Les Nerfs à Vif - Martin Scorsese - 1991

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DPG
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Les Nerfs à Vif - Martin Scorsese - 1991

Message par DPG »

Profitant de la retro Scorsese au Centre Pompidou, je me suis refais ce soir ce "Cape Fear" souvent montré du doigt comme un des petits canards boiteux ds la filmo de tonton Marty.

Remake d'un film de de J.Lee Thompson datant de 1962, qui mettait en scène Gregory Peck face à Robert Mitchum, ce film constituait une commande pr Scorsese suite au desistement d'un autre realisateur (Spielberg me semble-t-il). Ce fut aussi pdt longtemps son plus gros succès au box office américain, avec 79 millions de $ de recettes (depuis depassé par les 102 M$ de "The Aviator" mais dont le budget faisait 3-4 fois celui de "Cape Fear").

J'ai découvert ce film il y a pas mal d'années, lors de sa sortie video, je n'avais aucune idée de qui pouvait être Scorsese, c'est même sans doute le 1er film que j'ai vu de lui (après "La couleur de l'argent" peut-être), et j'avais bien pris mon pied devant ce thriller familial bien enlevé.

Je l'avais revu entretemps, l'appreciant à chaque vision (personellement je le prefère largement à l'original même) mais je dois dire que ce fut un vrai bonheur de le redecouvrir ce soir en salles ! :P

Tout commence pour le mieux par un sublime générique de Saul Bass, jouant avec des reflets aquatiques, un vrai régal ! La bande son composée pour le film original par Bernard Hermann est conservée, retravaillée pour l'occasion par Elmer Bernstein, et elle est juste sublime !

L'histoire pour ceux qui ne la connaissent pas :

Max Cady, condamné à quatorze années de prison pour viol et voie de fait sur une mineure, est à nouveau libre. Avec détermination et rigueur, il entreprend de se venger de l'avocat Sam Bowden, qu'il estime responsable de son incarcération.

Tout cela en rebutera sans doute certains, car il est vrai qu'il entre de plein pied dans le schema classique "Une famille tranquille, un element vient perturber leur vie joyeuse, tatatin..." mais ici c'est plus complexe, car la famille tranquille et innocente n'est qu'une facade, qui craquelle sous le vernis, le mari est infidèle, la fille n'en fait qu'à sa tête, et la femme bon elle ça va, mais on s'en fout.
De Niro arrive donc et nous fait un one man show d'anthologie. Déjà, physiquement, il en impose ! :shock: Musculature impressionante, nombreux tatouages (dont une balance "Truth / Justice" ds le dos assez hallucinante ! 8) ) il est tout à fait crédible en taulard. Ajoutez à cela une collection de chemises à coté desquelles celles de Tony Montana font enterrement, et vous aurez une des compositions les plus savoureuses du grand Bob, même si le final est un poil too much !
Classique dans le fond donc, avec des liens religieux à la pelle, DeNiro etant considéré par Nolte comme "un de ces bouseux élevés à la Bible", de nombreuses notions de morale interviennent, à vous de voir, pour ça c'est du Scorsese pur jus, chacun en pensera ce qu'il veut.
La forme elle, est déjà beaucoup plus experimentale, et c'est une des raisons qui a fait que j'ai vraiment pris plaisir à revoir ce film sur grand ecran ! Déjà le ciel, il faut voir les teintes de folies qu'on y trouve. A chaque fois que la maison des Bowden est filmée, il a une couleur différente, ça va du violet au vert, ça donne un petit côté surréaliste à certaines séquences qui n'est pas pr me deplaire. Ensuite l'utilisation de filtres inversant les couleurs, à la manière d'un négatif de pellicule, lors de visions, ou d'hallucinations des persos par exemple, ou d'un plan final de tte beauté, soulignant bien la dualité bien / mal finalement présente en chacun des personnages et pas juste chez Max Cady.

Voilà, à coté de ça on a un thriller rondement mené, avec son lot de rebondissements, aucune baisse de tension, des sous entendus sexuels à tout va, un final de fou sur un bateau (qui parait-il fut une vraie galère à tourner), des moments de pure violence qui surgissent sans crier gare, Mitchum et Peck en cameos savoureux, de nombreux questionnements qu nous traversent l'esprit, bref de l'entertainment haut de gamme, qui mérite bien mieux que la reputation tout juste "moyenne" qu'il se traine !

A reévaluer selon moi :wink:

Image



PS : Si qqu'un sait où je peux trouver les photos d'exploitation du film, je le bénis ! :D :wink:
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Haribo
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Message par Haribo »

Tu as raison.
A la base Spielberg devait réaliser ce film, et Scorsese devait s'occuper de "Schindler's List". Echange de bons procédés.

Je n'apprécie pas le film original dont il est le remake. J'ai pas une passion pour le film de Scorsese, mais il y a quand même de belles choses dedans, dont l'interprétation de Jessica Lange, comme souvent : intense.

Je déteste la photographie du film, qui m'a toujours paru dénoter un maniérisme de mauvais goût. J'aime beaucoup en revanche le climat d'hystérie final et la violence que sait dégager le film. Cela dit, là ou ca coince c'est que CAPE FEAR reste un script de série B, qui ne se hisse jamais au niveau que Scorsese a voulu viser je crois. L'épaisseur psychologique qu'il a voulu dévellopper sur la longueur m'a paru très laborieuse.

Anecdote, à l'origine il avait été interdit aux moins de 16 ans en France, ramené juste avant la sortie à 12.
Manolito
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Message par Manolito »

Je n'aime pas spécialement l'original... et ce remake ne m'emballe plus que ça. Personnellement, j'ai eu du mal avec De Niro qui, sans surprise, en fait beaucoup. A tel point que plus rien ne devient crédible, et particulièrement la fin. Sympa quand même, mais bon...
Buralo66
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Message par Buralo66 »

Le film vaut le coup rien que pour la scène d'anthologie entre De Niro et Juliette Lewis dans le théatre.

Et pis de toute façon je l'adore ce film, des films de commande comme ça Scorsese peut en faire autant qu'il veut (plutôt que du Gangs of New York ou du Aviator ...)
celia0
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Message par celia0 »

Buralo66 a écrit :Et pis de toute façon je l'adore ce film, des films de commande comme ça Scorsese peut en faire autant qu'il veut (plutôt que du Gangs of New York ou du Aviator ...)
ou du "à tombeau ouvert". :twisted:
Le film m'avais déçu à l'époque car j'avais découvert il y a peu les affranchis. La deuxième vision a été plus heureuse. Un beau cinémascope, la musique en effet sublime et toujours des jolis cadrages et mouvements de caméra dont tonton marty a le secret. Et j'adore la présentation de robert en prison avec ses bouquins et le portrait de Stalline et surtout quant il avance vers la caméra jusqu'à engloutir tout l'écran :D
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
bluesoul
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Re: Les Nerfs à Vif - Martin Scorsese - 1991

Message par bluesoul »

Vu, enfin (je crois) re-vu (apres un visionnage TV pendant les annees 90s??) grace a la NHK bouquet BS.

En fait, je n'avais aucun souvenir du film et l'ai donc redecouvert. Et puree :shock: :shock: :shock:

Le film m'a beaucoup rappelle The Last Boyscout (1991) dans le meme genre tape-a-l'oeil-et-clinquant. (Tiens, apres verification, tous 2 sont sortis la meme annee '91. Hasard?).

De Niro en roue libre totale, Scorsese en mode "mercenaire" pour un remake, alors que sur le papier le casting tenait le choc, franchement, le resultat n'est pas glorieux.

Dans mes souvenirs (assez flous, je l'avoue) du film original, on avait une chouette tension traversee d'explosions de violence; ici on a une tension plutot pepere (De Niro qui en fait des caisses) traverses par--quand meme--des explosions de n'importe-quoi.

La sequence avec la bonne. Nan, mais nan. Quand meme pas! SI! :shock:
Spoiler : :
De Niro se la joue Mme Norman Bates Mere :shock: §£ ou quand le ridicule ne tue pas...ou si peu... :roll:
ensuite enchaine par un De Niro auto-stoppeur
Spoiler : :
sous la bagnole de Nolte :shock: §£
. Franchement, Jason Vorhees n'aurait pas fait mieux.

Emballons le tout avec un gros delire en mode logorrhee pseudo-religioso-je-sais-pas-trop (pour cause d'accent sudiste a hurler §£ ) et hop, c'est pese.

A dire vrai, le terme "nanar" me reste sur le bout de la langue. M'enfin, ca me donne envie de revoir le film de '62.

Cape Fear: 2.75 / 5 (trop long, trop n'imp', Marty et Bobby sont morts ce soir...Tristesse... :cry: )
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
bluesoul
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Re: Les Nerfs à Vif - Martin Scorsese - 1991

Message par bluesoul »

Je rajoute et m'auto-corrige: j'ai confondu The Fan (1996) avec deja un De Niro en roue libre et que j'ai vu a la teloche dans les annees 90s--et accessoirement ai egalement deteste--avec CF. Au passage, ca me donne envie de revoir TF pour confirmer lequel des 2 est le pire... :roll:

En y reflechissant, un truc qui me beaucoup chiffonne avec CF est notamment son montage.

Ainsi, les premieres 15 minutes sont une sorte d'ensemble de "vignettes", sans doute censees montrer De Niro se rapprocher de la famille de Nolte mais qui, a cause d'une absence de liens, paraissent au final decousues comme si on avait ampute ces derniers. Comme le film fait au final 130 minutes, de la a dire qu'on a "reserre" le montage, il n'y a qu'un pas.(Notez que j'ai vu le film en integrale, cad sans coupures pour la pub ou autre rabotage...)

Un autre truc vraiment bizarre est
Spoiler : :
la mort du chien
et comment celle-ci est traitee dans le film.

Je mets en spoilers:
Spoiler : :
Nolte recoit un coup de fil de sa femme, le chien est mort (apparemment empoisonne). Soit.

S'en suit des scenes entre Nolte et Mitchum (le flic) pour deviser si oui ou non De Niro a tue l'animal et surtout COMMENT. OK.

Nolte specule "comme ci" pour s'auto-corriger "non, c'est pas possible" au final sans rien expliquer au public, public qui au final n'a RIEN vu, vu que tout s'est passe hors-scenes (meme pas hors-champ, non! Le public n'a RIEN a se mettre sous la dent, ce qui au passage est egalement bizarre, vu qu'on aura quand meme droit a De Niro qui viole une copine a Nolte et lui bouffe un morceau de joue :shock: :lol: en en-cas. :roll: ) Bizarre, mais bon: admettons.

On en ressort ave l'impression que (1) quelque chose a...ete coupe(?) ou manque et/ou (2) que ca va jouer un role plus tard dans le film (genre: De Niro va se faire ecrouer pour la mort du clebard ou quelque chose du genre. Pourquoi pas?

L'affaire rebondit 10 minutes plus tard avec De Niro qui rend le colier du chien a l'epouse de Nolte. Ca chauffe.

Elle rebondit (encore) ave Juliette Lewis qui remet le couvert lors de son dialogue avec De Niro dans l'amphitheatre et semble trouver sa "conclusion" avec Nolte qui a un cauchemard ou il "voit" De Niro dans sa chambre (avec un effet video tres 80s et a ch.er au passage), se reveille et annonce a sa femme "je sais comment il a tue le chien!". Et puis...Plus rien. )8

Au final, on nous a balade pendant presque 20 minutes avec cette histoire de chien qui finit en eau de boudin...!? )8 §£

Le plus rigolo est qu'en y reflechissant (bibi a vu le film pas plus tard qu'hier en plus), a part cette histoire de meurtre de chien, je ne me rappelle meme pas avoir vu de chien dans tout le film(!) )8 Bref, j'y ai pas fait attention a la base et au final ai l'impression qu'on a attire toute mon attention sur quelque chose qui ne servira a RIEN dans le film... )8 §£ WTF?!

Au passage, je crois me rappeller que la mort du chien de la famille joue un role dans le film de '62 (vu le film il y a une vingtaine d'annees) que c'etait mieux exploite... :? Bref...
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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