
"De 1943 à 1950, en Italie. L'extraordinaire aventure sanglante de Salvatore Giuliano. Hors-la-loi par accident, il se réfugie dans les montagnes avec ses hommes. Sa tête est mise à prix mais il n'a qu'un seul idéal : faire de la Sicile un Etat libre. Il tuera pour cela deux cents personnes, enlèvera plusieurs gros propriétaires terriens et leur extorquera quelque deux millions de dollars qu'il reversera aux victimes de l'administration fasciste. Il sera finalement abattu un matin de juillet 1950. "
Que voilà un film oublié par la plupart.
Relatif echec à sa sortie, ce film de Michael Cimino ( voyage au bout de l'enfer) avec un Christophe Lambert encore en odeur de sainteté à l'époque est loin d'être la purge que l'on peut entendre de ci de là.
Adapté d'un roman de Mario Puzo ( l'auteur du parrain), on sent bien la volonté de cimino de nous peindre une grande fresque historique, tragique et épique dans la veine des oeuvres de Coppolla et il faut bien avouer que l'on en est quand même loin...
A qui la faute ? Principalement à des ruptures de ton très maladroites qui interviennent régulièrement dans le film et mettent à mal les efforts précédents pour densifier l'histoire ( je pense par exemple à la scène de seduction de la bourgeoise américaine par Giuliano, à la limite du vaudeville). La faute également à un scénario plutot confus ( on a du mal à comprendre l'ascension de giuliano, tout semble trop rapide, sans qu'on discerne bien les tenants et aboutissants) et qui peine à mettre en valeur certains évènements plus marquants du récit par rapport à d'autres. La faute enfin à un choix de casting plutot discutable, à savoir Christophe Lambert.
Si ce dernier est en effet plutôt bon dans l'ensemble, nous gratifiant de temps à autre de superbes regards plein de sens, il est juste impossible de croire une seule seconde qu'il soit un sicilien pur souche : yeux bleus, tête carré et teint pale, il contraste clairement avec les autres protagonistes plus typés de l'histoire, et celà rend immédiatement le film brinquebalant. Lambert lui même semble parfois perdu par ce rôle et ne sait pas trop dans quelle direction l'emmener, apparaissant ainsi complètement transparent dans certaines scènes, semblant se laisser trainer par celles-ci plutôt que d'être leur moteur.
Le naufrage est évité grâce au reste du casting qui rattrape le coup, avec des seconds rôles fortement incarnés ( terence stamp, etc...) et à certaines scènes qui atteignent brillamment leur but.
Bref pas une réussite majeure mais un film tout de même agréable, voir attachant par certains aspects.