Effectivement, ce premier "Guerriers du Bronx" est du Bis qui fait plaisir. Certes, le scénario photocopie des modèles américains sans vergogne. Certes, malgré cela, il réussit à donner l'impression d'avoir été improvisé par des enfants de dix ans dans une cour de récré. Oui, il y a du remplissage et on sent que Castellari délaie pour remplir ses 90 minutes (le personnel de Christopher Connelly ne sert à rien...). En effet, les dialogues sont souvent d'une bêtise et d'une vulgarité à toute épreuve.
Mais "Les guerriers du Bronx" reste quand même du bis rigolo et sympa. D'abord parce que le tournage avec les nombreux extérieurs à New York lui donne un côté presque riche, une relative authenticité. Castellari utilise habilement le format scope pour donner de l'envergure à ses images et ses décors naturels. Il est difficile de résister à un film réunissant une belle galerie de têtes de bis comme ça : Vic Morrow, Christopher Connelly, Fred Williamson et George Eastman (avec un duel à mort entre les deux derniers, canne-épée contre crosse de hockey !). Le final avec les lance-flammes claque quand même pas mal, on sent qu'il y a encore des moyens dans le bis italien de l'époque, et Castellari emballe tout ça avec astuce.
Bref, pas une seule bonne idée originale à l'horizon, mais du bis rigolo et sympa. Je le range un chouilla en dessous de "2019, après la chute de New York" (préfèrerais-je le saxophone à la batterie ?) ou "Les exterminateurs de l'an 3000", car "Les guerriers du Bronx" est quand même un peu trop risible pour son bien, mais quand même à classer dans le bis sympa de son temps !
Vu sur le bluray Blue Underground dézonné et avec STF, copie 2.35 HD sans aucun problème, bande son mono dts un peu étouffée, mais quand même très bien pour le film dont elle provient ; on aurait aimé avoir aussi la version italienne, mais soyons honnête, la postsynchro anglaise est soignée et tous les acteurs parlaient manifestement anglais sur le tournage. Les sous-titres français sont un plus, même s'ils sont parfois un peu à côté de la plaque ("Beat it"/"Casse toi" deviens "Bats le" ! par exemple)...