Un film quelque peu oublié d'Yves Boisset qui délaisse ses invectives engagées. Pour donner un thriller tendu, au rythme qui faiblit rarement. A des lieues d'un thrillers/polizieschi d'extrême droite à la Lenzi (c'est une co-prod France Italie). Plus proche d'un film noir américain: plans secs, camera mobile qui tourne autour des personnages, sens de l'urgence dans la fuite éperdue du couple femme/enfant reconstitué.
Ce qui détonne : le petit gamin joue à merveille l'enfant pourri gâté qui n'a jamais été élevé par qui que ce soit. Parfaitement détestable (il cogne Julie à l'en faire saigner au visage
), aux dialogues décalés... Et il se prend des gifles et autres arrachage de cheveux, se fait maltraiter par Tomas Milian... je pense que cela ne serait pas possible de réitérer cela aujourd'hui. Clair qu'il s'en est pris de belles, le résultat est assez pervers. On prie quelque part qu'il s'en prenne une tellement son caractère est épouvantable. mais dès que les coups pleuvent, j'ai eu comme le sentiment que cela allait un peu trop loin.Intrigue à tiroir, avec quelques rebondissements (qu'on voit venir d'assez loin malgré tout). Mais une belle dynamique femme/enfant, menée tambour battant par une Marlène Jobert borderline. tantôt femme de décision, tantôt enfant terrorisée, manipulée quasiment par tous.
Belle collection de seconds rôles 70's : Michel peyrelon encore abonné à un rôle de salopard huileux, Virlojeux en médecin désenchanté, Lonsdale en riche industriel hautain, Lanoux en chauffeur- violeur franchouillard. Une déception :
Spoiler : :
On voit un peu trop les mannequins balancés dans le vide pour la substitution auxcadavres
et une musique trop répétitive : le choix du thème de Verdi revient inlassablement, tuant tout suspens lors de la fuite en voiture, par exemple. Milian n'a pas pu se laisser aller à ses grimaces et autres exagérations habituelles. Affublé d'un accent anglais des plus affreux, il humanise son personnage de tueur de manière inattendue. Mais lui aussi, Spoiler : :
Les amateurs de Bis auront reconnus deux petits rôles : Loredana Nusciak (Django, une palanquée de Péplums et autres Westerns) ainsi que l'inquiétant Antoine St-John (le peintre Schweik dans l'Au-delà) qui joue ici un tueur maniaque de chats.
Au final, un thriller/polar tendu, avec du flair visuel, un sens du rythme. Il serait bon de voir une copie digne de ce nom.
Il n'existe pas de DVD à ma connaissance, et le film est passé il y a une dizaine d'années sur la câble, me semble-t-il... je l'ai donc revu sur ma copie DVD de ma VHS de chez VIP, avec générique Fox-Lira perclus de griffures noires...
1.66:1
1H32
582 000 entrées de son exploitation cinéma.
la vision de Catherine Deneuve en éleveuse de dindes a suffit à ma mémoire 
