34 ans après, un classique de plus à l'actif de Blake Edwards. Une comédie musicale originale, jouant sur l'identité et la quête de l'autre. Edwards renoue avec la tradition de la "screwball comedy" par instants, y ajoutant ses touches de slaptsick (de manière très légère). Intelligence de la mise en scène qui sait se mettre à distance de certains gags pour mieux en deviser l'impact (le restaurant avec le cafard, excellentissime!), dépoussière le vaudeville à la française, met un coup de pieds dans le conventionnel ricain. C'est réjouissant, drôle, fin et d'une énergie incroyable!
Les morceaux musicaux sont réglés au millimètre (voir les danseurs du final de Le Jazz Hot!), Julie andrews (qui avait 47 ans!) porte le film avec sa voix toujours aussi incroyable, mais avec un abattage hors pair. Lesley Ann Warren montre un brio comique qu'on ne soupçonnait pas (là aussi voir ses regards dans Le Jazz Hot qu valent tous les dialogues du monde. C'est là aussi où on remarque le talent d'un metteur en scène : une direction d'acteurs impeccable, qui font tout passer par les jeux de regards et les déplacements du corps dans le cadre. Voir aussi en ce sens la scène avec Alex Karras où il se retrouve coincé sous la neige.
Bref, un chef d'œuvre, ni plus, ni moins. Avec le recul, je me demande quand même comment il a pu persuader la MGM de le suivre sur ce terrain très risqué d'une comédie musicale (pas du tout à la Mode en 1982° bourré de gays à tous les étages et surtout brisant les stéréotypes dans lesquels Hollywood semblait bien se complaire. Et qui plus est, un succès planétaire, ayant engendré une comédie musicale à succès sur Broadway et nombre de reprises. (à la base, le film est inspiré d'un version de 1933, refaite à plusieurs reprises!)
A noter que le rôle de Toddy était au départ pour Peter Sellers et que le film devait se tourner 4 ans plus tôt, décalé suite à la mort de l'acteur. Preston reprit le rôle (il y est HALLUCINANT!) et voir son final, qu'il fit en une seule prise, d'où ce sentiment assez naturel de pris sur le vif qui fonctionne parfaitement!
Revu sur le Laserdisc MGM NTSC sorti en 1997. 2H14, Panavision 2.35:1. Le LD tient encore bien la rue, unique fatalement sur un écran Plasma, ça pique

https://www.youtube.com/watch?v=BdJPAptAa5I
et le F.A :
https://www.youtube.com/watch?v=APuLUq1k4Rs