Goodbye, Dragon Inn (Tsai Ming-Liang)

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jPl
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Goodbye, Dragon Inn (Tsai Ming-Liang)

Message par jPl »

Le dernier et le plus radical des films de Tsai Ming-Liang, un des plus grands réalisateurs contemporains (Les Rebels du Dieu Néon, Vive l'Amour !, La Rivière, The Hole, Et Là-Bas, quelle Heure est-il ?).

Tsai a tourné dans un cinéma promis à la destruction, ancienne salle de quartier qui projette Dragon Gate Inn de King Hu. La durée du film s'accorde avec celle du film projeté, dans une salle immense et vide où les quelques spectateurs apparaissent comme des fantômes... le projectionniste est introuvable, et la caissière promène son handicap dans de longs plans où elle parcourt les lieux... deux acteurs du film de King Hu se rencontrent à la sortie de la projection...

La lenteur du film (insupportable pour certains ! ) laisse se développer un regard contemplatif, quasi-hypnotique, où le temps prend toutes ses dimensions en dehors de la durée pure et simple.
Un curieux effet de mise en abîme gagne la salle de projection (la nôtre), procurant un doux vertige : Tsai Ming-Liang met en scène notre propre perception du temps.

Un film magnifique, donc, mais qui exige beaucoup du spectateur.

Il est sorti dans deux salles à Paris.

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Zecreep
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Message par Zecreep »

J'ai adoré La rivière, film à,l'atmosphère trouble et à la métaphore aquatique sale. Parcontre la suite, non,et non. The Hole est une caricature de film d'auteur: de l'eau et des silences autour d'un trou béant. Le cinéaste n'avait rien trouvé de mieux pour symboliser le manque de comunication et la frustration sexuel. Super! Heureusement qu'on a pas attendu Tsai Ming Liang pour faire du cinéma.
Et là bas quelle heure est-il en a rajouté dans la chiantude pseudo existentielle...
Battosai
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Message par Battosai »

Avec son dernier opus, le cinéaste taiwanias réalise son film le plus court, et un de ses plus denses. Il condense toute les obsessions qui ont traversées sa carrière en une oeuvre aussi radicale que réussie. De "la rivière" et "vive l'amour" il gardera ce sens de la séxualité trouble et ce (pulsions homosexuelles, plus ou moins refoulées) pessimisme ambiant , de "the hole", il reprendra le travil chorégraphique, de "et la bas quelle heure est-il", le travil sur les lumières (magnifiques de précisions) et l'hommage cinéphilique mélancolique. Toutefois, dragon inn est peut être encore plus dur d'accès, encore plus abstrait que ces précédentqs films. On savait le bonhome avare en dialogue, mais la on est au bord du muet : hormis pour les paroles du film chinois dprojeté en off, il faudra ettendre 45 minutes pour qu'un personnage dise quelquechose. TML a toujours traiter de la difficulté de communiquer, la on franchit une étape, on est dans l'impossibilité de communiquer.
Bref, le cinéaste traite de la solitude en ayant uniquement recours a l'ambiance et aux mouvements des acteurs (qui par moment rapellent in the mood for love, autre film portan un soin particulier aux déplacement).
Par contre ne surement pas commencer par ce film pour découvrir le cinéaste, ce serait une groose erreur ! Le film est TRES TRES lent, et pour ceux qui ne sont pas familiers du cinéaste ca paraitre totalement opaque et vain.
xxx

La rivière xx
Vive l'amour xxx
The hole x
Et la bas ? xx ou xxx (sais plus trop bien, ca fait longtemps).
jPl
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Message par jPl »

Zecreep a écrit :J'ai adoré La rivière, film à,l'atmosphère trouble et à la métaphore aquatique sale. Parcontre la suite, non,et non. The Hole est une caricature de film d'auteur: de l'eau et des silences autour d'un trou béant. Le cinéaste n'avait rien trouvé de mieux pour symboliser le manque de comunication et la frustration sexuel. Super! Heureusement qu'on a pas attendu Tsai Ming Liang pour faire du cinéma.
Et là bas quelle heure est-il en a rajouté dans la chiantude pseudo existentielle...
Je te trouve un peu dur avec The Hole ; d'ailleurs il n'y a pas que du silence, tu oublies les intermèdes musicaux tendrement kitschs, et cet humour à froid (la jambe de Lee Kang-Sheng qui se balance au plafond par exemple) qui désamorcent, justement, la "caricature de film d'auteur".
C'est ton avis que je trouve un peu caricatural, Tsai M-L n'a rien d'un auteur "intello-chiant" et ses films n'ont rien de prétentieux. Question de sensibilité peut-être : tout le monde n'est pas sensible aux mêmes choses, pourquoi en faire un reproche ?
Sinon Le Rivière est aussi mon préféré, mais je te conseille vivement de regarder le premier (Les Rebelles du Dieu Néon) qui est un peu plus relâché (un peu seulement, hein ! ).
Zecreep
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Message par Zecreep »

Finalement avec Goodbye Dragon Inn, TML retrouve l'inspiration qu'il avait perdu il y a (trop) longtemps. Fini les métaphores connes et éculés (le trou de The Hole par exemple :wink: ), le cinéma fantôme est là pour stigmatiser la fin d'une époque. Nostalgie, regards tendres sur des paumés sans avenirs, le cinéaste prend son temps pour aller à l'essentiel. Ici chaque silence est justifié. La lenteur est signifiante. Le monde change et tout le monde n'en profitera pas, comme la l'employée boiteuse. Quel est son avenir à l'époque glorieuse de la mondialisation? Une oeuvre morbide sur un microcosme agonisant.

XXX
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