Un agent secret américain est chargé de retrouver en Espagne un sous marin disparu avec un chargement de missiles

Revu ce matin (en grande partie car mon enregistrement s’est arrêté avant la fin du film) et il n’y a pas à dire, il connaît bien son métier Alberto De Martino. Le film a vraiment de l’allure et n’a pas à rougir d’une éventuelle comparaison avec les Bond de l’époque. Côté dépaysement, on a droit à une belle balade en (et sous) mer, une visite des arènes de Madrid, un petit détour par New-York, un arrêt à Londres puis Paris. L’action est presque non stop, épaulée par un budget confortable que sait optimiser De Martino (pour exemple la séquence entre Vic Malloy et son boss à l’héliport new-yorkais, s’achevant sur Vic qui s’envole à bord d’un gros hélicoptère : ça sert à rien de le voir partir mais ça a de la gueule dans une production comme celle-ci). Le film se veut aussi un peu high tech (et donc savoureusement kitsch aujourd’hui) avec voiture à siège éjectable, mini sous-marins et télésonde des mers.
Du tout bon également côté photographie, en scope, signée Alejandro Ulloa et musique, de Bruno Nicolaï, partition cuivrée qui, là encore, en impose intelligemment, jouant adroitement de l’influence Bondienne imposée, sans rien perdre de son côté latin un peu excessif.
Pour ce qui est de l’intrigue, reconnaissons qu’elle ne nous offre pas grand-chose d’inédit ou même de passionnant à voir mais que ce n’est pas non plus ce qui importe le plus dans un film de ce type. Le héros est évidemment super macho, ce qui donne lieu à quelques répliques rigolotes comme celle où il déclare à une collègue féminine en infiltration dans la maison de couture du vilain de l'histoire que "s'[il n'était] pas aussi musclé, [il aurait] lui-même fait le mannequin". Le seul petit handicap dont souffre cette Mission spéciale Lady Chaplin se trouve finalement du côté de l’absence de vedette masculin véritablement charismatique. Ken Clark est un costaud bien sympathique mais n’arrive pas aux mollets de Sean Connery dans son jeu d'acteur. Côté nana par contre, que du bonheur avec le trio italo espanol Helga Line – Daniela Bianchi – Evelyn Stewart.
De Martino récidivera l'année suivante dans l'espionnage à la 007 avec le tout aussi sympa OK Connery.