Le film de Roth, non, le film de Winner, oui. (ca fait un bail au passage

)
Je ne dis pas que les idees de Roth que tu mentionnes ne sont pas "bonnes" (desole si j'etais pas clair

), je dis juste qu'elles etaient deja dans le film de Winner a divers stades et traitee de facon differentes (ou en fait laissee en jachere apres mention

!).
Le final de DW
n'est pas un element de "portraitisation" de Kersey, c'est Gardenia et la police qui ont compris que le justicier est un phenomene "mediatique", phenomene qu'ils decident d'utiliser de facon tres adroite, mais pas tres "morale".
C'est aussi une facon de cloturer le film de facon logique et tres-a-droitiste, ce qui va avec le propos du film et fait sa force, tout en, franchement, creant un malaise...A mon humble avis, le final est un element-cle du film. Il y a un drame declencheur, une descente aux enfers, mais pas de redomption, juste un cycle de violence--encouragee par la societe, car vendu au public par les medias ou les authorites!
S'il y a portraitisation (elle est tres indirecte dans le film, vu que ca passe surtout par les dialogues ou des manchettes de journaux a l'ecran si je me rappelle), c'est le portrait de la societe, des medias, pas de Kersey, qui soudainement a la fin du metrage devient une sorte de MacGuffin ou de rouage pris au milieu de tout ce cirque.
Bref, je suppose que Roth met ca en images de facon differente (et plus "flagrante"

), mais la mediatisation est deja--in extremis--abordee dans le final du film de Winner. Le traitement des 2 films repond sans doute plus a des "codes" de realisation et aux techniques de propagation des informations disponibles (i.e. Smartphone, SNS, etc), vu que 40+ ans se sont ecoules entre les 2 moutures...
En aparte, dans The Brave One, le meme final...mais base sur, euh, je sais pas, des raisons "sentimentales" (???), tombe completement a l'eau. Je crois avoir vu une version rabotee, donc peut-etre une (sous-)intrigue est passe a la trappe, je sais pas, mais on ne comprend pas pourquoi
dans la mouture que j'ai vu. Le film de Jordan au final ne dit rien, et la fin en elle-meme ne tient pas la route...Ratage total.
On peut reprocher par contre que chez Winner le passe de guerre de Coree de Bronson est, effectivement, expedie en 2 mouvement de cuillere a pot, preferant plus se concentrer sur son cote "liberal" (cad "democrate mou", un pleonasme, je sais

) et white-collar (i.e. salarie), peut-etre pour accentuer le cote "monsieur-tout-le-monde" aupres du public (encore un aspect rate dans le vigilante-flick de Jordan avec sa radio DJ maquee avec un chirurgien-minorite-ethnique).
En fait, d'apres Wiki, dans le film de Winner
Paul reveals that he was a conscientious objector during the Korean War when he served as a combat medic.
Ceci suggere un element "moral" a developper chez Kersey, mais oui, ca passe completement a la trappe chez Winner pour developper un element plutot "socio-politique" (i.e. salarie-blanc-classe-moyenne-(on suppose) democrate

, etc), donc. Roth, par contre, semble avoir decide de rebondir sur cette ligne de dialogue. Bien vu

!
En y reflechissant et au final, chez Winner, la "moralite" de Kersey repose peut-etre sur son "status social" (i.e. il se permet d'etre "moral" parce qu'il peut "se le permettre", il n'a p.ex. pas besoin de voler les gens pour se nourrir

) ou alors peut-etre que la "moralite" de Kersey le mene a un certain "status social" (i.e. la, on frole le cercle vertueux, voire le religieux...)? Ca reste flou (car completement inexplore) dans le film

, mais ca merite reflexion...
On peut aussi reprocher que la critique du cirque mediatique est balancee a l'arrache par Winner dans la derniere ligne droite, le tout apres: viols, meutres, flinguages plutot racoleurs et violents, question de se donner une "conscience", peut-etre

.
A mon sens, et d'apres ton commentaire, Roth a certes developpe 2 bonnes idees (narrative pour l'une et--sans doute--visuelle pour l'autre), et ce, beaucoup plus en longueur (c'est louable, et sur le papier, ce sont des bonnes idees. Respect

), je dis juste qu'elles etaient deja presentes (narrativement) dans le film de Winner a un degre embryonnaire (et au final non-exploitee, car remplacee) pour l'une et un degre-cle pour l'autre (mais traite de facon TRES differente, epoque oblige).
Mais bon, en tant que fan de justice expeditive au cine, je reste curieux quant au traitement du film de 2017

.
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.