Remake d'un film de de J.Lee Thompson datant de 1962, qui mettait en scène Gregory Peck face à Robert Mitchum, ce film constituait une commande pr Scorsese suite au desistement d'un autre realisateur (Spielberg me semble-t-il). Ce fut aussi pdt longtemps son plus gros succès au box office américain, avec 79 millions de $ de recettes (depuis depassé par les 102 M$ de "The Aviator" mais dont le budget faisait 3-4 fois celui de "Cape Fear").
J'ai découvert ce film il y a pas mal d'années, lors de sa sortie video, je n'avais aucune idée de qui pouvait être Scorsese, c'est même sans doute le 1er film que j'ai vu de lui (après "La couleur de l'argent" peut-être), et j'avais bien pris mon pied devant ce thriller familial bien enlevé.
Je l'avais revu entretemps, l'appreciant à chaque vision (personellement je le prefère largement à l'original même) mais je dois dire que ce fut un vrai bonheur de le redecouvrir ce soir en salles !

Tout commence pour le mieux par un sublime générique de Saul Bass, jouant avec des reflets aquatiques, un vrai régal ! La bande son composée pour le film original par Bernard Hermann est conservée, retravaillée pour l'occasion par Elmer Bernstein, et elle est juste sublime !
L'histoire pour ceux qui ne la connaissent pas :
Max Cady, condamné à quatorze années de prison pour viol et voie de fait sur une mineure, est à nouveau libre. Avec détermination et rigueur, il entreprend de se venger de l'avocat Sam Bowden, qu'il estime responsable de son incarcération.
Tout cela en rebutera sans doute certains, car il est vrai qu'il entre de plein pied dans le schema classique "Une famille tranquille, un element vient perturber leur vie joyeuse, tatatin..." mais ici c'est plus complexe, car la famille tranquille et innocente n'est qu'une facade, qui craquelle sous le vernis, le mari est infidèle, la fille n'en fait qu'à sa tête, et la femme bon elle ça va, mais on s'en fout.
De Niro arrive donc et nous fait un one man show d'anthologie. Déjà, physiquement, il en impose !


Classique dans le fond donc, avec des liens religieux à la pelle, DeNiro etant considéré par Nolte comme "un de ces bouseux élevés à la Bible", de nombreuses notions de morale interviennent, à vous de voir, pour ça c'est du Scorsese pur jus, chacun en pensera ce qu'il veut.
La forme elle, est déjà beaucoup plus experimentale, et c'est une des raisons qui a fait que j'ai vraiment pris plaisir à revoir ce film sur grand ecran ! Déjà le ciel, il faut voir les teintes de folies qu'on y trouve. A chaque fois que la maison des Bowden est filmée, il a une couleur différente, ça va du violet au vert, ça donne un petit côté surréaliste à certaines séquences qui n'est pas pr me deplaire. Ensuite l'utilisation de filtres inversant les couleurs, à la manière d'un négatif de pellicule, lors de visions, ou d'hallucinations des persos par exemple, ou d'un plan final de tte beauté, soulignant bien la dualité bien / mal finalement présente en chacun des personnages et pas juste chez Max Cady.
Voilà, à coté de ça on a un thriller rondement mené, avec son lot de rebondissements, aucune baisse de tension, des sous entendus sexuels à tout va, un final de fou sur un bateau (qui parait-il fut une vraie galère à tourner), des moments de pure violence qui surgissent sans crier gare, Mitchum et Peck en cameos savoureux, de nombreux questionnements qu nous traversent l'esprit, bref de l'entertainment haut de gamme, qui mérite bien mieux que la reputation tout juste "moyenne" qu'il se traine !
A reévaluer selon moi


PS : Si qqu'un sait où je peux trouver les photos d'exploitation du film, je le bénis !

