Il y a quelques mois, j'ai appris la sortie d'un film - hommage aux Gialli d’antan, ceux de Dario Argento, Mario Bava et tant d'autres. Ainsi, lors de la pêche aux infos, j'ai commencé à m’intéresser à ce tandem belge, composé d'Hélène Cattet et Bruno Forzani. Après quelques courts métrages, ils se sont attaqués en 2009 à un premier hommage au genre, avec Amer . Tout était déjà là pour anticiper ce qui va suivre ...
Après 8 ans d'écriture du scénario, en 2013 commence le tournage, de ce qui est et sera pour moi, la plus grosse claque cinématographique de ma (courte) carrière en tant que cinéphile amateur ... Désormais, il y aura un avant et un après L'étrange couleur des larmes de ton corps .
Des mois que je l'attendais au tournant, en me demandant comment était - ce possible de réaliser, de nos jours, un Giallo avec toute notre technologie ultra - sophistiqué et dénué de charme (je pense bien ici ne pas m'attirer les foudres des lecteurs, mais excusez - moi si je trouve qu'une galette noire ou un projecteur argentique est bien plus agréable à regarder et à manier qu'un iPhone ou un ordinateur ...) .
Dès lors que la rumeur se rependait : "peu de copies exploitées en France" / "pas de chance de le voir dans nos salles obscures", etc .. mes espoirs étaient tombés à l'eau. C'est alors qu'une première nouvelle arriva dans un coup de tonnerre : projections prévues à La Scala à Thionville ... Quel bonheur ! Puis dans la foulée, une seconde arriva : exploitation également prévue au Palace à Metz. Première prévue ce 26 mars 2014, 21h50. Ni une,ni deux, mon sang ne fit qu'un tour : j'y serais.
A peine 4 personnes dans la salle, ambiance plus qu'intimiste pour le coup, donc projection quasiment privée. Quelle chance ? Oui et non en fait (On se pose alors beaucoup de questions sur la place du cinéma de genre en France .. ).
Silence, le film commence ...
Bruno Forzani et Hélène Cattet présentent
L'étrange couleur des larmes de ton corps
Une femme disparaît. Son mari enquête sur les conditions étranges de sa disparition. L’a-t-elle quitté? Est-elle morte? Au fur et à mesure qu’il avance dans ses recherches, son appartement devient un gouffre d’où toute sortie paraît exclue...
Il est difficile face à tel film de faire une critique comme on pourrait le faire face à un film traditionnel. Car, ici, rien n'est normalisé. Dès les première seconde, chacun comprendra que l'on se trouve face à un labyrinthe sur pellicule. Rien que la qualité de l'introduction, sur pellicule 16 mm (malgré le DCP, on pouvait apercevoir le grain typique de l’argentique) me fit comprendre qu'à partir de ce moment, il faut oublier toute notion de réel, de logique, et mettre ses sens en éveil, les 5 .. et que maintenant, vous ne contrôler plus rien.
L'ouverture du film, esthétiquement, frôle la perfection et nous plonge de suite dans l'ambiance.
Un homme, sans histoires apparentes, travaillant dans la téléphonie, ne retrouve plus sa femme à son appartement, appartement fermé de l'intérieur. Pitch typiquement classé dans la longue liste des films noirs, Hitchcokien si j'ose dire, voir même de série TV. Rien de transcendent et ça tient sur un timbre poste. Certes, mais de là découlera vos fantasmes les plus enfouis.
Après quelques minutes, une dizaine, nous comprenons que rien ne correspond à la réalité. Il se trouve alors que les plans se succèdent les uns après les autres, pour total de 1043 plans (Cf : Metaluna n°7), une photographie parfaite, une technicité à la pointe, mais excellemment vintage, nous replongeons par le biais d'un usage très intensif des Kaléidoscope, dans les folles années de Sergio Martino et Edwige Fenech. Ah, mais au fait, la femme du ledit protagoniste se nomme également Edwige .. coïncidence ? Certainement pas !
Car le tandem connait bien ses classiques !
En effet, le premier point pour aborder le flm (la première couche à décortiquer) concerne les extrêmement nombreuses références aux classiques Giallesque ! Le titre fait en premier lieu référence aux films de Martino avec L'étrange vice de Mme Wardh et Toutes les couleurs du vice (titre d’exploitation d'origine : L'alliance invisible avant d'être renommé ainsi par l'éditeur Néo Publishing pour mieux coller au titre italien : Tutti I Colori Del Buio) . Mais le titre révélera d'autre surprise bien plus tard ..
Après le nom d'Edwige, l'utilisation de kaléidoscopes, se rapportant encore à Tutti I Colori .. La photographie, composé de couleurs aussi magnifiques les unes que les autres, tel Inferno ou Suspiria du maître Dario Argento, ou encore Sei Donne Per L'assassino de Mario Bava (second Giallo historiquement parlant).
L’utilisation plus qu'intensive du coupe - choux (se référant à tout les Gialli, mais surtout à ceux de Martino) ou encore du poignard, qui, cette fois - ci, se révèle être un hommage à La Dama Uscide Sette Volte et à la magnifique scène d'orgie de Tutti I Colori (Comme vous l'avez sans doute remarqué, je me répète souvent avec ce film, mais tout tient sur ses épaules ..).
Encore plus simplement, le traumatisme d'enfance, les pulsions sexuelles inassouvies, qui entraîneront la chute des personnages, utilisation d'objets dans un but clairement fétichiste, les magnétophones à bandes, contenant des informations sur la natures des antagonistes, les yeux blancs (Fulci ?), des flash-backs à la Tenebrae, etc ... Et aussi l'usage d'objets tranchants comme objets de pénétration sexuelle (référence assez discrète à Cosa Avete Fatto A Solange ? )
Il est impossible, de mémoire, de tout citer tellement chaque scène, chaque plan, chaque réplique, est un hommage, facile d'accès ou non, à un moment donné d'un film de ce genre ..
C'est alors que l'on peut décortiquer la seconde couche, moins facile d'accès, et qui constitue un des points forts du film : la métaphysique et les métaphores.
Sans révéler des intrigues du film, et notamment des plans, je ne peux aisément en parler. Mais il faut savoir que si le scénario parait confus, voir totalement passé en second plan aux premiers abords, il n'est autre qu'un labyrinthe, qu'un jeu, pour nous mettre face à ce qui est notre nature première : notre sexualité et la limite de notre corps face à nos dérives.
En effet, si d'autres réalisateurs de Gialli ou non, ont osé aborder les limites de notre sexualité et des paraphilies qui suivent (nous penserons alors aux gentillets Gialli de Martino et de Giuliano Carnimeo, et au plus sérieux Pulsions de De Palma), ici, le fétichisme, le masochisme, le voyeurisme et les dérives ne sont autres que les thèmes dominants du film, dans la mesure où chaque personnage est rongé par ses pulsions, qui se doivent se libérer, à travers le mélange de sexe et de meurtres.
Dans une mesure métaphysique, je ne peux citer que Sigmond Freud, tiré de Lo Strano Vizio Della Signora Wardh :
"Le fait même que le commandement nous dit : «Ne tuez pas» nous fait prendre conscience que nous descendons certainement d'une chaîne brisée de générations d'assassins, dont l'amour d'assassiner était dans leur sang, peut-être, même dans le notre ... "
En effet, le meurtre et la souffrance sont les maîtres mots du scénarios : nos plaisirs tabous, refoulés dans notre subconscient, ne peuvent nous laisser en paix qu'au travers de les réaliser. Si certains ne font que l'amour dans la plus pure tradition (comme vu au début du film), d'autres ne peuvent que devenir vraiment eux, qu'aux travers de scènes ésotériques sous l'effet de drogues, particulièrement une, dont chaque scène sont magnifiquement filmée aux travers de références encore et toujours : le verre pilé assimilé à un amour physique (encore une référence à Lo Strano ...) poussant les frontières de plaisirs et souffrances (Hellraiser ?) sur fond de psychédélisme poussé .
Les limites de nos corps et esprits s'affirment tout le long du métrage.
Le voyeurisme est très présent, mis en scène par un moyen extrêmement efficace au sujet de cette bâtisse qui ne parait pas si anodine que cela ..
Il reste encore une troisième et dernière couche. Cette fois - ci , elle ne m'a pas sauté aux yeux tout de suite. En repensant au dernier plan final du film (A la fois fascinant, pervers, et justifié), j'y ai vu un thème repris dans quelques films, mais rarement aussi bien amené qu'ici : Celui de la découverte de notre sexualité (encore et toujours), dont les conditions de cette découverte nous détermine face à notre perversité et à nos fantasmes enfouis dans notre subconscient à l'âge adulte.
Que ce soit l'inspecteur, le meurtrier, le concierge, ou encore le personnage clé, tous ont en eux un passé, une vécu dont la découverte sexuel les détermine et qui les conduira à leurs pertes. Que ce soit le voyeurisme pour l'un, le sadomasochisme pour l'autre, etc ..
C'est un point que je ne peux développer davantage sans spoiler la conclusion du film.
Cette étrange couleur n'est que le produit ne nos fantasmes et de notre nature humaine. Tout illogisme du film, à travers différentes scènes annexes, devient alors compréhensible, et nous met face à nous - même :
Sommes - nous clairement ce que l'on pense être ? Doit - on aller au bout de nos pensées, de nos fantasmes ? Que penser de l'autre et de sa nature ?
Tant de questions que l'on se pose à travers un voyage jusqu'au bout de notre conscience et de notre nature ...
Nos 5 sens que je vous avez dit ..
- Le fétichisme du cuir et du sang, et la froideur de la lame en acier forment le toucher, notre tactile.
- Les couleurs vives et forcées, le voyeurisme des corps ainsi que les déformations psychédéliques forment la vue.
- La putréfaction, le suintement des corps ainsi que les fluides corporels forment ce que l'on peut appeler l'odorat, mais disons que ce n'est pas flagrant .. avec un peu d'imagination. Tout est organique ..
- Le plaisir charnel de la chair et celui du sang constitue le gout.
- Il reste enfin, à mes yeux, la plus belle chose que l'homme est jamais domptée : la musique à travers l’ouïe ...
"Coupez - moi le son, c'est infernal !" que crie l'inspecteur Tenzi.
Il est vrai que le son est à beaucoup de décibels plus fort qu'un film d'action de haut vol. Ici, nous sommes en immersion, dans la tête de la victime, et le son ne fait que renforcer cette impression de confusion, de mal-être, pour ne former q'un entre le spectateur et le protagoniste.
Un son qui vous perce les tympans, des coups de lame de rasoirs, des orgasmes féminins, des bourdons de LA qui vous assomment, le toucher de la peau durant tout le long .. je ne pense pas revivre cela au travers d'un autre long métrage .. Bien sur, le volume excessif renforce ce voyage, pour s’immerger totalement à travers les images.
La musique, ici, n'est que le manège d'une tourmente psychologique.
Sur ce dernier point, je pense que l'orgasme sonore est atteint comme jamais je n'en ai eu l'occasion !
En 1 h 42 min, j'ai reçu en pleine face, plus de 8 ans de passion pour la musique de film, et notamment les compositions italiennes. Que le duo me frappe au visage à coup de rasoir, que l'effet aurait été le même. J'ai retrouvé toute ma culture et mes raisons de vivre à travers la bande sonore de ce long métrage ..
Bruno Nicolai, Nico Fidenco, Guido & Maurizio DeAngelis, Riz Ortolani, Ennio Morricone .. toutes leurs plus belles créations, passent aux travers des images, sans jamais stopper le rythme, en cadence infernales. Car oui, la musique, et en particulier l'ambiance sonore, sont vraiment les acteurs principaux du film !
Voici la liste des différentes pistes présentent dans le film :
01) Bambole - Bruno Nicolai (1972) (et non Magico Incontro comme dit dans le générique ! - je n'ai vu, ni lu personne qui ait remarquer ce léger détail !). Piste déroute, digne de Nicolai, à l'instar de Morricone avec "L'Uccello Dalle Piume Di Cristallo".
02) Alessandro Alessandroni - Suor Omicidi Seq. 4 (1978) : Excellent morçeau tiré d'un Nunsploitation de 1978. On retrouve la patte d'Alessandroni, grâce à son jeu de sitar magnifique, incroyablement bien pulsé et surtout utilisé à merveille dans le film. Le duo Cattet/Forzani est allé chercher assez loin cette piste (édité uniquement sur une compilation de chez Beat Records), et quand on perçoit le résultat à l'écran, on se dit que leur maîtrise de la synchronisation des rythmes et des plans est juste sublime.
03) Guido E Maurizio DeAngelis - La Straghe Ha Inizio (1973) : Ah, les fratelli DeAngelis ! Un style plus populaire, moins orchestré et très électrique. Ici, c'est de Torso que la piste provient (Autre référence à un Giallo-slasher de Martino). Piste courte, fluide, organique à l'image du film. La scène est juste, et encore, magnifié par l'utilisation de l'image, des couleurs et du son. C'est l'osmose ultime que ce mélange dans un style propre à L'Art Nouveau.
04) Bruno Nicolai - Nell'Assolata Alhambra (1975) : tirée d'un Giallo dans la fin de sa seconde période hsitorique, Gatti Rossi In Un Labirinto Di Vetro , cette piste est assez à l'image de ce qu'il se fait dans les OST (hors - Goblin) du genre en général. Dissonance, tension, variation du thème principal. Sa place est judicieusement utilisé dans le film, mais je ne pense pas qu'elle soit la meilleure possibilité d'ambiance dans cette dernière. Ici, "Death Dies", de Goblin justement, aurait été habilement mis en hommage aux plus belles trouvailles d'Argento !
05) Riz Ortolani - Cosi Dolce ... Cosi Perversa (1968) : Film de 1968, giallo - psycho/machination au titre finalement conclusif sur le genre. Du pop lounge comme on en retrouve dans Lo Strano Vizio ou encore Perche Quelle Strane Gocce Di Sangue Sul Corpo Di Jennifer ..
06) Ennio Morrcicone - Mondo Perduto (1972) : Si La Tarantola Dal Ventre Nero avait un tueur assez spécial dans son mode opération (utilisation de drogue paralysante durant la torture - aujourd'hui banal), la bande - son restera une perle du Maestro durant âge d'or. Semi - érotique, semi - sadique, par des montée en tension, représentant le genre dans ses plus belles formes.
Son utilisation dans le film est assez caractérisante du Giallo, où la tension du son, se ressent à l'écran par le trouble du personnage, en général, avant sa mise à mort ou une révélation.
07) Ennio Morricone - I Bisturi (1971) : Sorti en 1971, La Corta Notte Delle Bambole Di Vetro était une première escapade hors - terrain balisé du Giallo, où un homme mort (?) se remémore le pourquoi-du-comment de son assassinat. Il se trouve qu'à plusieurs points, le métrage de Cattet et Forzani est assez rapprochant, sur le plan expérimental, presque comme la plastique et la psychologie du personnage.
Sur le plan musical, on est dans le même prolongement que le morceau précédent.
08) Guiseppe De Luca - Rito A Los Angeles : Une piste lounge/pop psychédélique digne du Vampyros Lesbos de Hübler et Schwab ! Quand Fuzz se mélange à orgue Hammond, pour former avec les images de "L'étrange couleur ..." un cocktail fantasmagorique (que ceux qui ont vu le film comprendront) poussant encore les limites du son, de l'image et de nos sens ! Je ne peux y résister !
09) Guido E Maurizio DeAngelis - Il Grande Racket (1976) : Poliziottesco de 1976, possédant pour majorité, un son très électrique. Ici, ça monte en crescendo avec un motif qui se répète et vous glace le sang, toujours accompagné de la tourmente du personnage, jusqu'au bout de son vice !
10) Ennnio Morricone - Erotico Mistro (1971) : Si Maddalena était un morceau érotisant et très énergique, celui - ci atteint des sommets pour nous faire voyager au travers la découverte d'une partie importante du métrage, esthétiquement parfaite, hypnotisant .. La fin est proche, le dénouement arrive.
11) Nico Fidenco - My Boundless (1977) : N'ayant jamais encore vu Emanuelle : Perché violenza alla donne ? , je connaissais partiellement le score du film. Il se trouve alors que le morceau m'était donc inconnu. A peine découvert dans le film, ce Leitmotiv correspond à ce flash-back, qui au premiers abords, est incompréhensible. Et c'est à ce moment que tout devient clair au final.
Chaque scène surexposée est d'une beauté époustouflante, et la musique de Fidenco ne fait que nous donner ce coup final pour atteindre le parfait cocktail.
12) Sabba - Bruno Nicolai (1972) : Nicolai, à l'instar de son ami et collègue Ennio, a toujours eu des tendances ésotériques, contrastant avec certains compositeurs Hollywoodien, tel Hermann. Son utilisation de percussion, de chœurs, et de sitar, forme un homogénéité parfaite, comme avec le Marquis de Sade de Jess Franco.
Il y a toujours à un moment donné, un trait qui relève du génie. Et c'est avec Sabba (Variation 2) que le Nicolai composa sa pièce de grâce ..
Je pense l'avoir écouté plus de 200 fois tant cette pièce est parfaite, mixée à la perfection ! Que ce soit dans "Toutes les couleurs du vice", où la scène avec Edwige n'est qu'une torture morale où la beauté et la fascination se complètent, ou dans "L'étrange couleur des larmes de ton coprs" , enchaînant le dénouement du film, la fameuse scène final qui explique, si l'on rélféchit ne serait - ce qu'une minute, le métrage. Dès lors, le défilement du générique n'est que le feux d'artifices, l’apothéose du film, nous tailladant le visage pour nous dire : Tout est dit, faites en ce qu'il vous plait. ..
Un film, une expérience, qui n'est pas destinée à tout le monde, car certains n'y comprendront rien, d'autres vont adorer, ou encore devenir fous ...
Il faut le voir plusieurs fois pour comprendre tout le sens inné du film, et je vais m'empresser de le faire autant de fois que possible. Déjà 2 visions en 3 jours !
Tout est là, il n'y a plus qu'à comprendre. Juste la quintessence du genre poussée à son paroxysme.
"J'ai vécu, il y a quelques instants, l'expérience cinématographique la plus intense et sensuelle de toute ma vie."
J'aime le genre, mais je pense qu'il faut être au-delà de ce simple sentiment pour apprécier ce film, certes techniquement réussi, narrativement incompréhensible par le commun des mortels.
D'autres réals, aux visuels tout aussi soignés, arrivent à ne pas perdre autant leurs spectateurs.
Lord Taki a écrit :
J'aime le genre, mais je pense qu'il faut être au-delà de ce simple sentiment pour apprécier ce film, certes techniquement réussi, narrativement incompréhensible par le commun des mortels.
Le vrai problème, c'est qu'il ne s'agit en rien d'un Giallo et on peut difficilement dire qu'il s'agit d'un film de genre. C'est un travail expérimental qui adopte de manière outrancière l'aspect démonstratif et esthétique d'une partie des Giallo. Tellement outrancière que dans AMER, ça passait, mais dans ce second opus, on franchit largement la ligne de l'absurdité. Quand au coeur du métrage, son fond, c'est le même que celui d'AMER à deux différences près... Le second s'axe sur le versant masculin, ce sont les mêmes thèmes, et surtout c'est un film profondément désagréable à regarder en raison de ses incessants effets de mise en scène, par moment on est d'ailleurs plus dans les expérimentations d'images ridicules qui n'ont absolument plus aucun rapport avec le Giallo. A moins d'avoir perdu de vue ce qu'était réellement le Giallo, je ne vois pas comment on peut dire que ce film est un Giallo (pas plus qu'AMER d'ailleurs).
Projection au centre Pompidou de Metz (Lorraine) en présence de B. Forzani suivi d'un dîner cocktail lundi 7 à partir de 17h45 ! Uniquement sur invitation ..
Des membres de DD y seront ? Histoire de se rencontrer ?
Bon et bien, j'ai déjà tenu 45 minutes! C'est pas mal si on prend en considération mon QI de méduse. J'essaierai de le terminer mardi soir avant de faire le ménage dans les serveurs du cinéma...
En tout cas, c'est VRAIMENT très compliqué à suivre et c'est SUPER désagréable à regarder... J'ai bien peur de pas avoir le niveau pour ce cinéma là!
Oui, Fred m'a dit .. dommage, mais on en parlera devant un bon café ! Un puzzle qui faut juste reconstituer .. en tout cas, j'essaierai de le voir une 5e fois mardi ! En tout cas, j'ai eu la chance de manger avec Ghislain et Bruno Forzani un délicieux tex mex intimiste lundi après Pompidou ! Très sympathique et charmant !
J'ai réussi à aller jusqu'au bout... On doit pas être nombreux dans ce cas là.
Il faut dire que depuis jeudi (et ma première session de 45 minutes) je m'étais super bien préparé!
"Romain, tu vas rien comprendre, tu vas saigner des yeux et tes oreilles vont tomber..."
Mais il fallait aller au bout! Et bien en gros cette deuxième partie aura été largement moins pénible. Je dirai pas que j'ai aimé mais y a des séquences qui ont contre toute attente fonctionné (les vignettes animées, les plans gore, la scène de la sonnette) et j'ai même parfois trouvé l'ambiance inquiétante. Si, si je vous assure.
Par contre, l'intrigue... Qui fait quoi, qui tue qui, combien d'allumettes...
C'est carrément pas le genre de cinéma que j'apprécie. Trop cérébral, trop esthétisé, trop lourd à digérer. Rendez-nous Lamberto Bava!