En quatrième vitesse (1955) de Robert Aldrich

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Manolito
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En quatrième vitesse (1955) de Robert Aldrich

Message par Manolito »

Titre original : "Kiss me deadly"

Le détective privé Mike Hammer recueille une fugitive sur une route déserte, la nuit. Il apprend que cette jeune femme est recherché par la police. Quelques heures plus tard, elle est tuée et Hammer échappe de justesse à une tentative d'assassinat. Il va enquêter sur l'inconnue et sur ce qui leur est arrivé cette nuit-là...

Après un film de sport et deux westerns, Aldrich s'attaque à son premier Film Noir et signe un titre qui va devenir une référence du genre. Par sa cruauté assez stupéfiante, son nihilisme et son regard sans concession sur son anti-héros aussi sadique que machiste, il propose, comme avec "Vera Cruz" l'année d'avant, un film qui parait en avance de dix années sur son époque ! Nerveux, extrêmement bien mis en scène (cadrages, montages, composition des plans sont souvent irréprochables), "En quatrième vitesse" souffre aussi d'une histoire confuse, fort laborieuse dans son déroulement (au court de la première moitié du métrage notamment). Mais ce bon film reste riche en scènes extraordinaires (notamment son proloogue mythique).

Vu sur TPS Cinétoile en VM (sans sous-titres français :?), bonne copie en noir et blanc, format 1.66 et mono d'origine.
Hrundi V. Bakshi
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Re: "En quatrième vitesse" (1955) de Robert Aldric

Message par Hrundi V. Bakshi »

Manolito a écrit :un film qui parait en avance de dix années sur son époque !
Oh, non, au moins cinquante ! :P

Aldrich Rulez !
rusty james
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Message par rusty james »

"En quatrième vitesse" souffre aussi d'une histoire confuse, fort laborieuse dans son déroulement
En même temps c'est propre à beaucoup de films noirs, et s'en est même devenu une de ses caractéristique à la longue.
C'est un peu un héritage de Chandler même si ici il s'agit d'une adaptation de Mickey Spilane, plus connu pour la violence, prégnante dans ses oeuvres, et son parti pris politique que certains jugent grossier (= très à droite) je crois.
Me souviens plus de tout là sur le coup mais il y a de belles scènes en voiture si je me trompe pas.
Me souviens du répondeur à bandes magnétiques qui me faisait bien marrer et d'une autre belle scène dans l'appartement de Mike Hammer, plongé dans le noir.
Par contre une chose est sûr, à chaque fois que je le revois (çà fait un p'tit moment :( je sais même pas si il est sorti en zone 2 au fait) la fin est toujours aussi :shock:
jPl
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Message par jPl »

10 Euros chez Amazon !
Prodigy
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Message par Prodigy »

Souvenir énoooorme de ce film et de cette fin tétanisante. Rha, où est ma VHS... (tutut !)
Harry Hausen
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Message par Harry Hausen »

jPl a écrit :10 Euros chez Amazon !
Et 6€00 grand max sur DVDSoon. :wink:
MrKlaus
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Message par MrKlaus »

Pareil j'ai surkiffé ce film (surtout sa fin) à l'epoque où je l'avais vu et j'aimerais beaucoup le revoir...

Sans doute le plus grand film noir de tout les temps, bizarement je ne lui trouve aucun defauts...
jPl
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Message par jPl »

Harry Hausen a écrit :
jPl a écrit :10 Euros chez Amazon !
Et 6€00 grand max sur DVDSoon. :wink:
Damned !
belketre
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Message par belketre »

et bien messieurs j'aimerai vraiment savoir ce que vous avez compris de l'histoire
parce que honnêtement que j'avais lu le bouquin avant...et même avec ça en tête j'ai eu vraiment du mal à du saisir, entre les oublis, les ellipses, les raccourcis, ce film est un véritable bordel...et c'est dommage par ce que c'est un excellent polar, on sent du gros aldritch, mais à l'image de la fin, on ne comprends rien, ça part dans tous les sens...un très bon coup de poing dans la gueule ceci dit
mais le livre est mieux quand même
FOR HIM
Prodigy
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Message par Prodigy »

Pareil pour le Grand Sommeil, que ça empêche pas non plus d'être un sommet du film noir...
celia0
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Message par celia0 »

Je viens de mater le film. Les vieux polars m'ennuyent d'habitude mais celui là resiste merveilleusement aux ravages du temps. Une ambiance délicieusement paranoiaque , amorcée par un début qui met tout de suite dans le bain et des cadrages tres efficaces. La violence de certaines scenes est hallucinante pour un film hollywoodien des années cinquante.
Concernant l'histoire, le livre de Patrick Brion en parle tres bien: Aldrich détestait le livre ainsi que son auteur, il a en gros demander à son scénariste de ne garder que le titre et d'écrire une histoire différente. Celle ci fut rédigée en 3 semaines.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
Manolito
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Re: En quatrième vitesse (1955) de Robert Aldrich

Message par Manolito »

Revu sur le bluray français Carlotta.

Après avoir fait ses armes sur des petites productions, puis gagné ses galons de solide réalisateur au service de Burt Lancaster et United Artists, Bob Adrich retourne au Film Noir (genre déjà abordé l'année précédente avec "World for Ransom"), avec "En quatrième vitesse", une production modeste, mais libérée de la pression des stars ou des exigences d'un studio. Il signe ainsi son premier grand film personnel, avec ce classique du genre.

Dans la forme, il casse tous les carcans formels du style hollywoodien classique : il recourt à la caméra portée ; à des décors naturels crasseux et peu flatteurs ; au tournage de nuit en extérieur ; à un mixage mettant en avant des bruits disgracieux, comme la circulation qu'on entend dans une chambre d'hôtel miteuse ; à la mise en avant de détails sordides (chaussettes sales, sous-vêtements qui sèchent, transpiration...)...

Le grand Bob casse toutes les règles de la production hollywoodienne bien cantonnée dans des confortables studios : il va capter toutes les facettes du vrai Los Angeles de Mike Hammer. Et d'ailleurs, toutes les rencontres et déplacements du détective sont autant de prétextes à nous faire explorer tous les recoins les plus interlopes de la ville, à nous en faire croiser tous les personnages les plus pittoresques et les plus dangereux. Grâce à la photo expérimentale du grand Ernest Laszlo, à la science du cadrage et du montage d'Aldrich, la laideur et la banalité de LA se muent en un précieux or cinématographique.

Si son récit peut paraître confus au départ, "En quatrième vitesse" prend petit à petit un tour inattendu : ce n'est pas une enquête comme les autres, c'est une sorte de quête métaphysique, mythologique, philosophique, la recherche d'un mystérieux feu prométhéen entraînant ce Film Noir à la limite d'une science-presque-fiction. S'il faut s'accrocher un peu au début avec "En quatrième vitesse", il s'agit du premier grand film personnel et majeur de Bob Aldrich, ainsi que d'un tournant dans le genre Film Noir qu'il réinvente et transcende.
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