Visiblement, "The lovely bones", soit on est conquis, soit on ne l'est pas.
Je peux tout à fait admettre que l'on n'ait pas aimé et ce qui en ressort globalement des reproches, c'est qu'ils sont dirigés pour beaucoup d'entre eux contre le monde de l'entre d'eux qualifié d'écrans windows, de monuments kitsch et autres qualificatifs du même genre. Moi même, je suis resté perplexe devant certains passages.
Mais en rester là, c'est peut-être passer à côté du suejt du film. Alors que je me demandais si le film était un nouveau bijou de la part de Peter Jackson - c'est simple, pour moi, quel que soit le genre abordé, il n'a mis en scène que des chefs-d'oeuvre - je peux dire maintenant que j'ai vu le film il y a quelques jours que le gros néozélandais qui a tout de même bien fondu a de nouveau livré un chef d'oeuvre.
ATTENTION JE SPOILE
Les délires visuels du monde de l'entre deux représentent la vision d'un monde parfait tel qu'il peut exister dans l'esprit d'une gamine de 14 ans. D'ailleurs si j'ai bien compris, c'est elle même qui crée cet univers selon ses envies et sa vision des choses (comme ce passage où elle se plonge dans un monde pop 70 avec couleurs criades, musique tendance disco, pattes d'eph et chaussures compensées) même s'il n'est pas imperméable à des interventions extérieures, comme cette superbe scène de bateaux enfermés dans des bouteilles en verre qui s'écrasent sur la rive (la colère de son père qui viens la percuter dans son imaginaire) ou d'autres éléments plus subtils comme certains objets ayant appartenu aux précédentes victimes du tueur. Je suis persuadé que les visuels de l'entre deux monde est un vrai parti pris artistique (un parti pris qu'on peut juger regrettable mais le père Jacksonpuisqu'au fur et à mesure que la désir de vengeance de Susie grandit, le monde s'assombrit.
J'ai trouvé que "The lovely bones" était riche en thèmes et en émotions. On passe de l'environnement délirant du monde de l'entre deux à celui intimiste de la famille déchirée par l'assassinat de leur fille, la justice incapable de retrouver le coupable, la vengeance qui n'est finalement pas présentée comme une solution et finalement l'acceptation du sort car c'est en fin de compte tout ce qui reste aux parents de Susie pour avancer. La mère ira faire son deuil à l'écart des siens, le père calmera sa colère et la soeur de Susie choisira de ne pas révéler la preuve qu'elle est allée dénicher chez l'assassin pour ne pas gâcher les retrouvailles de ses parents.
Susie acceptera aussi sa mort et de ne plus hanter sa famille. C'est quand même elle qui suggère à son père la vengeance avant de se rendre compte qu'elle est en train de le transformer en un assassin potentiel. Elle choisira même de ne pas révéler l'assassin au monde des hommes alors que tout porte à croire que c'est ce qu'elle va faire quand elle annonce à l'intrigante Holly qui lui reste une dernière chose à faire avant de partir. Elle souhaite tout simplement réaliser un rêve de jeune fille, connaitre son premier baiser (et là pour le coup la scène est ratée la faute à Reece Ritchie franchement mauvais sur ce passage).
Finalement, le sort de l'assassin relève plus de l'ironie du destin que de tout autre chose.
JE CESSE DE SPOILER
Et tout ça va me permettre de râler un peu sur la critique telerama de Samuel Douhaire:
http://www.telerama.fr/cinema/films/lov ... itique.php
Parce que franchement, affirmer que "Le film justifie l'autodéfense et, reconstitution des années 1970 aidant, rappelle le détestable Un justicier dans la ville - avec Mark Wahlberg en lieu et place de Charles Bronson et un champ de maïs pour remplacer New York", c'est un énorme mensonge. Absolument rien ne peut rapprocher les deux films tant sur la forme que sur le fond.