriott), scene au passage assez surrealiste. On est au Pakistan , apres le 11 septembre, dans un Marriott, qui est reste ouvert et est frequente par le gratin local...et etranger. Sans dec'? Ils cherchent les ennuis, c'est sur les emm.rdes vont les trouver!
Je me permets une anecdote professionnelle et personnelle sur le Pakistan (pour ceux que ca interesse, elle est assez drole et dit tout sur ce que les clients du Marriott visiblement avaient sciemment decide d'ignorer ou etaient simplement...trop betes... ).
Spoiler : :
J'ai travaille entre 2009 et 2017 dans une boite internationale japonaise d'agrochimie. Mon job etait de diriger des audits a partir du Japon en sous-traitant au reseau de la compagnie KPMG. Bref, je ne quittais jamais le Japon.
Cette annee-la, le Pakistan, ou nous avions une boite etait sur ma liste des "a faire". Je contacte KPMG, ils n'ont pas de boite sur place--normal, le coin craint a mort, et ils travaillent avec une boite locale pakistanaise. Je contact notre boite pour les informer que je vais diriger un audit sur leurs activite et envois l'e-mail le soir (a Tokyo).
Le lendemain matin, dans ma boite, j'ai leur reponse: ils etaient en mode "panique", ils me demandaient des details, il leur fallait organiser des gardes du corps (traduction: des mercenaires armes jusqu'aux dents), un convoi de vehicules (dont le mien: blinde) et allaient m'envoyer un devis pour tout ca!
Je leur ai envoye de suite un e-mail: zero intention de visiter leur si charmant pays, pas besoin de s'inquieter, question de leur eviter de m'envoyer un devis avec le nombre de gros bras et de Kalashnikovs a procurer!
Ils etaient rassures. "Notre pays est assez dangeurex pour les etrangers", qu'ils m'ont repondus. Sans blague, Marcel...
A part ca, dans ZD30 et dans la realite, il y avait des ricains au Marriott d'Islamabad apres les 11 septembre??? Sans dec'??
Apres, 'ben comme Manolito: la scene du camp qu'on voit venir a 10 kilometres a l'avance
Spoiler : :
au Pakistan, ils decident d'ignorer les protocoles de securite, decidemment, quand on est c.n... il y a un prix a payer, comme avec le Marriott
Pour le reste, le cote balise de l'heroine/hero qui se bat seul(e), si cher au cinoche ricain, qui ici, meme si c'est une histoire apparemment vraie...fait clichee...et donc bidon.
A ce titre, la scene ou l'heroine lance a son superieur qu'il ne comprend par Al-Quaida et le Pakistan, et ca, apres le Marriott et le camp americain...??? Sans dec'? Meme si a l'arrivee, son acharnement menera a la chute de Ben Laden, ca me parait plus etre un (heureux pour elle) hasard qu'autre chose... Notons au passage aussi que la representation dans le film du combat d'un(e) agent contre la CIA elle-meme est apparemment tres disputee...(cepasetonnant)
Au final, je n'ai pas compris l'acharnement de l'heroine? Devoir? Revanchisme? Le 11 septembre? Le Marriott? Dans une vie anterieure Ben Laden etait son boy-friend et la larguee? No sabio...Jusqu'au moment...ou on nous dit que
Spoiler : :
a part travailler sur Ben Laden, elle n'a literalement jamais rien fait pour la CIA
ce qui donne a son perso une justification vraiment plutot fumeuse... Au final, comme le hero de Hurt Locker, la mission est accomplie et le personnage principal rentre...vers quoi au fait...One ne sait pas tellement le personnage n'a aucune veritable existence a part sa mission / son obsession.
Plus haut dans le thread, quelqu'un mentionne JFK de Stone. C'est tout-a-fait ca, le film de Stone a un protagoniste humain, avec ses certitudes, mais aussi ses doutes, sa vie, sa famille. Ici: comme Hurt Locker: rien, peau d'zob, nada, juste l'ombre d'un perso, pas tres tres sympathique au demeurant...
Un autre truc qui specifiquement a tendance a m'irriter dans ZD30 est l'heroine et son cote uber-macho par moment ("I'm the motherfucker who found him!").
Pour me situer par rapport aux "femmes fortes" du cinema. J'ai grandi avec Sigourney Weaver, Cynthia Rothrock, Michelle Yeoh, Sybill Danning, Gena Rowlands, Simone Signoret, Heather Langenkamp, Jamie Lee Curtis, etc, etc. J'ai donc zero problemes avec ces persos/actrices, voire meme c'est plus avec les persos feminins gnan-gnans avec lesquelles j'ai des problemes.
C'est juste qu'ici, on dirait que Bigelow veut une heroine qui..."en a", mais qui a aussi de la moquette sur la poirtine et du poil au menton tellement on dirait que le perso a ete ecrit pour etre interprete par un mec et que la realisatrice a caste le perso avec une actrice envers et contre tous...?? A ce stade, c'est vraiment bizarre...et ca fait completement decalle...
Des trucs pas tres clairs, genre
Spoiler : :
Ben Laden qui n'a aucun moyen de communication "moderne" ou "hi-tech" avec son organisation, mais que l'heroine presente a l'equipe d'intervention comme...ayant des moyens de communication "tres developpes" avec son organisation..Gne?
Notez qu'au final, la planque de Ben Laden a effectivement plein de PCs, ce que les ricains ne pouvaient savoir avant d'y aller...Re-gne?
Ah oui. Area 51? C'est une blague? La Bigelow a de l'humour.
Et l'assaut final, 'ben, cerise sur le gateau, je me suis emm.rde...
Etc, etc, etc.
Un truc bien vu (un seul) et ca fait maigre, est la discussion sur la "prise / gestion de risque" et l'allusion a la presentation en interne des "preuves" des armes de destructions massives. TRES bien vu, mais completement hors contexte, donc...
M'enfin, ca fait tres / trop leger pour la duree du bidule.
'Bref, j'ai trouve ca long, ch.ant, pratiquant les raccourcis a tire-larigot au point de soupconner la manipulation pure et simple du public (je donne le beneficie du doute, mais ca fait beaucoup quand meme...), la fixette de la Bigelow sur les details et sa myopie sur une trame et un vecteur humain brinquebalant et plutot antipathique. Bref, ZD30 est un peu un film-somme de toutes les "tares"/"scories" qui ont plombe ses films jusque-la.
Bref, j'ai du mal a comprendre l'engouement pour le truc et considere de plus en plus la Bigelow comme un pendant feminin de James Cameron, une real aux obsessions avec lesquelles je ne suis absolument pas en phase et me font me distancer de plus en plus de son cinema...Je sens que la separation "a l'amiable" est proche. Je vais peut-etre encore essayer (si j'ai l'occasion) Detroit (2017) et si pas de changements majeurs, je vais raccrocher les patins avec son cinema, je pense.
Sur un sujet peut-etre un tant soit peu similaire, Munich (2005) est a des annees-lumieres (dans le bon sens du terme) de ce ZD30 qui m'aura plus irrite qu'autre chose...
Au final, a ce jour (et meme s'il me reste une poignee de ses films a voir), j'ai de plus en plus l'impression que la Bigelow est la realisatrice d'un seul film: Near Dark...que je commence en fait a avoir peur de revoir...
Ajout: a me relire, je viens de noter que j'ai encore oublie un truc.
On nous dit que l'heroine a 14 ans de boite dans les services secrets mais "n'a jamais rien fait" (enfin, je suppose de marquant sans doute). Elle doit supplier pour des ressources humaines pour la traduction, elle n'a aucun soutien de ses superieurs on lui dit de lacher une affaire qui n'interesse pas les services secrets, mais...elle gere sa propre enquete, voyage, risque sa peau et implique des gens (des services secrets) dans son enquete (qui, je suppose, risquent leur peau eux aussi)...en vertue de quoi alors? C'est vrai, elle semble gerer son propre petit service secret perso dans les services secrets? Elle paie le tout de sa poche c'est ca? Gne? Pas compris?
)
Bref je ne vais pas lister mes points de désaccord mais j’ai adoré de bout en bout ! Impressionné par le rythme malgré la longue durée, le suspens démarre dès les premières minutes et ne faiblit jamais alors que tout le monde connaît la tournure des évènements. Chapeau bas.
) et, dans un sens, assez irritant... 
, suivi du visionnage en salle de Strange Days, de la VHS locative de Blue Steel et, a nouveau en salle, du visionnage de Hurt Locker puis decouverte sur Prime de K-19 et maintenant (toujours sur Prime) de Zero Dark Thirty.
La Bigelow a de l'humour. 