
Sidney Prescott (Neve Campbell) devient la cible d'un tueur qui poursuit et tue ses amis de classe. Une reporter de tabloïd (Courteney Cox) est sure qu'il s'agit du même tueur qui a violé et tué la mère de Sidney un an auparavant. La jeune adolescente a toutefois accusé un autre homme. Et c'est le petit ami de Sydney (Skeet Ulrich) qui devient le suspect n°1.
J'avais eu la chance de découvrir Scream la première fois au cinéma aux USA le week end de sa sortie. Cela avait été une séance mémorable, avec une salle bourrée à craquer, avec des sursauts et des hurlements d'effroi pendant le long du film. Une véritable expérience! Je l'ai revu sous différents formats et hier soir fut la première vision avec le Blu Ray US.
Alors...
1. Le film n'a pas pris une ride (si on enlève bien sur les stigmates des années 90 : téléphones mobiles désuets, coiffures, fringues...). Drew Barrymore fait son "moment Janet Leigh" à la perfection et la scène d'ouverture reste quand même une des meilleures ever. Lorsque je l'ai découverte la première fois en grand écran, ça été une sacrée surprise et un summum à la fin de la séquence; Il est clair que depuis, cela a beaucoup été copié, repris, parodié et plusieurs visions oblitèrent l'effet surprise. Mais avec la qualité générale du BD, la puissance de la bande sonore DTS HD MA (5.1 ici), il y a une ampleur insoupçonnée.
2. SCREAM a été à l'origine de la renaissance du film de genre sur grand écran, alors qu'il était bien moribond depuis une bonne décade. Je marche toujours autant dans l'approche postmoderne qui a fait une grande partie de son succès et de sa notoriété. Et l'élégance visuelle de Craven, sa caméra mobile, sa violence -en fait, assez peu de sang et de gore- , son double-jeu avec le genre, ses conventions et son commentaire sociologique... tout cela fait un ensemble dans lequel je me plais énormément. Et ici, le Blu ray donne pleine mesure de la qualité visuelle donnée au film. Soin des décors, précision des déplacements de caméra, scènes nocturnes soignées -les contrastes sont particulièrement réussis, et les noirs précis, les fourmillements grisâtres absents.
Ca se moque des personnages, gentilment ironique (en ce sens , un point sur la signification de "l'ironie" a été fait par Williamson dans son Teaching Mrs Tingle) mais pas de cynisme et ou de sentiment de supériorité au genre. (on pourra juste reprocher un Matthew Lillard en surrégime, ça m'a un peu agacé). Ce qui est bien, c'est qu'il ait provoqué une sorte de mise en abîme du genre-même, entre retour aux sources propres, imitations (I know what you did last summer et autres Urban legend), parodies, déchainement des fans... ca a clairement revitalisé le débat et repositionné nombre de productions. Une vraie pierre blanche.
3. Aucun ennui à celle nouvelle vision. C'est rythmé comme il faut et c'est là où en fait j'ai été étonné. Il y a très peu de temps morts. Même si certains rebondissements paraissent superficiels, ça reste part du jeu général sur le genre, ses origines et ce qu'il provoque. Voire même de l'auto-dérision, tout en donnant au spectateur ce qu'il est venu chercher : des frissons, un sas de décompression quant à certains contrepoints comiques. Le final, jouant sur les clichés attendus, les stéréotypes du genre - les effets-Carrie- et avec une bonne dose de sang, violence et coups de poings, est un excellent climax.
Ce BD est une bonne surprise, j'avais entendu quelques mauvais commentaires, pas du tout justifiés à mon sens. Le son y est pour beaucoup, car il enveloppe énormément l'action, propulse la partition de beltrami au coeur de l'action, tout en délivrant des dialogues très clairs. La scène d'ouverture est remarquable (voir de Ghostface, réparties de D. Barrymore quand elle hurle...). Et le visuel, tout en respectant le grain d'origine, donne une qualité naturelle à l'ensemble qui n'est pas désagréable. Il y a quelques halos par moments (la scène avec Sydney et son boyfriend lorsqu'il tente une première fois de coucher avec) : leur plan face à face est quelque peu flou, par exemple. Mais c'est bien mineur.
Pas encore revu les bonus, par contre. (NB : en ce moment, il est à 9.99 $ sur amazon.com)