
Le talentueux scénariste Guillaume Lemans (Pour Elle) s'est appuyé sur un roman mettant en scène un boxeur pris dans un engrenage le mêlant à un trafic de drogue. Lemans a changé les gants par les motos, et nous voici lancés à toute vitesse sur l'asphalte, propulsés de manière immersive par Yann Gozlan.
Gozlan maîtrise sont histoire et ses personnages, il n'en fait jamais trop, use d'astuces pour déjouer l'absence de budget. Les décors sont savamment choisis, les méchants ont la gueule de l'emploi et explorent leurs personnages sans jamais tomber dans la caricature (comme ce bistrot qui n'a pas changé depuis les années 70, en bordure de cité, tenu par des gueules patibulaires - mais qui font faire les devoirs aux gosses). Le héros est pressé de toute part, le burn out du titre prend alors tout son relief, entre la moto et le stress. C'est filmé avec élégance et un souci évident pour clarifier l'espace. Pour s'en convaincre, observez la séquence de la barricade, le passage du pont et la course à pied qui s'en suit : l'espace est clair, évident, tout en maintenant le point de vue du héros.
Le couple à l'écran est beau : François Civil (regard enfantin et fragile) et Manon Azem (et sa crinière de lion). Tous les acteurs font le job.
Je regrette juste que le Gofast ne soit pas mieux expliqué. On ne comprend pas trop pourquoi il roule à fond tout le temps au risque de se faire repérer par la police (ce qui se passe évidemment). Une petite justification ou un éclaircissement sur la stratégie n'aurait pas été de refus. Ça aurait évité de se poser des questions parasites.
Bref, Yann Gozlan et Guillaume Lemans : deux gars à suivre !
La réception du film semble avoir été dure (la revue de presse sur Allociné ne lui fait pas de cadeau). Et le film est sorti dans une certaine indifférence il me semble. Je n'en avais pas entendu parlé alors.
Le DVD est de qualité, l'encodage est bluffant. En revanche, SD oblige, le générique de fin est quasi illisible. Il existe aussi en Bluray.
