Ce peplum opera a des faiblesses, c'est certain. des acteurs inégaux (surtout Gerard Butler en gros gueulard, comme d'habitude), des dialogues faibles, des effets spéciaux inégaux. Nous sommes tout le temps plongés dans un monde de trucages, sans profondeur, ou tout est faux, retouché : certes, mais ne pouvions-nous pas en dire autant des films de Méliès ou de Karel Zeman ?
Nous échappons au énième conte initiatique postCampbell (je craignais une resucée égyptienne du "Choc des titans"), mais le récit est plus original, avec de nombreuses trahisons de la mythologie égyptienne. Mais aussi des idées exploités cinématographiquement avec ambition, comme la pesée des âmes, le voyage de Ra sous Terre, le char solaire de Ra, sur lequel on est presque chez du Gilliam ou du Monty Python. Car "Gods of Egypt" a aussi pour particularité de ne pas se prendre au sérieux, le tandem entre Horus et le petit voleur rappelle un peu la relation entre le héros du "Voleur de Bagdad" des années 40 et le voleur joué par Sabu. Un cinéma à la fois, rétro, créatif, numérique, inédit, presque ésotérique dans son approche de la mythologie, mais aussi super généreux et délirant. C'est un film avec des défauts, c'est inégal, sans doute trop long, mais bon, il y a clairement un réalisateur à la barre, avec plein d'idées folles, qui passent ou qui cassent. Tout est fait dans un esprit bon enfant et un peu rétro souligné par la bande son orientaliste de Marco Beltrami.
Bref, un peu comme "47 Ronins", un film imparfait, mais aussi injustement broyé par la machine à fabriquer des moutons qu'est l'internet d'aujourd'hui. Dommage...

