
Laura Mars, une photographe célèbre et controversée, a des visions de meurtres qui la déstabilise. Elle réalise que ces visions sont liées à des crimes qui ont lieu réellement dans son entourage !
Après le succès d'estime de "Assaut", John Carpenter écrit quelques scénarios qu'il parvient à vendre, comme ces "Yeux de Laura Mars", qui finira dans les mains du producteur Jon Peters et de la Columbia, pour en faire une grosse production avec Faye Dunaway - et avec en prime une chanson titre de Barbara Streisand.
Le film s'ouvre par un prologue aux relents de Giallo, avec meurtre en vue subjective, gants de cuir noir, armes blanches brandies, pouvoirs médiumniques, milieu glamour de l'art et de la mode... Plus tard dans le film, le meurtres de deux jeunes filles dans leur appartement semble même annoncer celui des deux lesbiennes de "Ténèbres" quatre ans plus tard ! Ces rapprochements entre "Les yeux de Laura Mars" et le giallo ne sont pas si improbables si on veut bien se rappeler que Carpenter, cinéphile, connaissait le cinéma d'Argento (il a déclaré que la musique d'"Halloween" était inspirée de celle des "Frissons de l'angoisse" par exemple).
Passé ces considérations et ce prologue, "Les yeux de Laura Mars" est tout de même un sacré ratage, la faute à un déroulement absurde, au cours duquel le métrage brasse vaguement des sujets et des idées sans les exploiter : l'art imitant la vie et vice versa, le milieu de la mode, la nature des pouvoirs de Laura (voire même leur réelle utilité dans l'histoire)... Tout est laissé dans le vague et inabouti, même les meurtres sont expédiés sans entrain à la va vite. Enfin, tout cela se conclut sur des révélations d'une parfaite débilité. Kershner fait bien peu d'efforts pour rendre son thriller un brin moderne et intéressant, avec une mise en scène molle et ringarde, à l'image de ce thriller démodé et bâclé.

Vu sur le dvd français Columbia sorti en 2000, avec un transfert 1.85 16/9, plutôt honnête pour l'époque, mais avec quand même pas mal de petites saletés, des couleurs un peu délavées, des halos de edge enhancement de temps en temps. Potable, sans plus. Bande son anglaise mono d'origine n'appelant pas de commentaire. Avec VF et STF.