Un navire en perdition est accoste par la police new-yorkaise. En son bord une cargaison d'organismes etranges qui decimera les intrus. L'unique survivant devient l'allie de circonstance d'une femme-officier de l'armee se mettent en quete de reponses. Les premieres reponses se trouveront peut-etre du cote d'un astronaute qui a fait une bien etrange "rencontre" lors de sa mission sur Mars...
“Il faut battre le fer quand il est chaud”. L’adage bien connu pourrait aussi etre la devise de nos amis transalpins lorsqu’il s’agit de chercher l’”inspiration” pour mettre en boite quelques petits frissons de categorie “bis”.
Contamination se situe dans le dernier tournant et avant que l’industrie cinematographique italienne ne se voit donne l’estocade finale par une television de plus en plus “decomplexee”.
Pendant cette periode, l’industrie multipliera non plus les “appels du pieds”, mais plutot les “coups de barre a mine dans les guiboles” du cinema US, et ce, a coup de slasher ritals (La Casa sperduta nel Parco (1980) ), d’Alien Ersatzs (Alien 2: Sulla Terra) (1980) ), de Mad-Maxeries (Gli Sterminatori dell’ Anno 3000 (1983), de post-nukes en tous genres (2019 Dopo la Caduta di New York (1983) ) ou d’autres chaos urbains cinematographiques (1990: Guerrieri del Bronx (1982), Fuga dal Bronx (1983).
Dans le genre sous-Alien, Contamination est moins “frontal” (c-a-d le viol de copyright) qu’un Alien sulla Terra ou une floppee d’Ersatz US, britanniques ou Hong-Kongeais, le tout, en etant tres frontal visuellement et en fesant une serieuse fixation sur les explosions ventrales de certains protagonistes.
Si l’argument est pour le moins “frappant”, et assurera au film sa sortie sur les ecrans des “grindhouse theaters” US (et vaudra au film d’etre inscrite sur l’infamante liste des “video nasties” en Grande-Bretagne), le reste du film est malheureusement beaucoup plus anodin.
A vrai dire, Luigi Cozzi, le realisateur-scenariste (L’Assasino a costretto ad uccidere ancora (1975), Le Avventure dell’ incredibile Ercole (1985), Nosferatu a Venezia (1988) ), ancre son recit plus dans une atmosphere Euro-spy matine de science-fiction, le tout avec les traditionnels plans filmes ou des recits / parts de recits se deroulant aux USA (une figure de style italienne ces jours-la; voir par exemple Zombi 2 (1979) ). L’horreur (assez efficace au passage), semble surtout etre la pour rassurer les investisseurs, et les Aliens—enfin, surtout leurs oeufs—pour l’amateur qui connait le film de Ridley Scott (ainsi que pour le producteur, qui cherche a attirer ce dernier).
Le film, apres un debut assez glauque, s’oriente ensuite vers une idée de “conspiration” (supposee “mondiale”) orchestree par (re-supposition) des extra-terrestres. Le design general du film quant a lui, lorgne plus du cote de la SF des annees 50s, et ce, tant du cote “design technique” que des Aliens-memes.
En fait, si les producteur visaient a sous-exploiter Alien, un gros success de 1979, Cozzi, grand amateur de science-fiction, leur a tout simplement refile sa version mise a jour (selon leurs desiradas) de Invasion of the Body Snatchers, un gros success de 1956(!!). Il n’aura eu qu’a remplacer les cosses (pods) par des oeufs (eggs) et le tour etait joue!
Qu’en est-il du film lui-meme?
La realisation est donc assez anodine; d’abord trouvant ses marques dans un debut assez crapoteux(!), mais une fois quitte le port de New York, elle tend a se diluer. Certains decors sont ainsi extraordinairement simples (“cheaps”)--trop simples (trop "cheaps") et franchement plus credibles pour deux sous devant des parterres de spectateurs en 1980.
La cinematographie des scenes en Amerique du Sud est tres plan-plan, et ce n’est que dans les scenes martiennes et face a la creature que l’interet de Cozzi se reveille. En Cozzi semble donc plus someiller un realisateur d’effets speciaux qu’un realisateur au premier sens du terme.
Cote acteurs, les performances sont malheureusement plutot mollassonnes, impressions rehaussee par le doublage anglais. Celui a s’en sortir le mieux restera Ian McCulloch (Zombie 2 (1979), Zombi Holocaust (1980), a l’epoque en pleine periode “italienne”. Louise Marleau (Belle et Sebastien (1968)

, Joseph Balsamo (1973) et Marino Mase (…A tutte le auto della polizia (1976), Uomini si nasce poliziotti si muore (1976), Il Camorrista (1986) ) n’ont par contre aucune existence, et devant de surcroit se depetrer de quelques scenes pseudo-comiques en rupture avec le film, ainsi qu’avec quelques dialogues franchement a cote de la plaque…
Contamination est un film indubitablement “bis”, qui loin de sa reputation (video nasty, etc) et plus a voir comme un hommage a des genres déjà disparus a l’epoque (Euro-spy, SF des annees 50s), hommage qui finira par devenir le chant du cygne du cinema italien lui-meme.
A voir par amour du "genre", et en se disant “Keep watching the Skies”, en somme.
Contamination: 3.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.