Q&A (Contre-enquête, Sidney Lumet, 1990)

[Humungus]

Attention polar de trés haute volée !
On connait les obsessions de Lumet pour les rouages politicos-policiers avec affaires de corruption et tutti quanti. Contre-enquête ne déroge pas à la règle et s'impose comme l'un des meilleurs polars des années 90, un métrage qui fleure bon le bitume new-yorkais et dont l'influence plâne sur toutes les séries policières américaines qui ont déferlé durant les 90's (de NYPD blue à The Shield) mais aussi du revival polar urbain amorcé par Narc ou Dark Blue. C'est implacable et efficace à l'image de la mise en scène de Lumet qui adapte ici une nouvelle d'Edwin Torres (connu aussi pour avoir été adapté par De Palma pour Carlito's Way). L'interprétation est absolument irréprochable avec un Nick Nolte énorme dans le rôle de sa carrière et dans la peau d'un des flics les plus pourris de l'histoire du cinoche ! Timothy Hutton parfait un magistrat naïf mais déterminé et Armando Assante, une gueule indéniable de caïd portoricain.
Quotidien policier, perte des idéaux, corruption politique, bref tous les ingrédients propre à Lumet sont dans Contre-enquête, un film trés similaire à un autre de ses chefs d'oeuvre : Serpico.
Un métrage incontournable qui se résume bien par la phrase suivante : Tous pourris !


La jaquette du dvd US moins de 7 euros sur dvdsoon


L'affiche cinéma française.

A noter que le rôle de Nick Nolte est un vrai pré-Henry Oak/Ray Liotta dans Narc...

[cinetudes]

Humungus je suis avec toi !!!

Voila un polar couillu et sans concessions (si ce n'est un histoire d'amour un poil faiblarde mais qui passe) qui rend à merveille l'apreté du métier.

Nick Nolte est hallucinant dans le rôle du pourri de chez pourri, personnage qui rappelle d'ailleurs beaucoup l'univers de James Ellroy époque en moins.

Sidney Lumet n'a rien perdu de son métier et nous offre une film intense, puissant et haletant. Sa reflexion sur la justice et la corruption généralisée (qui à dit loiguque et presque obligatoire) des service de police est juste et plutôt fine.

Un polar comme j'aimerai en voir plus souvent !!

Stefan

[Humungus]

Yeah au moins un !
Ah merci cinetudes, enfin un homme de goût !

[cinetudes]

Merci Humungus !!

Je ne comprends vraiment pas l'insuccés de ce film qui vaut pourtant beaucoup mieux que bien des polars moisis que nous servent les américains depuis des années.

Des acteurs au top, une mise en scène solide et adaptée au sujet, un réalisateur qui n'a pas peur de dénoncer, un scénario vraiment bien foutu (hormis une ou deux faiblesses), des personnages forts et interessants, quest ce qu'il vous faut pour être heureux les gars ?

Stefan

[Humungus]

Exactement !
Pour moi Q&A est directement dans la liste des meilleurs polars de ces dernières années, les années 90 étant le début d'une déchéance heuresement compensé par la TV et son fleurilège de séries policières au nouveau ton (que l'on aime ou pas soit), car sinon des polars de qualité que ce soit en France, Italie ou aux US durant les 90's c'est dur d'en trouver quand même, à la rigueur faudrait mater du côté de HK quoique nombre de ses polars cultes soient aussi datés des années 80...

[rusty james]

Un grand film sombre ou plane les ombres du passé. Un jeune bleu tente de se faire un prénom dans la police. Son père décédé a oeuvrer de longues années au côté de l'imposant lieutenant Brennan auprès duquel il a fait ses preuves mais des suspiçions de corruption ont pesent lourdement sur lui...

Un jeune homme qui se débat entre son passé : l'amour (interprété par la fille de Lumet...) de sa vie qui l'a quitté pour un malfrat et dont il ne s'est toujours remis d'avoir été largué et qui essait en même d'en comprendre les raisons ; les rouages de la police, sa corruption, ses problèmes de racisme. Cette prospection va l'amener à se découvrir lui-même (c'est pas très original mais c'est très bien fait) et à changer radicalement de comportement. (SPOILER* Il n'est plus l'idéaliste qui veut changer le monde mais un adulte désilusionné qui s'exile sur une île, ne cherchant plus à changer le monde... *FIN DU SPOILER)
Un maccho viril qui se débat avec la non acceptation de son homosexualité (thème qui interesse Lumet après le moyen Un après-midi de chien ou c'est la non acceptation par les autres qui est mise en lumière...).
Ce que j'aime beaucoup chez Lumet çà façon de traiter les thèmes. Le fond à toujours beaucoup d'importance chez lui (mais il n'empiete pas sur l'histoire) et il le fait toujours de manière originale, apportant un point de vue nouveau sur des sujets rabachés...

Un grand film du maître à mettre à côté des géantissime : Verdict et 12 hommes en colère...

[Prodigy]

Vu récemment, très très bonne surprise, enfin même si je ne doutais pas vraiment de Lumet. Seul bémol, la chanson du générique, mais sinon, à acheter d'urgence....

[rusty james]

Tu fais chier Prodigy je viens de me rappeller de son air bien kitch style série télé et maintenant que je l'ai dans la tête çà va être dur de s'en débarasser...

[Maxcrom]

vu sur le dvd belge, dont la jaquette est identique à celle du dvd ricain. Voila un bon gros film policier comme on n'en voit plus . Atmosphére déliquissante, plongé abrupte dans une société interlope ou tous semble verrouillé par la corruption.A ce titre la premiére séquence choc, met directement dans le bain.Un univers plutôt codé, dont Lumet en récupére les grands arcs sans jamais tomber dans la caricature. Lumet tisse une toile trés crédible t bien dynamique ou se compromettent mafiosi, flics, juges et personnages d'état . Nick Nolte trouve le rôle de sa carriére, ordure expéditive ( Merli est une crevette à coté, oui ça c'est gratuit ), xénophobe , il campe un SALOP jouissif ( j'ai vu le film en vf, et c'est comment dire plus que fleuri niveau langage ) de premier plan.

Un trés bon polar dur, âpre, une superbe réussite.

[rusty james]

Ce qui est interessant c'est son homosexualité refoulé. Un bon gros macho. qui ne supporte pas d'être attiré par les hommes (c'est incompatible avec son rôle d'Homme), comme çà peut-être souvent le cas...

Sinon effectivement moi ce qui m'épâte c'est la capacité à mélanger les intrigues tout en développant les personnages. C'est en fait beaucoup plus impressionant qu'un LA confidential par exemple, parce qu'on ne se rend finalement pas compte de sa complexité...

L'histoire du personnage principale et de sa liaison toujours pas digéré en filigranne est pour moi le plus gros attout du film. C'est un vrai sujet dans le sujet sans que l'un interfère sur l'autre (c'est peut-être même le vrai sujet du film puisque c'est la dessus que le film se clos).
Nan mais cette fin quoi !! On retrouve les même sentiments que dans un des autres chef d'oeuvre du maître : Verdict...

Bon c'est malin je le rematte ce soir !! si je suis pas mort de chaud d'ici là

[comte vonkrolock]

Redécouvert via le BR éditer par Carlotta et contrairement au test moyen de celui-ci sur DVDClassik j'ai trouvé l'image top ! Déjà on a un piqué qui fait plaisir à voir pour un film des années 90, ont peut pratiquement palpé (non pas les dollars à l'écran) mais la texture des décors. Si les couleurs sont un poil froide peut-être est ce du avant tous à la photo du film. On s'est que Lumet était très client sur ce genre là qu'est le sien (The Deadly Affair, the Offence...) même son très bon Crime de l'Orient Express adopte ces tonalités plus fade certains diront.

En gros j'ai pas trouvé à redire vis à vis de l'image délivrer par le disque HD qui est pourtant issu d'un master certainement daté. Mais dans une très belle copie qui n'oublie pas au passage un léger grain qui donne un cachet réellement cinéma, se qui manque cruellement peut-être au cinéma d'aujourd'hui sur une dalle HD, on semble être passé à autres chose...

Pour en revenir au film je l'avais trouvé moyen à l'époque et aujourd'hui j'en est une vision presque totalement différente. L'intrigue bien que linéaire reprend en effet assez bien tous les thèmes qu'affectionne Lumet (corruption, idéalisme perdue...). On a encore une fois des acteurs bien à l'aise dans les différents rôles qu'ils leurs sont confier. Ont peut dire que Lumet à un style bien à lui pas facilement assimilable qui fait que lorsqu'il réalise Contre-Enquête s'est tous aussi bon que l'Impasse de Brian de Palma, sans tous ces habiles trucs de mise en scène qu'ont peut voir dans le film avec Al Pacino. Un film encore une fois plus encré dans une réalité, et sans que cela soit monté ou habité du syndrome du film documentaire.

Bref un film à découvrir ou à redécouvrir comme se fut mon cas.