Je suis assez impressionné par certains effets de style de Noé : les titrages de « seul contre tous », le générique d’ « irréversible », l’utilisation du son en général... De plus, ses sujets (les travers humains comme la haine, la perversion...) sont des sujets à portée universelle qui peuvent donner des films forts.. A priori, le cinéma que j’aime défendre.
MAIS :
Ce qui me dérange chez Noé : lorsqu’on aborde de tels sujets, surtout traités de manière aussi radicale (en termes techniques), il me semble important et même nécessaire que le réalisateur (et le scénariste, quand il y en a un), propose une vision et une morale. Or la morale d’irréversible est nébuleuse, voire douteuse (ou pire : inéxistante ?).
Or, lorsqu’on demande à Noé des réponses à ce sujet, il répond qu’irréversible lui a éviter de faire deux pubs pour des lessives. Provoc’ ? Débilité ? Comment défendre un réa comme lui ? Un réa plus intéressé par le fait de balancer « irréversible » à la geule des cannois et d’en rire avec ses potes que de faire partager sa vision du monde (aussi noire soit-elle).
Je suis aussi agacé par son coté « je me prend pour Kubrick » (et si vous n’avez pas compris, je vous montre l’affiche de 2001 dans « irréversible »). Justement Kubrick, contrairement à Noé, lorsqu’il réalise « orange mécanique », il ne délaisse pas son propos, ni sa morale au profit d’esbrouffes visuelles un peu vaine. De toutes façons, pour tous les grands réalisateurs du monde, tous les aspects d’un film sont importants mais le plus important d’entre tous c’est : LE SCENARIO. Et je ne pense pas que Kubrick, Kurosawa, Von Sternberg, Coppola, Welles, Hitchcock, Rosselini, Stone, Clousot et Scorsese auraient tenus des propos aussi futils que ceux de Noé à la sortie d’un de leurs films.
Superfly résume très bien la situation
« Heureusement qu'il a l'appui que quelques mags branchés. Je comprends que son petit côté rebelle arty plaisent aux gens ». En même temps, c’est rassurant que ce genre de films puissent être encore produit (même si c’est dû à une faille dans le système, comme le dit Noé, lui-même), ça nous change un peu des téléfilms pour le cinéma. Mais bon, si c’est pour faire d’autres films au contenu aussi creux qu’ "irréversible "...
Quels sont ses projets ? Un film sur Dutroux ? Un film sur une nécrophile ? (Un clip de cul pour Placebo ?... Ah non, ça c’est déjà fait !) Dans ce cas là, je passe.
Désolé de te contredire
kayman mais j’ai vu à l’époque « seul contre tous » au saint andré des arts dans le 5ème et donc le Max Linder n’était pas le seul ciné de Paris à diffuser le film.
Là, je ne vais pas me faire un copain mais bon je vais essayer de ne pas avoir l’air aggressif : Je suis désolé
White Snake mais je relève plusieurs points où je suis en total désaccord toi.
- le plus important :
« Irreversible manifeste comme aucun autre film l'horreur d'un viol et comment cet acte innomable ne peut être surmonté que par un retour en arrière, dans le passé qui précède le viol ». Comment peux-tu dire cela ? Essaye de dire cela à une fille qui s’est fait violer : qu’elle doive faire un retour en arrière, dans le passé qui précède le viol. C’est vraiment n’importe quoi. En plus, venant de quelqu’un qui se braque à ce point sur le mot « originalité », je trouve que cette remarque est effarante.
- plus anecdotiques (puisque subjectifs) :
« Noé est un génie (et je pese mes mots) !!!!!!!!!! »
Chaplin : scénariste, metteur en scène, musicien, chanteur, acteur, accrobate... On peut probablement dire (en pesant ses mots) que Chaplin était un génie… Alors qualifier Noé me fait un peu sourire, excuse-moi

.
- La comparaison « irréversible »/ « mémento » d’
Exterminator me semble très à propos puisque lorsqu’il parle du sens de lecture de son film, Noé cite ouvertement « Mémento » en référence et non pas « Betrayal ».
Pour enfoncer le clou : tant le déroulement de l’intrigue qui tient sur deux ligne que le postulat de départ, qu’on se rassure on ne risque pas de la taxer l’histoire d’irréversible d’originale ! (je sais : elle était facile

).